Organisateur
Participants
Rendez-vous dès l'aurore chez Olivier. L'organisation est minutée et le train nous attend en gare de Vernouillet pour nous mener gare St Lazare, d'où nous irons pointer l'incontournable Pied de Cochon. Dès le début, Annick éclate un pneu (quelque-chose qui frotte quelque-part) et on loupe notre train. Tout le reste de la randonnée en sera irrémédiablement retardé: on ne reprendra plus le rythme Audax, mais on s'en fout, alors on part quand-même vers le Pied de Cochon, heu-reux. Pas d'arrêt chez Pierre-Yves et on arrive, enfin, au Pied de Cochon (contrôle) où Jean-Maurice nous attend. Cette année, Jean-Maurice s'est joint à nous pour partager avec nous une des 15 (?) flèches de son année 2008. Pendant tout le parcours, Jean-Maurice sera un excellent, et très discret, compagnon de route. Quelques cafés au Pied de Cochon (qui nous fait un prix) et on part vers la gare d'Orsay pour rouler en train jusqu'à Bretigny sur Orge, et de là vers la Ferté Alais (contrôle), puis Malesherbes (BPF 45). Pas de panne à signaler: aucune jante qui éclate, aucune manivelle qui casse. Olivier doit couver quelque-chose.
Comme il fait beau, on étrenne là une longue série de pique-niques classieux avec apéro, pinard et tout ce qu'il faut pour bien manger. Ce midi au menu: steack haché de cheval. Miam!
À Nancray sur Rimarde, à la table d'hôtes des Perrot, un apéro nous attend et, ça deviendra une habitude, un excellent dîner, suivi d'une nuit de grand confort. Pour éviter de faire lit commun avec Jean-Pierre, même si à deux places, Olivier se dévoue pour dormir sur le canapé de la salle à manger (près des provisions).
Départ dès l'aurore, à 8h45, vers la Loire, par une route au Sud Sud-Est qui nous amène, par Bellegarde et Lorris, sur Gien (haut lieu du BRM 400 de l'ACP). À Gien, on se bagarre avec la voie ferrée qui ne veut pas se laisser traverser et, à défaut de passage à niveau, on franchit les voies à la gare en piétinant les rails.
On roule alors sur la rive gauche jusqu'au pont canal de Briare qui mène les bateaux vers Montargis. Je le traverse seul pour aller pointer Briare (BPF 45). En fait tous ont traversé et le pique-nique, sous le soleil du val de Loire, se déroule au bord du canal et du pont canal. Apéro, pinard, etc: encore un grand pique-nique.
L'après-midi, on continue sur la rive gauche sur la route cool et plate qui mène à Sancerre. À Cosne sur Loire, on va quand-même visiter la ville, on photographie les gabares amarrées là, on mesure même les crues (Dany serait englouti par la plus haute crue). Contrôle sur la route à Chatillon sur Loire. On voit même sur la rive droite en face les chapiteaux utilisés par l'organisateur de la randonnée cyclo de Sancerre.
C'est dans la ville haute de Sancerre (BPF 18) que nous attend l'hôtel des Remparts que nous a réservé Olivier. La vue et la chaleur valent bien une bière derrière la cravate avant la douche. Repas du soir en terrasse avec vue sur les vignobles et, au menu, des escargots et des moules, le tout aux Sancerre blanc, rosé, puis rouge.
Il faut éviter la course de côtes des voitures qui font "Vroum", alors qu'on doit descendre !! Alors redescente par la montée de la veille qui est à l'opposé de notre direction et on file vers La Charité sur Loire, Beffes (où on croise une péniche de touristes américains équipés de vélos), Cuffy (pas Buffy: Cuffy) où on passe le bec d'Allier. Le trajet de la flèche nous fait remonter l'Allier et la plaine de la Limagne jusqu'à ce qu'on bute sur le Mont Lozère, et là, seulement, on prend à gauche vers les gorges de l'Ardèche.
On est sur le chemin des saumons, alors on se prend pour des saumons. Ces pauvres bêtes ridicules doivent remonter toutes les chutes d'eau jusqu'au frayères du haut Allier: un sacré boulot. À Aspremont sur Allier (BPF 18), on visite l'église: on touche de nouveau un bref instant à la transcendence du monde, et on remonte sur les vélos vers le Veurdre où on part à gauche, droit dans la pente. Direction Bourbon L'Archambault (BPF 03 et contrôle) où nous rencontrons Nathalie, belle blonde aux yeux bleus qui tient le café et qui nous révèle au milieu des blagues pouraves de Dany qu'elle est Picarde, d'une part, et qu'on a bien fait de ne pas arriver deux jours plus tôt car la ville était sous presque un metre d'eau à l'endroit où on se trouvait ....
Ceci nous amène à destination, à la table d'hôtes des Mercier à St Aubin le Monial où un excellent dîner nous attend.
On est dans le Bourbonnais, ce n'est plus si plat qu'avant. Plus de BPF jusqu'à Moissat. À Ebreuil, traversée de la Sioule, pique-nique au bord de la rivière. Juste après Ebreuil, remontée sur Chaptuzat, suivi de la célèbre descente sur Aigueperse, où on s'arrête au bistrot. Même si on sillonnait ces régions pendant des mois, on trouverait toujours des recoins méconnus. Le massif central est incomparablement plus vaste que les Alpes.
À Joze on traverse l'Allier. Avec les pluies, l'Allier continue à charrier du bois mort, traces impressionnantes des orages des jours précédents. Enfin on arrive à Moissat, à la table d'hôtes de Mme Gobillard. Un apéro et un excellent dîner nous y attendent. Les récits des virées en scooter du proprio dans de lointaines contrées ainsi que les multiples vieilles motos, scooter et voitures stockées en attente de rénovation dans sa grange étayeront les discussions de la soirée.
Excellent ptidej chez Mme Gobillard, et il faut y aller. Il y a même une côte après Billom (contrôle où réside aussi un cousin caché de Jean-Maurice, propriétaire d'une crèperie et de chambres d'hôtes ...), d'où on monte vers la Beauté, nom prédestiné, puis Manglieu (son église) et Sauxillanges pas loin d'Issoire. A Sauxillanges, ça ne s'invente pas, on prend à gauche la route de Sarpoil. Pique-nique en commun, puis, toujours longeant l'Allier, nous arrivons à Brioude.
Là, nos routes se séparent: je vais pointer Lavaudieu (BPF 43): une ancienne abbaye en surplomb de l'autre coté de l'Allier, déjà dans une gorge à cette altitude. Le village de Lavaudieu est magnifique. Le petit crachin qui m'environne l'est moins, et il n'y a aucune route pour rejoindre l'Allier. Alors je poursuis vers Domeyrat où je prends une côte contournant le château d'une pente incroyable, mais pas longue.
Au bout du bout, j'arrive finalement à la Chomette, puis à Lavoute Chilhac sur l'Allier où je récupère le nominal, bien derrière les quatre fusées qui me précèdent. Les gorges de l'Allier sont vraiment superbes et il est bien dommage de les remonter sous la pluie incessante de cet après-midi. Tous m'attendent à Chanteuges, à la table d'hôtes de Mme Béraud où un dîner nous attend avec une belle plâtrée de pommes de terre mélangée avec de la saucisse et du fromage, spécialité locale qui tient au corps du cyclo et de tout autre être humain d'ailleurs, le tout précédé d'un petit vin en apéro qu'il faut quasiment voler pour en avoir une quantité suffisante !!
Tout de suite, on prend à gauche la route de St Arcons d'Allier. Nous prendrons la haute corniche vers Rognac. Cette route est magnifique et mérite d'être parcourue à petite allure tant elle est belle. la météo est en plus redevenue clémente. Enfin, à Monistrol d'Allier (BPF 43 et grande nostalgie d'Annick qui repasse là dans son 1er BPF), on retraverse l'Allier pour la quitter en longeant à droite la vallée de l'Ance. Sauf que le lac du Bouchet est de l'autre coté des gorges de l'Allier. Qu'importe, je suis le groupe jusqu'à St Préjet d'Allier où je quitte le groupe comme hier, pour aller pointer en solo le lac du Bouchet.
Faut monter jusqu'au col, descendre jusqu'à l'Allier, monter jusqu'au col et redescendre jusqu'au lac du Bouchet, y manger un morceau et admirer le paysage. C'est beau et il fait froid. Ce n'est plus du tout plat. Au Bouchet St Nicolas, je croise la statue de Stephenson, qui n'a plus bougé depuis qu'on l'a mise là. Il faut essayer de rentrer, c'est loin.
Il faut d'abord aller à Chapeauroux, au fonds des gorges de l'Allier, puis remonter la Chamouze jusqu'à Laval-Atger, puis la Grandrieu jusqu'à Grandrieu. Ca monte tout le temps. À Grandrieu, sur le nominal, c'est un haut plateau à 1200 m avec un peu de relief, je roule vite pour essayer de rattraper le groupe.
Enfin arrive Chateauneuf du Randon (BPF 48 et contrôle flèche) en haut d'une côte. Là je croise le groupe dans la montée: ils redescendent après avoir bu un pot avec Jean-Louis, le papa d'Olivier, qui a tenu à faire la surprise à l'organisateur de nous retrouver sur la flèche. je pointe alors mon BPF face à la statue de Duguesclin, toujours très fier de lui.
Nous arrivons sur le lot et allons bientôt nous écraser sur le mont Lozère. Nous avons passé les sources de l'Allier sur notre gauche. Il est temps de faire un à gauche face au vent, ici très fort et dans le pif, et de rejoindre les gorges de l'Ardèche. Le soir venu, nous dînerons dans la table d'hôtes de Mme Moulin à Montbel sur le causse de Montbel face à la montagne du Goulet, au-dessus du Lot, avec Jean-Louis.
le froid nous tombe dessus dès la sortie du gîte. Toutes les affaires chaudes sont de sortie car un vent du Nord a fait fortement chuter la température. Dès le ptidej terminé, on monte la montagne et le col du Goulet. C'est sans doute le point culminant de la flèche à un peu plus de 1500 m, et on redescend sur le Bleymard (1069 m, tout en haut du Lot). Si on allait tout droit, on monterait le mont Lozère jusqu'au col de Finiels (1548 m) pour redescendre vers le Pont de Montvert (BPF 48), sur le haut Tarn.
Ce sera une autre fois. Cette fois-ci, on prend à gauche passer un petit col (Tribes, 1130 m) vers Villefort et on laisse sur notre gauche le château de Champ et celui de Castanet.
De Villefort, tout le monde est en forme et on ne sent pas le relief, on remonte le col du Mas de l'Ayre (846 m seulement) et on redescend tranquillou vers les Vans (BPF 07), d'où nous rejoingnons Ruoms par une route toute plate et un petit détout par son défilé et ses tunnels. À Ruoms, Mr et Mme Stoldviser nous attendent à la chambre d'hôtes. Un pot en ville, une petite escapade vers la vieille ville ignorée de la foule et on part faire les courses pour le repas du soir... Une cuisine est à notre disposition pour nous faire la bouffe, une occasion à ne pas manquer pour se faire une énorme paëlla, spécialité du cyclo affamé en Ardèche !!!
Dès le matin, on file pointer nos BPF à Vallon Pont d'Arc (BPF 07 et contrôle flèche). On a même un peu de mal à se retrouver, comme si chacun avait son chemin.
De là, c'est la magnifique route de corniche des gorges de l'Ardèche, comprenant entre autre le spectaculaire (et souvent photographié) pont d'arche enjambant la rivière. Seul problème: la pluie s'invite à la visite et durera toute la "descente" des gorges... La route monte et descend tout le temps, jusqu'à St Martin d'Ardèche, la sortie des gorges. Là, Pierrot et Claudette nous attendent à l'entrée du village. Il fait un temps moyen, on décide de manger à l'abri, au resto.
L'après-midi, il fait plus chaud et, avec Pierrot et Claudette, on prend la petite route qui nous mène, par la cascade du Sautadet, à Uzès (BPF 30 et contrôle flèche) où on s'arrête pour prendre un pot., petite récompense après une pancarte Smithienne (bosse juste avant la pancarte...) mais de haute lutte et surtout à très grande vitesse avec le vent dans le dos !!! Enfin, après un tronçon de nationale, on prend la petite route à droite pour nous rendre à Vers, lieu de notre table d'hôtes, Mr. Turion, pour le soir.
Comme il y a spectacle pyrotechnique au pont du Gard ce soir et que le propriétaire possède un terrain sur le Gard juste en vue du pont, nous nous y rendons en procession et passons là quelques heures fraîches bien agréables, à regarder au loin le pont du Gard changer de couleur, s'embraser ou se couvrir de silhouettes tracées au laser. Comme ça donne sommeil, tout ça, on se couche bien vite.
Le matin, traversée du site du Pont du Gard (BPF 30), en direction de Tarascon. On est bien en Provence. Personne (sauf moi) n'est intéressé de pointer les Baux de Provence (BPF 13). alors je pars seul avant l'heure de déjeuner, direction Tarascon et St Etienne du Grès.
Je rejoins les Baux en descente depuis le sommet de la chaîne des Alpilles (une ascension un peu bestiale dans la chaleur du midi) et déjeune là, dans le village, dans un courant d'air. il fait très chaud et le vent est très fort, du Nord. Le village, très typique, est déjà infesté de touristes et je n'en fais aucune photo.
Des Baux à Arles (BPF 13), le vent est à droite et il fait chaud. Ensuite, d'Arles à Salon de Provence (BPF 13), le vent est à gauche et il faut appuyer sur les pédales. Il faut même remonter au nord vers Mouriès, puis Aureille, et on voit vite ce que c'est que le Mistral à vélo. Après Eyguières, enfin, arrivée vers Salon dos au vent. Je finis ce tronçon avec un cyclo local qui roule en pignon fixe, ce qui nous oblige à rouler doucement (pas plus de 36). Le cyclo local me dirige vers la célèbre fontaine moussue de Salon de Provence où m'attend le groupe à une terrasse de café, et s'éclipse pour rentrer chez lui.
Enfin, de Salon, c'est la fin de l'étape vent arrière vers Istres puis Martigues, en longeant l'Étang de Berre et les petits étangs locaux grâce à une petite route isolée de la foule des grandes routes pourtant pas loin. Pour la nuit, un hôtel: on est en zone urbaine, déjà.
C'est la dernière étape, qui nous fera traverser Marseille par la route côtière. On trouve la sortie de Martigues, on monte au point haut de la chaîne de l'Estaque (44 m) et on redescend vers Sausset les Pins. On est arrivés à la Méditerrannée.
Petite route de corniche jusqu'à Carry le Rouet, et on remonte à 44 m. Enfin, après quelques kilomètres, c'est le début de la descente, et la vue sur la mer et sur Marseille, la descente, rapide, et l'arrivée sur Marseille en flirtant avec la voie ferrée qui tente elle-aussi de se frayer un chemin.
On est arrivés.
Commence alors un gymkana mémorable dans la roue d'Olivier, qui avait préparé son ittinéraire avec soin. Droite, gauche, gauche, droite, gauche, on longe l'autoroute côtière sans jamais la rejoindre, par une minuscule route qui semble être là par hasard. On arrive à l'ancien quartier du port de commerce (en grève, à ce moment) et on y voit les effets des déplacements de population qui s'amorcent, avec une urbanisation croissante constituée essentiellement d'immeubles cossus. On y trouve aussi les sièges de grandes compagnies de navigation.
Enfin, on est au vieux port, et on peut enfin s'arrêter sous un grand soleil, au café, et avoir son Jaune ou sa Mauresque avec des olives, objectif du voyage. Olivier pointe une dernière fois les cartons de flèche.
Pique nique (pour tous) et baignade (pour Olivier uniquement) sur la plage du Prado. Il faut alors monter vers le col de la Gineste (327 m) par la route, pour aller pointer Cassis (BPF 13). Là on monte, on descend, on descend encore et on échoue dans un bar au niveau de la mer. Le train, lui, passera tout en haut, tout à l'heure.
Enfin, c'est l'heure de remonter, remonter, remonter (et ça monte...) pour aller ramasser un TER qui nous mènera à Toulon, où nous attend notre corail Lunea de nuit avec couchettes et couchettes à vélos. Olivier est inquiet car la SNCF est en grève (comme toujours). Le train passe quand-même et nous pouvons finalement prendre notre train de nuit vers la gare du Pied de Cochon.
À la descente du train, nos vélos nous attendent mais le soleil n'a plus le même entrain. Pourtant, il pleuvait, à Toulon. De la gare du Pied de Cochon (Austerlitz, sans doute), nous prenons mes chemins de traverses favoris vers le Pied de Cochon, en passant le long de la Seine à Jussieu et en traversant au plus tôt vers les îles (St Louis, puis la Cité). Enfin on arrive au Pied de Cochon où le garçon qui avait assisté en rigolant à notre départ (un habitué des cyclos) nous attend, avec un énorme ptidej.
Il ne nous reste plus qu'à rentrer chez nous, et à prendre une douche.
À quand la prochaine ?
Merci, Olivier, pour cette organisation magnifique, si simple en apparence, et en même temps si efficace, qu'on en aurait presque oublié de râler.
Jean-Pierre
"Le Cyclotourisme, un art de vivre" |
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