WEEK-END AUTOUR DE CHAMBORD DU 21 AU 24 SEPTEMBRE 2007 |
Dany et Annick, les organisateurs de ce WE, ont tenté de jumeler leur organisation avec celle de Laurent Mascaron qui avait lancé l'idée d'un Paris-Chambord en vélo sur les traces du rallye de Versailles. Le programme de visite ne permettra qu'en partie seulement le jumelage des 2 projets.
Un rendez-vous sur le parking du château de Chambord est fixé à 15 h le Vendredi pour la visite intérieure de ce magnifique édifice. Certains retardataires arriveront à 15h30 juste pour le commencement de la visite commentée par une charmante guide qui fait preuve d'une grande culture et d'une connaissance approfondie des lieux.
François 1er a 24 ans, pour se rapprocher de sa maîtresse la Comtesse de Thoury qui habitait près de là, lança la construction de l'édifice en 1519, quelques années après sa victoire à Marignan. La construction eut lieu entre 1519 et 1547 sur une courbe du Cosson, petit affluent du Beuvron (rivière), lui même affluent de la Loire. Le château de Chambord est le plus vaste des châteaux de la Loire.
Chambord est sans conteste un des châteaux à la silhouette la plus reconnaissable, et constitue l'un des chefs-d'œuvre architecturaux de la Renaissance : 156 m de façade, 440 pièces, 84 escaliers, 365 cheminées et 800 chapiteaux sculptés.
Le nom de l'architecte nous est inconnu, mais des analyses montrent l'influence de Léonard de Vinci, qui travaillait alors comme architecte de la cour de François 1er, mais qui mourut quelques mois avant le début du chantier. Le chantier de Chambord fut l'un des plus importants chantiers de la Renaissance. On raconte que 1700/1800 ouvriers y travaillèrent. Il fallu environ 220 milles tonnes de pierres. La vie y était rude, d'autant plus que le château a été construit sur des marécages, beaucoup d'ouvriers moururent de la fièvre. Les charpentiers ont enfoncé des pilots de chêne jusqu'à 12 mètres de profondeur, afin d'établir les fondations du château sur un solide pilotis au dessus de l'eau. Des fouilles préventives réalisées en 2007 ont néanmoins révélé que la tour sud-ouest s'appuie sur un enrochement calcaire, elles ont aussi mis au jour une structure circulaire en moellons, vestiges probable d'une tour du château médiéval qui s'y élevait avant la construction de l'actuel château.
Des chariots arrivent du port de Saint-Dyé pour décharger tous les matériaux et en particulier la pierre de tuffeau utilisée pour la construction, c'est une pierre blanche, tendre et friable. Les tailleurs de pierre, comme les autres ouvriers, n'ont pas de salaire fixe et sont payés "à la tâche" : ce sont des tâcherons.
Le plan du château repose sur un corps central, appelé le donjon car même s'il n'a jamais eu aucune vocation à la défense, le château de Chambord est construit sur le modèle des châteaux forts du Moyen-Âge. À l'intérieur du donjon, on trouve 5 niveaux habitables. Il y a 4 appartements carrés et 4 appartements ronds par niveau. Entre les appartements, quatre couloirs, venants des "quatre parties du monde" mènent à l'escalier à double révolution au centre. Le roi François 1er, dans un second temps, étend le château d'un quadrilatère et installe ses appartements (plus vastes) dans l'aile orientale. Une chapelle est construite dans l'aile occidentale.
L' escalier à double hélice placé au centre de l'édifice révèle en particulier le style de Léonard de Vinci. Comme son nom l'indique, il comporte deux escaliers, tournant dans le même sens et ne se croisant à aucun moment. Il permet d'accéder à la grande terrasse, elle aussi inspirée, d'une idée de Léonard, et qui offre une vue sur les cheminées et chapiteaux du toit en faisant le tour du donjon (qui est en fait la partie la plus haute du château et non la prison). Cet escalier est surmonté d'une tour lanterne bien reconnaissable de l'extérieur.
Le deuxième étage est également remarquable par ses voûtes à caissons représentant les symboles royaux (monogramme F couronné et salamandre), accompagnés d'une cordelette nouée, emblème de sa mère, Louise de Savoie. Certains monogrammes de l'escalier à hauteur des terrasses sont tracés à l'envers de manière à ce que Dieu du haut du ciel voit la puissance du Roi !
Arrivé sur la terrasse, le visiteur peut remarquer que l'escalier est surmonté d'une tour dite "la Tour Lanterne", elle s'élève à 32 mètres et surmonte toutes les cheminées de Chambord. Son sommet, au lieu d'être coiffé d'une croix, est coiffé d'une fleur de lys (symbole de la royauté), comme si le Roi était au dessus de Dieu.
En fait François 1er n'y passa qu'une cinquantaine de jours dans sa vie par épisodes de quelques jours au moment de la chasse. Un domaine de plus de 5 000 ha, ceinturé d'un mur de 32 km (équivalent au périphérique de Paris), est le plus grand parc forestier clos d'Europe. Le cerf et le sanglier en sont les espèces emblématiques mais l'on y trouve également plus de 100 espèces d'oiseaux. Le roi et sa cour allaient ainsi de château en château pour se montrer dans les différentes régions du royaume et y régler les problèmes spécifiques.
Depuis 1930 le domaine est devenu propriété de l'État et depuis 1981, il est classé au patrimoine mondial de l' Unesco. C'est l'un des monuments français le plus visité. 150 personnes y travaillent à temps complet pour en assurer l'entretien, la réception et l'accompagnement des visiteurs. Ils sont aidés d'une cinquantaine de saisonniers en période de pointe.
Nous sommes tous captivés par cette visite qui se termine vers 18h30. Nous allons alors à l'hôtel à Mont près Chambord à quelques km. Nous retrouvons Jean-Pierre qui est venu en vélo à travers la Beauce, une petite balade de 210 km avec un diverticule.
Après avoir déposé les vélos dans un hangar et pris possession de nos chambres, le cuisinier de l'hôtel ayant eu le mauvais goût de se marier ce week-end, nous repartons à Blois au restaurant " le bistrot du cuisinier " pour le dîner. Ce restaurant est apprécié à tel point que certaines abeilles y retourneront plusieurs fois dans le WE.
Le départ est prévu à 8h30 par les organisateurs. Michel et Marcel arrivent de Rueil ponctuellement pour prendre le départ avec le reste du groupe. La pluie se met à tomber au moment où nous enfourchons nos vélos. L'itinéraire prévu emprunte la départementale qui longe la Loire sur la digue de Blois à Beaugency. Nous en sommes encore aux premiers km que la pluie s'intensifie et la circulation, contre toute attente est particulièrement dense. Il faut avancer en file indienne, la tête sous la capuche.
A St Dyé, après une vingtaine de km, un arrêt-café s'impose. On retrouve Évelyne et Gérard qui ont prévu un circuit plus court mais la pluie les dissuade de monter sur le vélo, ils iront visiter Chambord ce qu'ils n'ont pas pu faire hier. D'autres, Rayjane qui est malade, Guy, Laurence, Marc, Jojo, Jean Pelchat et Bernadette décident de ne pas prolonger cette randonnée trop arrosée, ils font demi-tour.
Le groupe réduit redémarre et c'est alors que Jean Berthelot casse son dérailleur arrière ce qui l'oblige à faire demi tour également. Il rentrera à l'hôtel avec l'aide de Guy. Dany et Annick adaptent le programme. Ce matin nous irons jusqu'à Beaugency où Marie-Louise, Colette, Monique et Isabelle réservent un restaurant pour midi tout en profitant de la région pour quelques visites culturelles. Nous continuons à rouler avec une alternance de bruine et des averses plus intenses. Quel dommage car l'itinéraire est joli.
A Muides sur Loire nous retrouvons Gabriella et Didier en tandem qui nous attendent sous un abribus. Nous côtoyons de beaux emplacements de pique-nique qui ne serviront pas aujourd'hui pas plus que l'emplacement choisi par Dany et Annick à Cléry St André avec un gros saule pleureur pour se mettre à l'ombre.
Au restaurant de Beaugency, le repas est excellent mais nous ne décernerons pas le prix de l'accueil souriant à la patronne. Nous repartons sous la pluie, il y aura quelques éclaircies passagères sur la route du retour à l'hôtel où nous arrivons vers 17h30. En cours de route Gabriella laisse sa place sur le tandem à Michel. Elle reprend la voiture et Didier, avec son nouvel équipier, indifférents aux quolibets rentrent en tandem à Mont-près-Chambord.
A 19h, nous allons visiter une cave à proximité de l'hôtel. Le propriétaire vient de céder son affaire et c'est son successeur qui nous reçoit. Le propriétaire retiré vend maintenant des pommes.
Le dîner est pris à Bracieux au "Rendez-vous des gourmets". Il y a du monde et le service traîne un peu en longueur. Avant le dessert Annick reçoit un coup de fil de Françoise Mascaron qui nous annonce que Laurent est arrivé dans le parc de Chambord la nuit tombée et qu'il n'est plus en mesure de poursuivre sa route jusqu'à l'hôtel. Nous décidons avec Dany d'aller le récupérer. Ils étaient 4 cyclos au départ de Rueil ce matin, Hervé, Philippe, une jeune allemande et Laurent, leur voyage s'est bien passé jusqu'à ce qu'ils trouvent la pluie un peu avant d'arriver à Orléans. Ayant pris du retard sur l'horaire prévu, Hervé, Philippe et la jeune allemande décidèrent de reprendre le train à Beaugency au lieu d'aller jusqu'à Blois. Laurent a donc continué seul jusqu'à Chambord où il est arrivé à l'entrée du parc sans éclairage après le tombée de la nuit. Avec le portable, nous parvenons à nous retrouver dans l'immense parc du château et nous rentrons ensemble au restaurant à Bracieux où Françoise et Paul attendent leur champion. Il est accueilli avec des applaudissements pour cette belle performance de 250 km dans la journée. Il est fatigué mais heureux d'être enfin arrivé.
La météo nous annonce un temps sec mais frais le matin. Nous démarrons à 8h30 dans une brume qui ne nous quittera qu'en fin de matinée. Nous roulons vers le sud à travers la Sologne, les organisateurs ont prévu que nous ferons les courses pour le pique-nique à Romorantin. Un peu avant, nous faisons un petit diverticule au château du Moulin, sur la recommandation de Jean Berthelot. Mais en l'absence de ce dernier, nous nous heurtons au refus de la responsable de visiter gratuitement les extérieurs. C'est là que Laurence inaugure la série des crevaisons du WE, elle récidivera peu après et Jean-Pierre l'imitera un peu plus tard.
La ville de Romorantin, capitale de la Sologne, ne retient pas notre attention. Une fois les courses effectuées nous nous arrêtons à Pruniers-en-Sologne, le village suivant, pour le pique-nique au bord de la Sauldre dans un parc. L'apéro et le café sont offerts par les organisateurs et le vin par le viticulteur visité la veille. Les sourires, les plaisanteries et le soleil sont de la partie et, dans un endroit si bien choisi, la sieste est la bienvenue.
Quelques km plus loin, à Selles-sur-Cher, un arrêt s'impose, d'abord pour attendre ceux qui ont crevé puis pour prendre quelques photos sur le pont fleuri. A une douzaine de km un diverticule permet à ceux qui veulent pointer le BPF de St Aignan, d'aller visiter une belle église avec sa crypte, le château avec terrasse et une belle vue sur la vallée du Cher.
De nouveau nous roulons aux confins de la Sologne vers Cheverny où une photo du château s'impose. Il a été immortalisé par le célèbre capitaine Haddock avec son château de Moulinsart.
De retour à l'hôtel, une bonne bière locale est appréciée par le premier groupe d'abeilles bientôt rejoint par un second groupe qui a fait une halte bistrot avant d'arriver. Puis ça sera pour quelques uns le départ pour rentrer en région parisienne. On ne quitte pas facilement une aussi belle région et il parait que certains sont retournés au restaurant de Blois pour se remettre de leurs exploits sportifs avant de prendre la route.
Il faut signaler que Marc et Gabriella ont passé pour la première fois les 100 km en vélo sur la journée. Après ce chiffre rond, Didier devra terminer sa randonnée tout seul sur son tandem.
Au réveil à 7h30 tout le monde guette la météo. Il ne pleut pas. Avant d'enfourcher les vélos quelques uns font un petit détour, en voiture, pour aller chercher les cartons de vin.
Au démarrage à 9h, plusieurs programmes sont prévus : le chemin des dames pour Marie-Louise et Margot qui vont traquer le cerf, le château de Blois pour Isabelle et le parc de Chambord pour les vélos. Quelques gouttes de pluie, juste le temps de remettre les capes, qui se sentaient délaissées depuis samedi, malgré les services rendus et le soleil fait son apparition.
Pour les cyclistes ce sera une balade tranquille sur les chemins forestiers avec le château qui apparaît soudain. Nous profiterons de quelques arrêts aux observatoires mais le plus dur pour des abeilles c'est de garder le silence .... on a pu apercevoir des mouflons et des biches au loin, puis ailleurs deux grands cerfs. Ceux qui n'avaient pas ce BPF pourront pointer au Château.
Quelques tours de vélo sur le rond-point de Mont-près-Chambord pour le tandem de Didier et Gabriella qui ne retrouvait plus sa route et autant pour les voitures qui suivaient Dany afin de rejoindre le "Bistrot du Cuisinier" à Blois. Il aura fait de bonnes affaires avec les abeilles. Un succès sportif s'arrose, Gaby offre l'apéro pour fêter ses premiers 100 km sur une journée.
La pluie nous a rejoints .... ce n'est pas grave, on reprenait les voitures mais on a eu une pensée pour Jean-Pierre qui rentrait aux Alluets à vélo.
Ce fut un WE culturel et sportif comme nous les apprécions tous. Merci Dany et Annick c'était la deuxième fois cette année et c'est toujours aussi réussi.
Henri Courmont
"Le Cyclotourisme, un art de vivre" |
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