Ce matin, lundi 16 avril nous avons prévu de prendre le train à la gare d'Argelès-sur-Mer pour aller à Béziers et débuter un voyage itinérant de quatre jours dans le but de terminer la visite des sites du Brevet des Provinces Françaises pour les départements de l'Hérault et du Tarn. Il y a notamment au programme les sites de Fraïsse-sur-Agout et Lacaune du côté des Monts de l'Espinouse.
Au réveil ciel gris, pluie et vent, pas très encourageant, mais il en faut plus pour nous arrêter.
Finalement à Béziers il ne pleut pas mais le vent est défavorable, et quel vent ! À tandem, nous arrivons tant bien que mal à progresser à vitesse modérée sans que ce soit trop difficile mais nous nous disons qu'à vélo nous aurions peut-être renoncé face à la violence des rafales.
La pluie nous rattrape en fin de matinée dans les gorges de l'Orb et le pique-nique se fera dans l'abribus d'Olargues, heureusement à l'abri du vent, mais il fait froid.
La pluie fine et régulière et persiste. Nous repartons vers 13h30 en direction de Fraïsse-sur-Agout via le col de Fontfroide. Au pied du col un panneau annonce : " Ouvert ". Mais la pluie ne se transforme-t-elle pas en neige à l'approche du sommet ?
Le premier kilomètre est assez raide et je regrette de ne pas avoir mis le petit plateau tout de suite, maintenant ça ne veut plus passer et il n'est pas possible d'envisager un arrêt, faute de ne pas pouvoir redémarrer et l'option démarrage vers la descente et demi-tour n'est pas possible la route est trop étroite. Encore un petit manque d'expérience en montagne avec le tandem. Enfin un passage moins pentu et voilà que le 26 dents passe, ça va mieux. Ce petit plateau est récemment venu remplacer le 30 dents initial, trop grand pour un couple centenaire, surtout avec quelques bagages.
Une rafale de vent plus violente que les autres arrête presque le tandem et le déséquilibre, je suis obligé de mettre pied à terre pour ne pas tomber. La pente est alors modérée et nous pouvons repartir.
Voilà le col du Poirier à 602 m d'altitude. Il commence à y avoir de la neige sur les poteaux ou le tronc des arbres et sur les murets, il y a tellement de vent que la neige semble tomber à l'horizontale. Pas encore de neige au sol mais il reste 5 km jusqu'au col. Un chasse-neige est arrêté au bord de la route et ses occupants nous disent qu'il y a 10 cm de neige au col ! Faut-il poursuivre ou renoncer ?
On poursuit quelques centaines de mètres mais le vent devient si violent que je dois encore mettre pied à terre et il commence à y avoir de la neige sur la route.
Conclusion, on ne passera pas le col aujourd'hui.
La descente est très fraîche et humide. Il faut s'appliquer à ne pas prendre trop de vitesse pour passer les virages avec prudence. A l'arrivée au pied du col nous sommes frigorifiés et nos vêtements sont assez humides. Nous reprenons la route d'Olargues où il y avait des panneaux annonçant un hôtel et des chambres.
L'hôtel "Laissac" est ouvert. La chambre n'est pas très chaude mais la douche l'est et nous y serons bien pour terminer la journée et passer une nuit réparatrice.
Nous sommes les seuls clients de l'hôtel et du restaurant, pendant le dîner nous avons droit à un radiateur à gaz à proximité de notre table. Il fait si froid que la patronne nous propose un édredon à l'ancienne pour ne pas avoir froid dans la nuit !
Mardi matin ciel bleu et soleil. On va peut-être pouvoir passer le col de Fontfroide. Il est toujours annoncé ouvert. Deuxième ascension du col du Poirier où il commence à faire froid mais il n'y a pas de neige, nous la trouverons un peu plus haut mais le passage du chasse neige et le soleil du matin ont dégagé la route. Ça monte bien. Un passage moins pentu encourage à mettre un pignon plus petit, mais c'est une erreur car après le lacet suivant ça redevient raide et au moment de remettre un grand pignon la chaîne saute et nous voici à pied car il nous est impossible de redémarrer avec le tandem. Un peu plus haut la pente réduit et nous pouvons repartir. A l'approche du col, la couche de neige sur le bord de la route est épaisse et au sommet nous pouvons faire de jolies photos avec le panneau du col entouré de neige.
Nous arrivons à Fraïsse-sur-Agout à l'heure du déjeuner, aujourd'hui pas de pique-nique mais un restaurant avec un bon feu de cheminée !
Nous repartons en descente jusqu'à La Salvetat-sur-Agout puis la route remonte gentiment vers le col de Piquetalen avant de redescendre vers Lacaune où il y a encore de la neige au bord de la route.
Après le col de la Bassine voici Brassac avec son vieux pont du XII ème siècle gardé par le château de Castelnau.
Nous sommes dans le Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc avec quelques sites et monuments remarquables, tels que le lac du Merle, les rochers du Sidobre avec la rivière de rochers et Lacrouzette d'où nous repartons par une belle descente avec quelques virages très serrés, un peu acrobatique, mais sans risque avec une bonne anticipation des freinages. Nous rejoignons le cours de l'Agout que nous traversons à Burlats, ancienne résidence princière puis place forte huguenote.
La journée se terminera à Castres où nous admirons les magnifiques maisons sur l'Agout.
Mercredi matin il pleut au départ de Castres et le vent est toujours là et défavorable sur la route de Puylaurens. Voilà encore une ville bien placée au sommet d'un éperon rocheux offrant de magnifiques vues sur les alentours.
Le tandem est parqué sous la halle le temps d'une visite de la ville qui nous rappelle les luttes religieuses passées.
Nous changeons de direction, nous voici cap nord-nord-est et donc avec vent favorable. Ça va beaucoup mieux, même si ça ne suffit pas à monter aisément à Lautrec, village aussi au sommet d'une colline. Là encore nous pouvons voir de vieilles maisons à colombage, les ruines d'un château et un magnifique moulin à vent, comme celui de Daudet.
Les nuages sont revenus et il tombe quelques averses, mais nous sommes plutôt épargnés.
Voici la dernière ascension de la journée pour monter à Villefranche d'Albigeois. Les nuages deviennent menaçant, il ne faut pas traîner pour faire la descente vers la vallée du Tarn sur une route encore sèche. Il en serait fait ainsi mais la pluie nous rattrape dans la vallée à 2 kilomètres avant Ambialet où nous nous mettrons à l'abri sous le tunnel permettant de couper la boucle du Tarn.
L'hôtel du pont nous hébergera ce soir et nous pourrons faire un peu de tourisme en ce lieu de retraite avec le prieuré et son église du XII
ème
siècle et le panorama sur la boucle du Tarn.
Jeudi matin il pleut encore et ce sera sans interruption jusqu'à Albi terme de notre randonnée.
Dans la montée vers Valence d'Albigeois nous passons au dessus des nuages mais nous arrivons à avoir quelques vues sur le Tarn et sur le Prieuré d'Ambialet.
Voici Pampelone dernier site pour le BPF du Tarn. Pointage à la Poste puis direction Albi où nous déjeunerons avant d'aller visiter la cathédrale, remarquable avec ses peintures et son jubé finement sculpté.
Nous reprenons le train jusqu'à Argelès, fin du voyage.
C'est le printemps mais ça ressemblait à l'hiver. Enfin on a pu apprécier l'avantage du tandem sur le vélo quand il faut affronter un fort vent défavorable. Ce qui confirme qu'à deux c'est mieux...
Vive le tandem !
Gérard et Maxime
"Le Cyclotourisme, un art de vivre" |
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