L'idée de cette concentration est venue de la volonté de fêter de belle manière les 50 ans de la ligue Picardie. C'est une Organisation de la Ligue de Picardie de Cyclotourisme et du Comité Départemental de la Somme de Cyclotourisme, avec les clubs d'Amiens et de la ligue.
Environ 500 personnes venues de toutes la France participeront à ce rassemblement et les premières que nous rencontrerons seront nos voisins du Levallois Sporting Club.
Amiens est proche de Paris et en partant de la maison le matin nous pourrons prendre le départ à 10h00 pour faire la randonnée du samedi.
Le parcours nous emmène tout d'abord à Naours, site BPF, avec une ville souterraine qui servi d'abri aux populations lors des guerres et invasions depuis le IIIème siècle. Pendant la première guerre mondiale, les alliés ont occupé les lieux et les allemands s'y sont installés durant la deuxième guerre.
Le temps est gris, avec des nuages très bas, mais nous pourrons pique-niquer dehors, dans l'enceinte de la citadelle de Doullens. Comme beaucoup de forteresses, l'endroit à servi de prison, mais c'était un hôpital militaire canadien pendant la 1ère guerre mondiale, avant de devenir le poste de commandement de lancement des V1 pendant la seconde guerre mondiale.
Nous retrouverons des cyclos-tandémistes, des cyclos du CC Vexin, les fidèles du rendez-vous de l'Amitié, la présidente de la Ligue Ile-de-France et Daniel, père d'ex-chérubins, habitant à Amiens. L'arrêt se prolongera et il faudra rouler un peu plus vite au retour pour pouvoir assister à la cérémonie de bienvenue à la permanence.
Nous aurons fait 100 km en allongeant le petit parcours pour aller à Lucheux, cité médiévale surplombée par son château et gardée par une porte fortifiée par laquelle Jehanne d'Arc passa en novembre 1430, venant d'Arras, allant au Crotoy. On peut aussi y voir de nombreuses maisons anciennes autour de la place centrale du village.
La cérémonie se tiendra au gymnase de la permanence dans lequel on peut voir une exposition sur les "Chasseurs cyclistes de la grande guerre". On y verra notamment deux vélos "Gérard", vélos pliants conçus pour être portés sur le dos des chasseurs.
Le premier président de la ligue Picardie nous racontera la création de la ligue avec ses 7 clubs et 150 licenciés. Cinquante ans après, les clubs et les licenciés sont beaucoup plus nombreux mais la question qui préoccupe la ligue c'est le futur nom de la nouvelle grande région.
Dimanche : après un passage auprès des Hortillonnages, la randonnée nous mènera sur le circuit du souvenir de la bataille de la Somme.
Les âpres combats, en particulier en 1916 et 1918, ont faits de nombreuses victimes parmi lesquelles un grand nombre ne sera pas identifié. Nous verrons d'ailleurs de nombreuses tombes de soldats inconnus.
Le premier mémorial sera l'Australien, avec une tour de 30 mètres de haut, dominant le cimetière où sont enterrés des soldats australiens, anglais et canadiens. Nous sommes à Villiers-Bretonneux, sur le lieu de la cote 104, point stratégique qui domine la région. Le mémorial a été inauguré en 1938. Des impacts de balles montrent le ressentiment des soldats allemands pendant la seconde guerre mondiale.
À Chipilly nous pouvons voir un monument représentant un soldat consolant son cheval blessé. Pendant la grande guerre l'armée utilisait encore beaucoup de chevaux qui ont aussi été victimes des combats. Ce monument est érigé en l'honneur de la 58ème division britannique, la "London Division". La sortie du village se fait par une route pentue qui nous conduit à un belvédère au-dessus de la vallée de la Somme. Le lieu est dénommé le camp de César. Un oppidum aurait été installé à proximité pour surveiller la vallée.
Un accueil est organisé à Bray-sur-Somme où nous pointerons pour le BPF de la Somme, avant le pique-nique au marché d'Albert.
Albert a aussi été touché par la grande guerre, notamment sa basilique dont la statue de la Vierge au sommet du clocher penchait dangereusement, suite à l'explosion d'un obus. Les anglais finirent par dire que la guerre finira quand elle tombera. En mars 1918 les allemands envahissent la ville et transforment le clocher en observatoire. Les anglais feront alors tomber la statue.
Voici le site de la "Grande mine" ou "Lochnagar Crater", cratère laissé par l'explosion de 30 tonnes d'explosif que les mineurs gallois ont acheminé en creusant un tunnel sous une position allemande. L'explosion de cette charge, le 1er juillet 1916, marquera le début de la Bataille de la Somme. Ce sera le jour le plus meurtrier pour la Grande-Bretagne, avec plus de 19 000 morts et disparus et 57 500 blessés. Le site appartient aujourd'hui à des britanniques et on en croise beaucoup sur tous les mémoriaux.
Encore quelques kilomètres et nous voici à Pozières, autre site BPF de la Somme. Ici se situait le blockhaus allemand "Le Gibraltar". À côté de ses ruines on trouve maintenant un mémorial dédié à la 1ère division australienne. Un peu plus loin c'est un cimetière anglais et au loin on aperçoit le mémorial anglais de Thiepval dédié aux soldats britanniques ou sud-africains qui n'ont pas de sépulture connue, faute de les avoir retrouvés ou identifiés. Près de 78 000 noms de ces soldats sont gravés sur le monument.
Après Thiepval on arrive à la tour Ulster, réplique du château tour où la 36ème division d'Ulster s'entrainait, près de Belfast.
Dernier mémorial du parcours, à Beaumont-Hamel, celui des Terre-Neuviens, soldats canadiens originaires des iles de l'Atlantique. Le site préserve les vestiges des tranchées. Un caribou au sommet d'un monticule en pierre veille sur le site. Le 1er juillet 1916 le 1er régiment royal de Terre-Neuve a été presque entièrement décimé : 710 victimes sur 768 combattants volontaires.
En plus de ces mémoriaux nous verrons de nombreux cimetières du Commonwealth ou des cimetières des villages où l'on trouve des tombes de soldats.
Retour tardif ce soir après cette journée du souvenir, un siècle après la grande guerre.
Lundi : une sortie est proposée en direction de Poix-en-Picardie.
Le temps est gris et venté. Nous recevrons quelques gouttes mais cela ne nécessitera pas de sortir l'imperméable et le vent favorable au retour nous verra terminer rapidement le circuit.
Paysages champêtres avec quelques châteaux, notamment à Quevauvillers et à Courcelles sous Moyencourt, tous deux du XVIIIème siècle.
Au retour nous visiterons la cathédrale d'Amiens, la plus grande de France, épargnée par les combats et remarquable par l'accomplissement artistique à l'apogée du gothique. Inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1981 et depuis 1998 comme étape sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Merci aux cyclotouristes de la Ligue Picardie pour cette organisation qui nous a amené dans une région où on trouve de belles routes pour faire du vélo. Et puis en cette période de centenaire de la grande guerre la visite des multiples lieux de mémoire nous invite au souvenir de l'histoire mouvementée de cette époque.
Gérard Grèze
"Le Cyclotourisme, un art de vivre" |
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