C’est à nouveau à 7h du matin que nous nous retrouvons à l’église de Chatou pour de nouvelles aventures, direction Calais cette fois. Claudine a l’esprit du parcours bien en main, qui a été soigneusement stabiloté la veille avec l’aide de Jean-Pierre et de Claire. Nous commençons par les bords de Seine, direction Auvers sur Oise pour le premier contrôle officiel de l’itinéraire classique de cette flèche.
Nous y serons vers 8h30, et marquons donc le premier arrêt boulangerie du week end, en face de la statue de Van Gogh (qui n’a pas de double bosse au mollet). A l’aller, nous empruntons l’itinéraire classique de la Flèche, sur des routes un peu fréquentées par les voitures. Nous filons plein nord, au travers du Vexin, au milieu des champs de Colza encore plus jaunes que le week-end dernier ! Nous nous arrêtons à Beauvais pour visiter la cathédrale et vérifier le point de vue d’Hervé selon lequel l’édifice n’est pas terminé et la nef inachevée. Au centième kilomètre, on décide de s’arrêter pour déguster les VTS. Claudine et Claire, qui auraient du se contenter de 500 g de margarine, profitent de la générosité de leurs compagnons de route pour se constituer un déjeuner décent. On repart, direction Conty, pour le pointage et le café. Jean-Pierre se charge de la première crevaison du voyage, alors que Claudine nous fait une démonstration de l’indémodable table à quatre pieds.
A Conty, le café est un peu glauque. Nous reprenons notre route qui traverse la Somme par des routes plus agréables que le matin et surtout plus collineuses. Peu avant Crécy en Ponthieu, double pointage flèche/BPF, le groupe explose un peu. Nous nous retrouvons pour un dernier café avant les 20 derniers kilomètres.Henri, qui a remarqué que Hesdin, où nous allons dormir ce soir, est non loin de Vieil Hesdin (pointage BPF) convainc Joël, Jean-Claude et Claire pour un diverticule pour aller chercher un coup de tampon. Le groupe, quoique divisé, se fait alors copieusement rincer par une forte pluie. Un ultime café pour la journée accompagne le dernier pointage, et nous rentrons vers Hesdin, toujours sous la pluie. Il s’avère plutôt compliqué de trouver l’Hôtel de la Gare. D’abord, la gare n’est pas très bien fléchée, et ensuite, Hôtel de la Gare semble aussi s’appeler Hôtel de l’Aiglon, histoire de rendre les choses encore moins logiques. Les vélos passeront la nuit au sec, sous la garde du chien. Dans hôtel lui même, c’est la confusion au niveau des chambres. Jean-Claude échoue dans la "Chambre des jeunes" malgré lui. Il est déjà tard lorsque, tous douchés, nous partons à la recherche d’un resto pour le dîner. Malheureusement il pleut toujours autant, et après 5 minutes dehors les vêtements secs que nous avions enfilés pour le dîner sont trempés à leur tour. Nous trouvons un bistro pour nous rassasier ce soir, à grands coups de pizza au reblochon, steak ou pâtes. Il est un peu tard lorsque nous rentrons à l’hôtel.
Nous nous retrouvons à 6h30 le lendemain matin, horaire durement négocié la veille par Claudine auprès des hôteliers. Le petit dej est plutôt copieux et agréable. Il ne pleut pas dehors mais c’est couvert. Hervé ne nous accompagnera pas jusqu’à Calais car il préfère passer une journée un peu moins bestiale à la recherche du BPF du Mont St Eloi. Nous suivons une agréable petite vallée sur les premiers kilomètres jusqu’au pointage BPF de Montreuil. C’est là que Claire découvrira avec stupéfaction qu’elle connaît bien la soeur de Jean-Pierre car elle a travaillé dans le même labo de géologie à Montpellier il y a 7 ou 8 ans !! Le monde est petit... A Montreuil, jolie ville fortifiée, nous faisons le premier pointage de la journée au café.
Après plusieurs kilomètres bien plats avalés à bonne allure, nous retrouvons le bord de mer à Etaples et nous allons la longer jusqu’à Calais, en passant par Boulogne. C’est toujours aussi nuageux, on ne voit donc pas grand chose. La route est dotée d’une agréable piste cyclable, un vrai billard roulant. Il nous faut encore faire deux contrôles avant d’arriver à Calais, du coup à midi, nous ne sommes pas encore arrivés à Calais ! Pendant le déjeuner à Audresselles, nous faisons un petit briefing pour analyser notre petite moyenne et décidons de faire de vrais relais de pros pour arriver avant la nuit ce soir. Au Cap Gris-Nez, certains vont essayer de voir un peu le paysage encore bien embrumé. Puis c’est reparti vers Calais, qui sera atteint vers 3h de l’après-midi, à bonne allure, après une crevaison de Claudine et la montée au Mont St Hubert, sorte de mini col pyrénéen. A Calais, nous profitons d’un rayon de soleil pour prendre quelques photos devant la sculpture de Rodin des bourgeois de Calais et célébrer le succès de la flèche à la terrasse d’un café. Mais il nous reste encore un bon 80 bornes pour retourner à l’hôtel... Et c’est reparti, sur une jolie route qui longe un canal. Ca change pas mal du bord de mer où on ne voyait rien. L’itinéraire Auzet de la flèche nous fait passer par des petites routes bien sympathiques et n’a rien à envier à l’itinéraire officiel de M. Pendu. Les routes sont bien calmes, du coup Claudine essaie d’apprendre à Henri à faire des relais efficaces, dans l’espoir qu’il nous tire efficacement le lendemain. Nous arrivons à l’hôtel juste avant la nuit et y retrouvons Hervé. Les hôteliers, toujours aussi lunatiques, passent un savon à Claudine qui avait laissé son fil à lessive dans la chambre, ce qui représentait bien sûr un danger évident. Cette fois-ci, nous dînons à la pizzeria de Hesdin. Il fait presque beau, ce qui nous fait espérer une belle journée pour le lendemain...
Mais le lendemain matin, surprise, il pleut... Nous quittons l’hôtel après s’être fait une fois de plus réprimander, cette fois-ci il paraîtrait que nous avons fait tellement de bruit la veille au matin que certains clients sont partis ! Nous revêtons capes et coupe-vents en direction d’Auxi le Château pour un ultime BPF. Heureusement la pluie reste modérée. Vers midi, certains d’entre nous commencent à penser au déjeuner, au point que, en attendant à un carrefour Henri et Hervé qui se sont attardés, Jean-Claude émet l’hypothèse que Henri pourrait avoir dévoré Hervé. Nous n’en sommes pas encore là, même si Jean-Pierre commence à se demander qui de Claudine ou Claire serait mangée en cas de besoin. Apparemment il y a plus à manger sur Claire. A Herdivilliers, toujours pas de resto, mais il y a bien un café qui fait des sandwiches. Il est déjà pas loin de 14h, mais Henri décide de manière présidentielle de continuer jusqu’à Conty, où sans aucun doute nous trouverons un resto. La moitié du groupe le suit de bon coeur, l’autre moitié doute que ce soit une bonne idée, d’autant que nous sommes un jour férié. Finalement, après une crevaison de Hervé, nous atteignons Conty. Et là, c’est le drame : pas le moindre resto ou café ouvert ! L’ambiance devient soudainement plutôt froide. Nous réunissons une cellule de crise, et alors que Jean-Pierre offre du chocolat à tout le monde histoire de détendre l’atmosphère chargée, nous décidons de faire un détour jusqu’à Crèvecœur où nous pensons avoir de bonne chances de trouver au moins une boulangerie. Pari réussi, nous nous jetons comme des affamés sur la boulangerie, alors qu’il est presque 16h et que nous avons encore une centaine de bornes jusqu’à la maison ! Nous squattons par terre devant la boulangerie et nous devons faire pitié car la boulangère nous offrira même une brioche ! Le ventre plein, nous récupérons le parcours touristique de la flèche sur des routes moins fréquentées qu’à l’aller. Quelques pépins mécaniques nous retardent encore un peu plus : Joël réalise que ses freins ne freinent plus rien et fera le reste du retour à une distance de sécurité du groupe, et Claudine crève une dernière fois. Nous essayons de faire des relais efficaces, mais la nuit tombe déjà lorsque nous retrouvons l’Oise. Hervé, notre maître topographe, nous guide efficacement sur le bon chemin dans l’obscurité. Nous prenons encore une petite averse avant d’atteindre Chatou. Il est 22h30 lorsque nous nous retrouvons au sec, un bon 650 bornes dans les jambes.
Pour finir, un grand merci aux organisateurs de cette flèche sportive : Claudine et Christian qui n’a malheureusement pas pu nous accompagner.
Claire
"Le Cyclotourisme, un art de vivre" |
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