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FLÈCHE PARIS-STRASBOURG
Du 20 au 25 mai 2004

Organisation : Olivier JAMILLOUX
Participants : Olivier, Pascal & Françoise, Dany & Annick.

Jeudi 20 mai : Vernouillet - Provins, via Paris : 112 km

7H30, départ de chez Olivier. Il fait un peu frais, mais beau. Nous nous rendons à vélo à la gare de Verneuil en empruntant quelques sens interdits : docilement nous suivons le chef. Dans la gare, pour accéder au quai il nous faut descendre et remonter un escalier en portant vélos et sacoches : mais comment font les personnes en fauteuil roulant ?

Arrivée à Paris, une petite halte chez Pierre-Yves nous permet de déguster un café avec notre ami qui, je pense, serait bien partie avec nous. Puis, pointage incontournable ' Au pied de cochon', passage symbolique au point Zéro sur le parvis de Notre - Dame et c'est parti : Porte de Vincennes, Nogent, Le Perreux, Roissy et enfin la campagne. Pique-nique dans la forêt de Ferrières à l'ombre car il commence à faire chaud.

Le beau temps nous accompagne jusqu'à notre arrivée à Provins où le pointage BPF nous réunit sur une terrasse pour déguster une boisson fraîche. Nous en profitons pour nous renseigner sur le lieu où se trouve notre chambre d'hôte ,c'est, bien sur, dans la ville haute et nous montons allègrement un 3 chevrons. Note logis est très confortable. Nous dînons sur la terrasse intérieure d'un petit restaurant où Dany bénéficie, en public, des soins d'un Kiné, animation assurée. Puis, visite nocturne à la tour César, malheureusement pas éclairée, et gros dodo.

Vendredi 21 mai : Provins - Champigny s/Aube : 100 km

Temps frais et couvert ce matin et, de plus, le vent s'est levé. Nous l'aurons de face toute la journée : dur !.Les champs de culture sont notre seul paysage de la matinée et le blé n'est pas vraiment idéal pour protéger du vent. Ravitaillement à Sézanne, pointage oblige. A la sortie de la ville, le paysage change et nous sommes immergés au milieu des vignes. Dans une côte, une voiture nous double en nous observant puis s'arrête en haut de la bosse. Son conducteur en sort et nous intime l'ordre de nous arrêter. Intrigués, nous nous exécutons et apprenons qu'il fait partie de la FFCT, qu'il habite Sézanne et, nous voyant passer à vélo, a sauté dans sa voiture pour venir faire un brin de causette. J'en profite pour lui demander si il a eu le temps de prendre une bouteille de champagne. Hélas non, mais nous sommes invités à redescendre pour la déguster chez lui. Redescendre, non, surtout qu'il se fait faim. Il nous indique un petit coin où nous pourrions pique-niquer et nous repartons après l'avoir salué. Après quelques coups de pédales, nous traversons Vindey où une jolie petite place engazonnée nous tend les bras. L'église nous sert de pare-vent et en face de notre salle à manger : un viticulteur ! Olivier propose d'acheter une bouteille de champagne pour l'apéritif ,docilement nous obéissons au chef et c'est avec recueillement que nous dégustons notre breuvage pétillant. Mais un bruit de voiture vient troubler cet instant et à notre grande surprise nous voyons arriver notre cyclo. D'abord, nous nous faisons gronder car nous ne sommes pas allés au coin indiqué et il nous a cherché. Mais il convient que nous sommes bien installés. Il sort de sa voiture une glacière et de celle-ci champagne et petits verres en nous précisant que le viticulteur d'en face fait du bon champagne. Nous n'osons pas lui avouer que nous avons déjà une dégustation à notre actif. La discussion s'engage et nous apprenons que notre copain se prénomme Jacky, qu'il est à la retraite et, étant veuf depuis plus de vingt ans, personne ne l'attend pour déjeuner. C'est donc tout naturellement que nous l'invitons à partager notre repas qui est joyeux et animé. Jacky nous avoue avoir annuler une sortie vélo prévue avec un copain pour, dit-il, venir discuter avec de vrais cyclos. Jacky, nous aurions bien aimé avoir ta compagnie au cours des déjeuners qui ont suivi. En reprenant nos montures, nous retrouvons le vent et c'est sous un ciel très chargé que nous arrivons à notre chambre et table d'hôte où la propriétaire nous avoue faire cette activité que pour nourrir et soigner ses 25 chats. Dîner et sommeil très reconstituants.

Samedi 22 mai : Champigny - Joinville (ferme de Sossa) 96 km

Ciel très bleu ce matin mais température fraîche et vent glacial que nous aurons de travers et de face toute la journée. Nous nous arrêtons pique-niquer à Lentilles à coté de son église au toit de bardeaux. Dans l'après-midi un arrêt pour pointage à Montier en Der nous fait lier conversation avec une petite dame qui roule un petit chariot composé de 2 bouteilles d'oxygène reliées au nez par un tuyau. Elle nous explique avoir eu un grave problème pulmonaire et avoir vu de près les pieds de la Vierge. Certains osent rétorquer qu'eux auraient préféré voir autre chose. Elle nous apprend également qu'elle est la tante de l'acteur Michel Creton. Habitant sur place, nous essayons de nous faire offrir le champagne mais cela ne marche pas à tout les coups. La fin de notre parcours est vallonné et un 3 chevrons nous attend pour grimper sur la colline où se trouve notre ferme. Ferme tenue par des gens des plus accueillants avec un goût certain pour la restauration des bâtiments anciens. Nos 3 chambres rivalisent de charme et d'originalité. Après la dégustation de l'apéritif maison, ce sont des filets de sandre et de brochet, péchés par le fils de la maison, qui nous sont servis accompagnées de pommes de terre issues de la culture Bio. La crème caramel en dessert est presque aussi bonne que celle de la grand-mère de Dany chéri (il faut l'appeler comme cela maintenant).

Dimanche 23 mai : Joinville - Loromontzey : 125 km

Comme la veille, un magnifique ciel bleu, mais la température est de 6° sous abri et le vent toujours aussi glacial. Aussi, il nous faut prendre des forces et le petit déjeuner est suffisamment copieux pour cela. Nos hôtes nous obligent même à mettre dans nos sacoches les croissants non consommés. La journée va être longue alors en route. Nous commençons par une belle descente, puis pointage à Joinville et direction Domrémy. Il nous faut nous organiser car nous sommes dimanche, notre parcours ne traverse pas de ville importante et ce soir pas de table d'hôte. Aussi, à Domrémy ce sera restaurant et pointage à coté de la basilique après avoir fait un arrêt à la boulangerie où nous achetons des pâtes et où la boulangère accepte de nous vendre de la sauce tomate de ses réserves personnelles. Coté nourriture plus de problème, coté parcours cela commence sérieusement à monter avec en point de mir le Signal de Vaudemont avec ses 2 fois 2 chevrons. Mais superbe point de vue en haut. Mais autre difficulté : trouver un tampon. Dany chéri, notre pipelette, apprend qu'il y a une menuiserie. Nous nous y rendons et sonnons chez le propriétaire. Celui-ci un peu âgé croit que je veux lui embarquer son tampon. Après l'avoir rassuré le carton BPF est tamponné et nous enfourchons nos montures jusqu'à la ferme de Loro où nous arrivons à 19h30. Seule préoccupation de la soirée : faire cuire les pâtes et c'est dans un joli séjour que nous les dégustons suivi en dessert de la spécialité locale : les mirabelles.

Lundi 24 mai : Loromontzey - klingenthal : 108 km

Temps encore très frais ce matin et il a même gelé dans la nuit. Mais les gelées devraient se terminer car c'est la sainte Sophie. Très beau point de vue sur la ligne bleue des Vosges. Arrêt à Baccara pour la visite du musée et pique-nique dans l'herbe où quelques tiques veulent s'installer sur nos jambes. La montée de Pierre Percée commence l'après-midi et, surprise ! la route est coupée car en travaux. Nous n'avons pas le temps de faire un détour donc en avant au milieu de pelleteuses, rouleaux, camions et goudron frais : Original, mais çà colle. Enfin nous arrivons au barrage puis au village qui nous offrent un magnifique panorama. Mais il ne nous faut pas traîner car le Donon nous attend avec sa montée de 5 km et 3 passages à 2 chevrons. Incontournable, c'est un pointage flèche que nous effectuons à la terrasse d'un café au col. Nous pensons en avoir fini avec les montées mais celle de Grendelbruck nous surprend tous par sa longueur et, à Klingenthal c'est en haut du village que se trouve notre chambre. Nous y arrivons à 19h45 et une mauvaise surprise nous attend. Notre logeuse nous apprend que le cuisinier de la petite auberge où nous devions dîner est souffrant et l'auberge fermée. Elle propose de nous emmener en voiture à Obernai mais cela nous gêne, puis nous dit avoir une autre solution mais qui ne va pas nous faire dîner avant 21H. Son mari fait de la restauration ambulante : pizzas et tartes flambées. Il suffit de l'appeler pour réserver de la pâte. Aussitôt 5 tartes flambées sont commandées. Elles sont dégustées dans le petit séjour attenant à nos chambres et sont suivies d'un gros gâteau au chocolat arrosé de crémant qu'Olivier avait commandé pour l'anniversaire de Pascal. Nous avons même des bougies données par Maria de la ferme de Sossa. Très bonne fin de soirée.

Mardi 25 mai : Klingenthal - Strasbourg : 62 km

Beau temps ce matin pour attaquer, à froid, les 9 km de la montée du mont Saint Odile et arriver à 762 M. Malgré une légère brume, la vue est dégagée et nous apercevons la fin de notre parcours. Une longue descente nous permet d'accéder à Obernai et nous sommes immédiatement plongés dans le plus pur style alsacien. Notre flèche se termine très agréablement en longeant le canal de la Bruche où nous pouvons observer cigognes, canards et un nid de Foulques. Nous pénétrons et allons jusqu'au cœur de Strasbourg par des pistes cyclables : un vrai bonheur. Nous effectuons notre pointage d'arrivée au "Pied de Cochon" petit restaurant-bar près de la cathédrale où Pascal nous offre le Crémant. Nous finissons la soirée en dégustant d'autres spécialités locales : choucroute, Sandre au riesling, pinot gris et bière.

Mercredi 26 mai : Strasbourg - Vernouillet via Paris, 500 km, par le train.

L'hôtel payé, les courses du pique-nique faites, nous nous rendons à la gare où nous avons le temps de visiter ''le train de la France Libre''. Le chargement des vélos se fait sans problème et à 11h45 le train démarre. A 12h, nous dégustons le pastis et le déjeuner à peine terminé le bar ambulant passe nous permettant de déguster un café : çà c'est de l'organisation ! Le moins agréable est à venir : le parcours à vélo de la gare de l'est à la gare Saint Lazare, pendant lequel nous recevons les seules gouttes de pluie de notre périple et où nous ne pouvons pas emprunter les couloirs de bus car très souvent des voitures y sont stationnées.

Arrivés à Vernouillet, c'est une tarte au fromage blanc avec raisins, cuisinés par Annie, qui nous attend et termine agréablement notre voyage.

Muscles et ligaments ont souffert, mais cela n'est rien à coté de toutes ces images et tous ces contacts que nous avons engrangés dans notre petite case "Souvenirs". Belle flèche, merci à Olivier de nous l'avoir organisée.......

Annick

"Le Cyclotourisme, un art de vivre"