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Mer-Montagne

D'Agon-Coutainville au mont Gerbier de Jonc, du 5 au 15 août 2016

par Michel
https://abeille-cyclotourisme.fr/souvenirs/2016_mer_montagne.html

Jeudi 4 août

Chateau de GratotJe quitte Poissy, vers 9h30, direction la gare Saint-Lazare. À Saint-Lazare changement de quai, le train de Cherbourg m'attend. Je suspends mon vélo au crochet, et peux m'installer confortablement, siège que je quitte rapidement, car je suis assis en première. A Caen, changement de train, il faut rapidement passer d'un quai à l'autre. Les voyageurs sont sympas, et m'aident à porter mes sacoches. Je saute dans le TER, nouvelle manip pour accrocher le vélo. Logiquement je dois descendre à Saint-Lô mais, oh surprise, je peux continuer jusqu'à Coutances, je me rapproche ainsi de mon point de départ, le camping d'AGON-COUTAINVILLE.

A Coutances, le beau temps est de retour, 25 km me séparent de mon premier camping. Les sacoches et mon sac arrière fixés, je m'élance à travers la ville, visite de l'église, beaucoup de touristes, puis direction le bord de mer. Un petit détour du côté de GRATOT, et son château du XIII siècle. 17h00, voici le camping "de la ferme des becs plats", pas de problème pour dresser la tente, je me suis entrainé chez Jocelyne. J'ai le temps de passer chez les commerçants, boulanger et charcutier, je fais le plein de saucisson local pour les prochains pique-niques. Premier coup de tampon sur mon carnet de route. Distance parcourue 25 km.

Vendredi 5 août, AGON-COUTAINVILLE - DUCET

MaisonAu petit déjeuner, je m'aperçois que ma bouteille de gaz est vide, j'espère qu'avec la seconde, je pourrai tenir tout le trajet, soit 10 jours. 8h45, je quitte le camping, j'ai retrouvé mes anciennes habitudes, levé 6h45, pliage, duvet et matelas, puis petit déjeuner. Démontage de la tente, chargement des sacoches, puis toilette. Le vent souffle sur le côté, et un bruit bizarre émane de la roue avant. Arrêt, démontage des sacoches, je n'aperçois rien. Le bord de mer n'est pas si plat que cela, et la circulation automobile assez dense, surtout dans les villages que je traverse, je ne suis pas le seul à prendre des vacances. Un groupe de jeunes me double, inutile de les suivre, le voyage ne fait que commencer. Je passe une bonne demi-heure à visiter Grandville, la ville haute, protégée par d'épaisses murailles, domine l'océan. Pas de poste à l'horizon, je continue mon chemin, tout en sachant que je dois envoyer ma carte postale à l'organisateur.

Mont St MichelMeules de foinPeu avant Champeaux, j'aperçois le Mont-Saint-Michel, ainsi que des meules de foins, décorées à la gloire des coureurs, passés récemment, sur la route du Tour de France.

Pique-nique au Bec d'Andaine, avec vue sur le Mont-Saint-Michel. Au loin, j'aperçois un groupe de marcheur essayant de rejoindre le Mont. C'est marée basse mais, par sécurité, la présence d'un guide est fortement conseillée. L'après-midi, détour sur Avranches, puis longue descente sur DOUCEY, où j'ai trouvé une place au camping municipal de la SELUNE.

La première étape est terminée, beau temps, pas trop chaud, j'arrive à passer les côtes, sans trop peiner. Il est 16h00, j'ai bien fait d'arriver de bonne heure, n'ayant pas réservé, je m'installe sur l'une des rares places inoccupées. A 18h00, le camping est complet, et les touristes refoulés. Distance parcourue, 88 km.

Hotel de ville
de Ducet

L'hôtel de ville de DUCET

Samedi 6 août, DUCET - Saint Denis-du-Maine

VillageLe bleu azur d'hier après-midi a disparu, remplacé par des nuages gris, bien menaçants. C'est une longue étape, aussi me suis-je levé de bonne heure. Peu avant Fougères un crachin Breton fait irruption, arrêt au bord de la route pour enfiler la cape. Je contourne la cité en empruntant la bretelle à 4 voies, cela n'est pas gênant car il y a peu de circulation. J'ai raté la bretelle et commence à accumuler les kilomètres. C'est la journée, me voici sur une petite route forestière surplombant la vallée, le cadre est agréable mais j'ai quitté l'itinéraire. A 13h00, je n'ai fait que 60 bornes, une boulangerie ouverte me décide à faire une halte. Au pied de l'église, un banc fera l'affaire. La pluie a cessé de tomber, et le ciel bleu, timidement redonne des couleurs à mon expédition. Laval, arrêt tourisme, je ne connais pas le chef-lieu de la Mayenne, profitons-en. Le château des comtes de Laval se reflète dans la Mayenne, chez le boulanger ravitaillement en pain, et coup de tampon sur mon carnet de route. Il me reste une vingtaine de kilomètres pour rejoindre le camping. De ce côté de la rivière, la route est beaucoup plus plate, j'en ai terminé avec les reliefs et les bocages. Voici enfin la base de loisirs de la CHESNAIE. La chaleur est de retour, et une bonne chope de bière est la bienvenue. Le soir, je profiterai du restaurant de la base de loisir pour un moment de détente. Je dine en plein air, profitant de cette soirée estivale, contrastant avec la pluie fine du matin. Les erreurs de navigation ont augmenté le kilométrage de la journée, 127 km.

Laval
Laval
Saint-Denis, la base de loisir
Saint-Denis, la base de loisir

Dimanche 7 août, Saint Denis-du-MAINE - GENNES

J'ai modifié le parcours du matin, je vais passer par SOLESMES, BCN du département de la SARTHE. De retour à la maison, je m'apercevrai que j'avais déjà pointé ce département. Grand ciel bleu, il ne tarde pas à faire chaud. L'abbaye, gérée par des bénédictins, est renommée pour ses chants grégoriens. Je traverse Sablé-sur-Sarthe, direction Durtal.

Chateau
Chateau

Connu, pour son impressionnant château, fief des Comtes d'Anjou. J'ai trouvé un abri, profitant de l'ombre des arbres, je peux pique-niquer au frais. Ce soir je dois coucher au bord de la Loire, il me reste 40 kilomètres, et j'appréhende la chaleur.

Beaufort-en-Vallée
Beaufort-en-Vallée
La Loire
La Loire

Je devais coucher aux Rosiers-sur-Loire, mais le camping est complet. Je traverse le fleuve et plante ma tente à GENNES. Je croise beaucoup de cyclistes ce soir. Des familles entières longent le fleuve, visitent les châteaux et, la nuit venue, campent. Je suis rejeté à l'entrée de la piscine municipale: on ne m'accepte pas avec mon boxer. A l'entrée du camp, un couple propose aligot, saucisses et salades fraiches, je n'hésite pas, ce soir je mangerai aveyronais. Distance parcourue, 109 km.

Lundi 8 août, GENNES - CHASSNEUIL du Poitou

VillageJe quitte la Loire, et sa vallée en avalant la première bosse de la journée. La journée s'annonce belle, mais moins chaude, tant mieux. Traversé de la forêt de Doué-la-Fontaine, puis le célèbre château de Montreuil-Bellay. Arrêt photos et petite viennoiserie, avant de repartir sur Oiron, ou les Abeilles avaient couché en 2000, semaine Poitou-Charente.

Vent dans le dos, route plate, j'avance à bonne allure. Mauvaise surprise à OIRON, resto et épicerie sont fermés, la boulangère me conseil le Routier à Pas de Jeu, drôle de nom pour un village, je dois quitter le nominal, j'ai faim, j'y vais. L'adresse était bonne, pour moins de 20 euro, je me suis bien restauré, et je vais en avoir besoin. J'essaie de retrouver ma route, mais je vais tourner en rond.

J'aperçois au loin le château d'OIRON, mais toujours pas le nominal.

Le château d'OIRON
Le château d'OIRON
L'abbaye de Saint-JOUIN de Marnes
L'abbaye de Saint-JOUIN de Marnes

C'est chose faite à Saint-JOUIN de Marnes, ou je découvre la très belle Abbaye. Je me réfugie quelque temps à l'intérieur de l'édifice, source de fraicheur. Il me reste 40 kilomètres, avec un vent favorable. Je suis à la recherche d'une épicerie, détour à Neuville-de-Poitou, épiceries et supermarché sont fermés. Je passe devant le Futuroscope, impossible de trouver mon hébergement, me voici plus au sud à Chasseneuil, un passant m'indique un camping. Ce dernier est complet, mais après négociation, il me trouve un petit coin pas donné, 13 euro l'emplacement, ne mégotons pas, j'ai plus de 130 km dans les jambes, il faut savoir s'arrêter. Un Hollandais, alors que je monte ma tente, s'approche et me questionne. Lui et sa femme, ont pédalé en France, de long en large, mais ils ne pratiquent plus depuis qu'ils ont des enfants. Il m'invite à souper avec eux, ce n'est pas de refus, j'ai passé une bonne soirée devant une grande assiette de pâtes et des gens charmants. Distance parcourue, 133 km.

Mardi 9 août, CHASSNEUIL du Poitou-Le DORAT

Aujourd'hui, je rentre dans le dur, j'attaque la Haute-Vienne, contrefort du Massif Central. A LAVOUX, arrêt viennoiserie, puis CHAUVIGNY, et sa cité haute, médiévale, ses remparts et ses ruines.

CHASSNEUIL
CHASSNEUIL
CHAUVIGNY
CHAUVIGNY

J'ai pris goût au restaurant, j'en trouve un sympa à Lussac-les-Châteaux, tenu par une petite grand-mère, un steak pour reprendre des forces, l'après-midi devrait être musclé. Je m'élance sur la grande route, histoire de diminuer les kilomètres. Camions et voitures me frôlent, ça va durer une bonne dizaine de kilomètres. Je retrouve mes petites routes, sinueuses, je plonge sur la vallée de la Gartempe, avant de remonter sur le plateau, haut-hisse, vive le triple plateau. Peu avant Dorat, arrêt au cimetière, j'ai soif et je photographie la lanterne des morts qui trône au milieu de l'enclos funéraire. Au DORAT, dégustation d'une bière bien fraiche, avant de visiter la belle et massive collégiale, puis je descends au camping pour un repos bien mérité, distance 101 km.

La vallée de la GARTEMPE
La vallée de la GARTEMPE
Lanterne des morts
Lanterne des morts

Mercredi 10 août, Le DORAT - Lac de Vassivière

Ravitaillement à CHATEAUPONSAC, les commerces et la poste sont ouvert, profitons-en. Je vais longer la nationale 20, qui à cet endroit chevauche les monts d'AMBAZAC, ma petite départementale va en faire autant, et sur plusieurs kilomètres ce sont une succession de montées et de descentes. La Jonchère Saint-Maurice, il est 13h00, je décide de pique-niquer au pied de l'église. Très longue descente sur le pont de Dogon, qui enjambe le TAURION, rivière, affluent de la Vienne. Mais il faut remonter sur plus de 3 km, ça n'en finit pas, je suis bien dans le Limousin. A 16h00, je m'arrête au SAUVIAT-sur-VIGE, j'ai soif, le café est fermé, je me rabats sur la boulangerie qui sert boisson et bien sûr, pâtisserie. Mauvaise surprise à Peyrat-le-Château, le camping n'existe plus, il me faut grimper au lac de VASSIVIÈRE, 10 km qui n'arrête pas de grimper. A 18h00, je peux enfin souffler, je plante la tente, vue sur le lac, encore une belle journée qui se termine, distance parcourue 105 km.

Le TAURION
Le TAURION
Le lac de VASSIVIÈRE
Le lac de VASSIVIÈRE

Jeudi 11 août, Lac de Vassivière - USSEL

Col de MassoubreLa journée s'annonce plus cool, j'ai 8 km d'avance sur mon programme, et surtout la longue montée sur Vassivière est derrière moi. Ravitaillement à GENTIOUX, petit village posé sur le plateau des Millevaches. Depuis ma mésaventure du côté de Poitiers, je n'hésite plus à m'arrêter à la première épicerie venue.

Pique-nique au col de MASSOUBRE, à proximité, le site des sources de la Creuse, que je ne vais pas manquer de visiter.

L'après-midi, je me perds de nouveau sur les petites routes, ce qui me vaut des grimpettes supplémentaires. Lorsque je tombe sur la nationale, je décide de la suivre jusqu'à USSEL, terme de mon étape.

Le camping et à l'extérieur de la ville, au bord d'un étang. Ma plus courte étape 76 km.

Etang du camping d'USSEL
Etang du camping d'USSEL
Source de la Creuse
Source de la Creuse

Vendredi 12 août, USSEL - ALLANCHE

PaysageAujourd'hui, je vais rencontrer Claude GALVAING, j'aurais pu coucher chez eux, passant à quelques kilomètres de SAIGNES. Avant de dévaler sur Bort-les-Orgues, je ne peux pas ne pas m'arrêter devant les MONTS DORE qui se détachent de l'horizon. Le spectacle est magnifique.

Ravitaillement à Bort-les-Orgues, plein d'eau, car la chaleur s'installe peu à peu sur le Cantal voisin. Sur la route de RIOM, je retrouve Claude, il est toujours aussi motivé, et s'apprête avec un ami à réaliser un raid cyclo-montagnard au pays-basque. Je m'arrête à RIOM-ès-Montagne, pas de pique-nique aujourd'hui, je préfère le restaurant.

L'après-midi sera chaud, la route s'élève dès le départ, je décide de ne pas pointer APCHON, il fait trop chaud, et les longues côtes se suivent à intervalle irrégulier. Je me suis bien élevé depuis ce matin, en effet je roule à plus de 1000 m d'altitude. De part et d'autre de la route, des prairies et des collines, paysage typiques du Cantal.

Paysage
Paysage

Allanche n'est plus très loin, mais avant de gouter la bière de l'arrivée, je dois me hisser une dernière fois sur les pédales, pour un col inattendu, non répertorieé sur la Michelin. Distance 97 km.

Col
Fleurs

Samedi 13 août, ALLANCHE_CHAVANIAC-LAFAYETTE

VachesDès le départ je prends la mauvaise intersection, un raidillon qui ne mène nulle part, un tour de village gratis, enfin voici la nominale, qui s'élève rapidement pour un nouveau col, le BALADOUR, 1207 m. Maintenant je suis tranquille, 20 km sur le plateau, occupé uniquement par des troupeaux de SALERS.

Puis c'est la longue descente sur MASSIAC, dans le sens montant, je croise un couple de cyclos, bien chargés, ils n'ont pas l'air de s'amuser, il faut reconnaitre que MASSIAC est 400 m plus bas. Je retrouve la circulation routière que j'avais abandonnée depuis pas mal de jours, je quitte rapidement cette artère bien chargée, direction BRIOUDE, où je ferai mes courses, et pique-niquerai en essayant de trouver de l'ombre, la grosse chaleur est de retour. L'après-midi, après quelques difficultés pour trouver ma route, halte et visite de l'ancienne abbaye de LAVAUDIEU. Bâtie au bord de l'eau, c'est un havre de fraicheur qui me requinque, il faut reconnaître que depuis le départ, c'est ma première journée sans. Du cloitre, qui n'a rien d'exceptionnel, on devine l'ancien clocher, décapité durant la révolution, et sur lequel ont été planté un pique et le célèbre bonnet phrygien.

La basilique de BRIOUDE
La basilique de BRIOUDE

La basilique de BRIOUDE

La journée se termine à CHAVANIAC-LAFAYETTE, lieu de naissance du célèbre marquis, qui embarqua sur l'HERMIONE pour participer à la guerre d'indépendance des États-Unis. Ce soir je suis seul au camping, un coup de fil à la mairie, afin de régler ma nuitée. Distance 90 km.

Clocher
Cloitre

Le cloitre de LAVAUDIEU, sur le cloché décapité, le bonnet phrygien, les sans-culotte, sont passés par là
Lafayette
Chateau

Le château familial du marquis de Lafayette, les Américains reconnaissants, participent à l'entretien du château

Dimanche 14 août, CHAVANIAC-LAFAYETTE - les ESTABLES

PlateauLe Gerbier de Jonc se rapproche, je démarre par une belle cote de plus de 5 km, ensuite ça se calme, mais je me trompe, redescend sur la nationale, et vais devoir supporter le flux incessant de la circulation. Arrêt ravitaillement à FIX-Saint-GEPETS, chez un charcutier à l'étal alléchant. La météo est toujours aussi exceptionnelle, je pique-niquerai certainement à midi. La forme est de retour, et je reprends du plaisir à pédaler.

J'avance sur un plateau culminant à plus de 1200 m d'altitude. Peu de villages, des prairies, des forêts, et au loin les monts Ardéchois. Un cyclo me double, son maillot est aux couleurs du Puy-en-Velay, serait-ce l'organisateur des Mers-Montagnes, non, aujourd'hui il est parti avec des amis sur un parcours assez long et vallonné. Mon cyclo a préféré une sortie plus courte, il me donne quelques conseils pour rallier le Gerbier. Je le remercie, et comme je suis bien chargé, je décide de le laisser filer.

À Solignac-sur-Loire, arrêt casse-croûte, à l'abri du soleil qui chauffe de plus en plus. Mauvaise surprise, quand je quitte Solignac, la route descend, descend, je traverse la Loire, et bien sûr il faut remonter sur le MONASTIER-sur-GAZEILLE.

La Loire, à 30 km du GERBIER
La Loire, à 30 km du GERBIER
L'église du MONASTIER-sur-GAZEILLE
L'église du MONASTIER-sur-GAZEILLE

Je pensais coucher au MONASTIER, mais il est 15h00, je décide de me désaltérer, une bière fera l'affaire, puis poursuivre sur les ESTABLES, je m'apercevrai plus tard, que ce ne fut pas une bonne idée. Je croise le viaduc de la RECOUMENE, haut lieu du saut à l'élastique. La montée sur les ESTABLES, n'est pas aussi facile que prévu, Phébus chauffe de plus en plus, et le coup de pédale devient heurté. Depuis ce matin, j'ai pas mal grimpé, la fatigue s'installe, je m'arrête pour récupérer, la station touristique n'est plus très loin. A 17h00, m'y voici, je recherche le camping, mais il n'en existe pas, et tous les gîtes, hôtels, chambres d'hôtes sont complets. Aujourd'hui c'est brocante, et demain course à pied avec dénivelé. A la mairie on me conseil le camping du MONESTIER, j'en viens et n'a pas l'intention d'y retourner, surtout que j'ai bien grimpé, le village culmine à plus de 1350 m, le Gerbier et 100 m plus haut. Après négociation, Monsieur le Maire m'autorise à camper, dans les sous-bois. Je quitte la foule, est-ce la foule, la chaleur ou le stress, tout à coup la tête me tourne, je m'affale dans le fossé. Je pousserai le vélo jusqu'au bois, et après la tente montée, me reposerai une bonne demi-heure, sortant de ma torpeur par la propriétaire du champ, qui s'inquiète de ce squatteur. On discute, et tout revient dans l'ordre, lui promettant de rendre nickel mon campement de fortune. Distance 82 km.

Ile au tresor
Moine

Ci-dessus, l'un des héros de STEVENSON, le romancier quitta le MONASTIER en 1878, avec l'ânesse MODESTINE pour une traversée des Cévennes
Viaduc
saut a l'elastique

Tente
Paysage

Moment inoubliable, camping sauvage, je dine face au Mont MEZENC, surplombant le village des ESTABLES. Le calme, et la fraicheur retrouvée, enveloppe la vallée. Encore 15 kilomètres, et j'aurai bouclé ma deuxième Mer-Montagne.

Lundi 15 août, Les ESTABLES - Gerbier de Joncs - Montélimar

Lever de bonne heure, car mon étape ne s'arrêtera pas au Gerbier de joncs. Ensuite, il faut rejoindre la vallée du Rhône à Montélimar, et malgré la longue descente, je dois avaler une centaine de kilomètre. Petit déjeuner aux ESTABLES, le village se réveille, les premiers coureurs à pied s'échauffent pour une dure journée.

Le petit malaise d'hier n'aura pas entamé mes forces, et ma volonté d'en finir. La route, au gré des ruisseaux, monte et descend, traversant la forêt classée zone naturelle. Je profite de l'heure matinale, le ciel est limpide, pas de nuage, je peux admirer au loin, les Alpes et le Mont Blanc. Puis tout à coup, le voici, je cours après depuis 10 jours, le Gerbier de Joncs, enfin.

Mont Gerbier de joncs
Source de la Loire

9h00, 1417 mètres, me voici au pied de l'ancien volcan, en forme de "pain de sucre", formé il y a quelque millénaire, par une activité volcanique qui toucha toute la surface du plateau Ardéchois.

Les cafés sont encore fermés, les artisans se préparent à l'accueil du chaland, et je devrai forcer le limonadier, pour l'ultime coup de tampon.

Mont
Mont

Je quitte avec un pincement au coeur les sources de la Loire, elles seraient trois, pour une longue descente, pas moins de 1500 m. À ma grande surprise, quelques bosses longues et pentues, entameront mon enthousiasme. A 16h30, après des allers-retours dans Montélimar, voici le camping. La police municipale m'a bien aiguillé, j'ai bien fait de le chercher, je ne serai pas déçu. La piscine m'accueille, le mercure indique 35°, un vrai bonheur que cette baignade. Je terminerai la journée devant un punch maison, la randonnée est terminée, inoubliable, une demi-heure de pluie, sinon que du soleil, parfois un peu trop chaud, mais c'est ce qui a fait tout le charme de cette Mer Montagne. Distance 110 km.

Au loin les Alpes
Au loin les Alpes
Le dernier col, 1400 m plus bas, la vallée du Rhône
Le dernier col, 1400 m plus bas, la vallée du Rhône

Michel

"Le Cyclotourisme, un art de vivre"