Flèche Paris - Le Havre

1^er septembre 2012

Paris "Le Pied-De-Cochon" : 5h00 - 0 km

Départ très tôt, mais je veux rentrer ce soir à la maison en train. J'aime mieux avoir un peu de marge pour ne pas avoir à pédaler contre la montre.

Les employés du Pied De Cochon se souviennent de moi et me demandent comment s'est passé ma virée à Brest de la dernière fois (lors de l'alerte canicule les 15 et 16 août). Je leur raconte comment j'ai lutté contre la chaleur annoncée : en Bretagne, la canicule, c'est quand la pluie est très chaude.

C'est parti pour le parcours touristique ! Neuilly, Bezons, Maisons-Laffitte... Il fait de plus en plus frais à mesure que je m'éloigne de Paris, la courte mais raide montée à l'Hautil par Chanteloup-les-Vignes est l'occasion de se réchauffer.

Meulan : 7h20 - 46 km

Arrêt boulangerie pour pointer la flèche, j'en profite pour acheter de quoi déjeuner. Même si c'est samedi et que tout est ouvert, j'aime bien avoir un repas d'avance dans ma sacoche.
J'attaque la série de faux plats montants et de petites côtes qui amènent au dessus de Vétheuil. La descente vers la Seine me glace les doigts : il fait maintenant 6°C. C'est déjà l'automne ! A Vétheuil, je pointe le BCN 95 dans une petite épicerie et je repars de suite.

La route continue entre Seine et falaise de craie. Le château de la Roche-Guyon est mis en valeur par le soleil matinal rasant. Je m'arrête pour une photo, avant de monter la petite côte raide qui permet de quitter le bourg.

A Giverny, c'est encore calme. Je m'arrête pour regarder les jardins à travers la clôture tout en mangeant un croissant, j'essaie de prendre une photo des jardins de Monet à travers la grille mais ça ne donne rien.
A l'approche de Vernon/Vernonnet, la circulation s'accroît notablement : c'est samedi et le Français prend sa voiture pour aller chercher sa Baguette.

Courcelles-sur-Seine : 9h45 - 100 km

J'arrive par le cimetière (où je me souviens m'être déjà ravitaillé en eau lors d'une autre randonnée) puis je descends dans la rue aux commerces. J'avais envie d'un café, mais non ce sera la boulangerie, tout le reste est fermé.

Le parcours passe alors sur la rive gauche de la Seine pour rejoindre la désagréable D6015 (pour cause, c'est l'ancienne N15). Je prends de loin une photo du château de Gaillon (qui a servi de Maison de Correction pour mineurs au XIX^ème siècle, maintenant on dirait un Centre Éducatif Fermé), et j'arrive au pied de la côte de Sainte-Barbe-sur-Gaillon : un vrai mur tout droit, 7 à 8% de pente et beaucoup de voitures : un enfer pour cyclo.

Heureusement, on quitte cette route en haut de la côte pour retrouver la campagne... et ses odeurs de lisier. A Malpalu, je rattrape un groupe de cyclos de Plaisir. Ils font une virée jusqu'au Pont de Tancarville, retour en car. Je discute avec eux dans la longue descente forestière vers Acquigny. De l'autre côté de l'Eure, il faut gérer la longue montée dans la forêt pour sortir de la vallée.

Une fois remonté sur le plateau, le parcours serpente dans les champs sur des petites routes quasi-plates jusqu'à Bourg-Achard.
Le ciel bleu de Paris a tourné au gris de plus en plus foncé, et devient menaçant. Cette progression défavorable de la météo se voit sur les photos jointes.
La météo n'a pas prévu de pluie mais c'est bien ce qui m'inquiète : j'ai été mouillé (voire beaucoup plus) plus d'une flèche sur deux en 2012 alors que je ne pars qu'avec des prévisions favorables.

Bourg-Achard : 13h10 - 166 km

La boulangère tamponne ma carte, mais le nom de la ville n'est pas mentionné sur le tampon. Heureusement que j'ai vérifié. Je mange (et fais retamponner) à la terrasse d'un petit bar, et il commence à pleuvoir. La suite de la promenade risque d'être bien moins agréable.
Je repars plein nord, sur une autre route à grande circulation qui va jusqu'au pont de Brotonne. Elle vient d'être refaite et les gravillons volent au passage des voitures.

J'ai prévu une variante au parcours touristique de la flèche : au lieu d'aller jusqu'au pont de Brotonne pour franchir la Seine,  je prends le bac vers Jumièges pour pointer le BCN 76. Le bac est gratuit pour les vélos (et pour les voitures !) et il y en a toutes les 20 minutes. A Jumièges, un coup de tampon, un café, une photo de l'abbaye et c'est reparti pour l'extérieur du méandre de la Seine ( je sais c'est du tourisme rapide, mais je ne prétends pas avoir fait une visite approfondie.)

Sous le pont de Brotonne, je prends une photo avec l'idée d'en prendre une de chacun des trois grands ponts. Ensuite, la route longe vraiment la Seine. Après Villequier, une voie verte longe la rive. Je la prends pour faire un test : elle est large et en bon état. Le problème est que le parcours de la flèche coupe le méandre et que la voie verte doit faire faire 15 km de plus. Sans compter qu'elle s'arrête peut être au milieu de nulle part (ça arrive souvent). Je décide de rejoindre le parcours nominal à la hauteur d'une station de pompage d'eau.

À Notre-Dame-de-Gravenchon, le parcours tourne à gauche vers la Seine et traverse une raffinerie sur quelques kilomètres. Un décor surprenant mais intéressant et pas si désagréable : aucun véhicule et une belle piste cyclable. Ensuite, la route longe la Seine et j'arrive à Tancarville-Bas, au pied du pont éponyme. Photo du pont puis je monte la côte dans les bois qui rejoint Tancarville-Haut au sommet de la falaise en passant le long du château en ruine.

Pour la suite du parcours, j'avais vu sur la carte que la route s'appelait "route des Falaises", mais en fait elle est à 200 mètres en bas de la falaise. Et l'autoroute, à 200 mètres de l'autre côté retire toute poésie restante.

Je suis largement dans les temps pour le train, en arrivant près du pont de Normandie, je me dis que j'ai le temps de faire un tour dessus et peut être d'aller pointer le BCN 14 à Honfleur. Mais l'accès en vélo semble impossible d'où je me trouve : il faudrait prendre une autoroute (en fait il faut passer par le port du Havre et aller au pont via "la route de l'estuaire"). Quant à la photo du 3^ème pont, c'est raté : le pont est assez loin et perdu dans les nuages.

La pluie ne s'arrête plus et, à Sandouville, je dois enfiler l'imperméable.

Le Havre : 17h15 - 250 km

La pluie et d'énormes travaux pour le tramway à venir rendent la traversée désagréable. Je me réfugie rapidement à la gare où il y aussi des travaux.

En conclusion, cette flèche normande est abordable, assez plate mais avec quelques belles côtes. On y apprécie des paysages variés : forêts, champs, falaises, et la Seine qui n'est jamais loin.

Thierry Streiff