Sur les
38 courageux participants
, certaines survivantes du pluvieux Paris - Strasbourg - Singen, bien peu échappèrent au coup de froid (reconnaissable aux yeux de lapin albinos): ARAGIER Marc et Laurence, AUZET Christian et Claudine, BARDIN Michel, BOURGEOIS Marie-Louise, BRASSEUR Jean-Claude, BRIAND Edwige, CAMPO Roland, CASTELLANO Henri, CHEDEVERGNE Robert, COUILLAUX Geneviève, COURMONT Henri et Chantal, EVE-BALLIGAND Pierre (Pierrot) et Claudette, FELIX Jean-Luc, FOREL Daniel (complice "hébergements" de l'organisateur), FOUCHARD Jean-Paul (complice "itinéraires" de l'organisateur), GRÈZE Maxime, HÉRY Roger et Marie-France, LESIEUR Eric, LETAILLEUR Patrick (Organisateur), MICOLON Patrice, NORDMANN Colette, PENEL Jean-Claude, PERROT Jean-Lou et Marie-Christine, PIOT Dany et Annick, PORET Geneviève, RAMBAUX Christine, RICHERT Thomas, SEGUIER Bernard et Isabelle, SIMON Françoise, SMITH Jean-Pierre.
Il ne pleut pas [encore]. Pour nous humidifier un peu, on part vers les chutes du Rhin. Instructions de Patrick d'hier soir obligent: départ à 9 heures après un énorme ptidej. Très vite, les choses rentrent dans l'ordre et la pluie se met à tomber.
Thayngen. On vient d'entrer en Suisse et on traverse ce joli village bien propre, suisse, aux maisons décorées. Certains visitent l'église.
Schaffhausen, toujours en Suisse. Certains (déshydratés, sans doute) filent, au mépris des instructions reçues hier de Patrick, droit vers les chutes du Rhin, 4 km plus loin. Pour la première et pas la dernière fois au cours de cette semaine, Patrick se désespère. On visite donc la ville et ses maisons aux façades décorées. Visite du cloître, au jardin un peu sauvage. Pour les initiés [seulement], café suisse de 11 heures.
Descente aux chutes du Rhin. Oh ! Oh !! Oh !!! Il y a même une île au milieu avec un promontoire aménagé, accessible uniquement par bateau, humide et secoué. Photos. On mange nos sandwiches au pied des chutes sur des bancs humides. Il ne pleut plus. Re-pour les initiés [seulement], café suisse de midi.
Plus trop réchauffés après cet arrêt humide, on roule ensemble jusqu'à la première passerelle Cyclo en aval des chutes, on peut y traverser les roues à sec (sans nager en portant le vélo) et on remonte le Rhin vers le château qui domine les chutes et la boucle les contenant, sur l'autre rive (la rive gauche). Autres photos. Oh ! On repart de ce chateau par l'EuroVéloroute 6 qui roule rive gauche, en remontant le Rhin en direction de la sortie du lac de Constance. Un pont encore et nous sommes rive droite. En Suisse, puis en Allemagne. La frontère germano-suisse nous joue ici des tours.
Par un pont couvert, nous traversons le Rhin pour faire une courte incursion en Suisse a Diessenhofen. Retour arrière par ce pont sur la rive droite, Allemande. Beaucoup de chemins caillouteux sur l'Eurovéloroute 6, rive droite en ce lieu. Après un à gauche, nous quittons enfin le Rhin pour remonter une rivière vers Singen.
À Singen, le supermarché nous attend pour faire les courses. Le soir, briefing a 19h30 et dîner à 8 heures. La semaine Abeille a commencé.
Deux parcours, donc deux groupes sont prévus ce jour, mais nous devons tous nous retrouver pour le pique-nique, à Ermatingen. Sur le grand parcours, nous longeons d'avantage le lac, la première étape est près de Moos. Un mirador en bois nous permet d'avoir une vue imprenable sur le lac.
Nous sillonnons une piste cyclable jusqu'à « Stein am Rhein ». Nous visitons cette petite ville dont les façades sont en majorité recouvertes de fresques. Geneviève C et Geneviève P s'offrent un petit café suisse avec verre d'eau pour la modique somme de 15 euros !!
Nous retrouvons Laurence qui fait du tourisme à vélo, avant de faire le reste du trajet en voiture.
Nous nous dirigeons ensuite vers Ermatingen où le pique nique est prévu près de l'eau, nous y retrouvons les acteurs du premier groupe mais ils ont terminé de collationner et s'en vont...
Notre périple nous entraîne vers l'île de Reicheneau via Konstanz, la visite de Konstanz n'est pas prévue aujourd'hui. À Konstanz, nous decouvrons un échangeur de pistes cyclables circulaire sur 3 niveaux.
Arrivés sur l'île, nous tentons la visite de l'église saint Georges à Oberzeli, réputée pour ses peintures murales de l'époque des carolingiens et des othons. Dommage, la porte est fermée. Les dames en voiture feront la visite de cette église avec un guide ne s'exprimant qu'en allemand et, celui ci ayant refermée la porte à clé derrière lui, elle ne pourront s'échapper avant la fin du speech.
Ensuite nous nous arrêtons a l'église sainte Mary et saint Mark. Nous ferons également une pause café, une pause Glace et une pause crevaison devant le petit port près de l'église...
Au moment de repartir, Roland manque à l'appel, nous serons 3 ou 4 à rester avec Patrick qui tente vainement de téléphoner à Roland. Plusieurs appels de Laurence et ensuite de Jean-Pierre nous donneront des nouvelles de son épopée. Mais nous, nous sommes largués, et c'est bien après la sortie de l'île que nous retrouverons nos compagnons de route.
Nous continuerons dans la foulée jusqu'à Singen en oubliant, au grand dam de Patrick et Jean-Claude, l'arrêt à Radolfzell.
Trés belle journée, quelques nuages mais sans pluie.
Les bonnes habitudes sont maintenant prises, le petit déjeuner très copieux pris, tout le monde s'affaire pour préparer le départ à 8h. Ce matin les 34 cyclos quittent Singen sous la bonne garde de Jean-Paul et de Patrick en direction de Meersburg. Après une vingtaine de km, nous atteignons le bord du lac de Constance à Bodman-Ludwigshafen et nous roulons au plus prés du bord jusqu'à la ville thermale d'Überlingen pour faire un première pause et admirer le centre ville avec ses demeures à colombage peintes, la cathédrale St Nikolaus dont la première partie fut construite au Xe siècle.
C'est une ville touristique très appréciée pour son climat très clément. Les origines de la vieille ville romantique remontent au VIIIe siècle. Seules ou en petits groupes les abeilles s'égaient dans les petites ruelles ou, comme Jean-Claude Penel, sur les hauteurs de la ville pour avoir une vue générale à 360°, d'autres enfin en profitent pour déguster une glace.
Le pique-nique est prévu à Meersburg où nous devrions retrouver Laurence. Un loupé de clés de voiture oblige Marc à repartir au point de départ pour réparer son étourderie... et nous retrouver à Meersburg à midi près de l'embarquement. Il fait beau, tout le monde se met en court, bras nus, nous prenons un café en terrasse au bord de l'eau avant de monter sur le bateau à 13h35 pour une traversée d'une demi heure jusqu'à Constance. Outre nos vélos une dizaine de voitures et deux autobus sont sur le pont, pas une ride à la surface de l'eau, quelques voiliers de vacanciers sont de sortie. Au départ comme à l'arrivée le transbordement se passe dans l'ordre et le calme.
On reprend la route au nord de Constance vers la belle petite île de Mainau. De forme ronde de 2 km de diamètre elle est couverte d'une végétation variée et luxuriante : beaucoup de roses, des pivoines, des églantiers, des rhododendrons et beaucoup d'arbres remarquables dont une allée de méta séquoias, le hic, c'est le prix d'entrée 15EUR/personne à condition de constituer un groupe de plus de 10 visiteurs. Nous serons une quinzaine à profiter de cette visite exceptionnelle pendant une heure, nous aurions tous souhaité y passer la journée pour profiter au maximum de cette nature envoutante, pour écouter les oiseaux et respirer les parfuns des massifs de fleurs... Cette île fut pendant plusieurs siècles la propriété des Chevaliers de l'Ordre Teutonique. Aujourd'hui, ce sont la Comtesse Bettina et le Comte Björn Bernadotte qui sont à la tête de l'île. La cinquième génération des Bernadotte s'efforce de continuer à appliquer la philosophie conçue et établie en 1932 et à poursuivre la création d'une oasis de beauté naturelle, d'harmonie et de repos pour les visiteurs affluant du monde entier. Au cours de la visite, nous avons trouvé un porte feuille que l'on s'est empressé de rapporter à la caisse sans même dire que nous étions français... Il nous faut reprendre la route pour rejoindre notre hôtel à une quarantaine de km. En quittant les lieux, nous ne reconnaissons pas, sur le parking, le vélo de Jean-Claude Brasseur, qui devra rentrer tout seul.
La route du retour est vallonnée avec quelques pentes sérieuses, Chantal s'étonne, elle transpire !
En arrivant à Singen, nous nous retrouvons à plusieurs au super marché voisin pour faire nos provisions pour les 2 jours à venir car les magasins seront fermés le WE.
Après avoir pris le petit déjeuner, départ en voiture et en tenue de cycliste de l'hôtel Best Western de Singen pour rejoindre l'hôtel Holiday Inn de Friedrichshafen.
Arrivés à l'Holiday Inn nous déposons les valises dans une salle et enfourchons nos montures par un temps incertain et froid. Nous nous dirigeons vers le port de Friedrichshafen pour y prendre le bac qui nous portera jusqu'au port de Romanshorn en Suisse. La traversée d'une durée de 35 mn est très fraîche et la plupart des Abeilles resteront à l'abri dans la cabine.
De Romanshorn nous prenons les pistes cyclables Suisses en direction de Konstanz. Au fur et à mesure que nous nous rapprochons de Konstanz, le ciel s'assombrit et il devient clair que nous n'arriverons pas à Konstanz sans passer sous l'orage.
C'est ce qui arrive. Une forte pluie nous tombe dessus et nous oblige à trouver un abri. Nous avons la chance de trouver le long avant toit d'une grange qui nous permettra de rester au sec. Comme la pluie ne cesse pas, nous décidons d'utiliser ce temps pour pique niquer sur place. Au moins, nous ne sommes pas mouillés.
La pluie cessant, Maya en profite pour nous interpréter le Lac des Cygnes dans un registre tout à fait particulier.
Fin de l'orage. Nous reprenons notre route et arrivons rapidement à Konstanz. Par petits groupes selon les désirs de chacun nous visitons la partie touristique qui comprend de jolie façades, la cathédrale et le quartier du départ du Rhin avec son joli parc où nous aurions normalement dû pique niquer.
Regroupement à la gare de Konstanz et départ vers le port pour prendre le bac qui nous mènera à Meersburg.
À Meersburg, deux groupes se forment. L'un rentre directement à l'Holiday Inn, tandis que l'autre part dans la direction opposée pour aller visiter l'abbaye située au milieu des vignobles.
Avec cette 5ème étape, s'achève le tour du BODENSEE. Michel a pensé à moi pour le compte-rendu car, m'a-t-il dit, "Tu es le régional de l'étape". Cela suppose une certaine notoriété, au moins régionale, que je n'ai pas. La seule chose est, qu'aujourd'hui, je vais revoir ma ville, que dis-je, mon île natale et c'est vrai que ça me fait un très grand plaisir!
Ce matin, hélas, au petit déjeuner de notre Holiday Inn, nous ne pouvons que constater qu'il pleut. Heureusement, au moment du départ la pluie s'est arrêtée et nous sommes 28 à prendre le départ.
Guidés par nos pilotes nous empruntons des pistes cyclables goudronnées ou non, parfois difficiles à trouver sans GPS mais sous un beau soleil.
Nous faisons une halte à LANGENARGEN. Au bord du lac, le château de Montfort surprend par son style mi-gothique, mi-mauresque et ses décors orientaux.
Peu après, nous franchissons un pont sur la rivière Argen (je n'ai pas de photos de ce moment mais certains en ont).
Plus loin dans un village, nous découvrons un mât de cocagne auquel sont suspendues des plaques représentant tous les corps de métiers.
À partir de là, j'ai des fourmis dans les jambes. J'accélère. Je prends le temps de photographier un vieux pressoir. Il me tarde d'arriver à LINDAU que je voudrais visiter de fond en comble. Quelques photos encore en approchant de l'île de LINDAU qui avance dans le lac. Elle ne représente qu'une petite partie de la ville qui compte 26 000 habitants. Un pont routier et un pont de chemin de fer la relient au « continent ».
Finalement, j'arrive sur le port en même temps que Marie-Christine (son VAE fait des miracles!) et Robert. Je ne manque pas de me faire photographier car je compte rapporter quelques archives. A partir de ce moment commence ma journée perso...
Je commence par la visite du « nouveau » phare (année 1856). A l'intérieur, un escalier en bois très étroit permet d'accéder au sommet. De là-haut le panorama est tout simplement extraordinaire sur le lac, les Alpes, le port et la ville. J'aperçois sur le quai les maillots des abeilles qui vont profiter d'une visite guidée.
Que peut-on à voir à Lindau ?
Les Abeilles sont parties depuis longtemps lorsque je me décide à quitter Lindau. Je pense pouvoir les retrouver facilement en suivant le lac. Il reste 54 km à parcourir, je dois faire vite pour ne pas rater le bac !
Quelques kilomètres plus loin, on est en Autriche pour environ 26 km. La piste cyclable suit le lac de près. Je passe à BREGENZ sans m'arrêter. La piste suit le lac de près. Le vent est devenu très fort et des gerbes d'eau inondent la piste cyclable. La route est très sinueuse. Il faut parfois faire un grand détour pour franchir un cours d'eau. Le vent est souvent de face mais parfois de côté et même de dos ! Le Rhin fortement canalisé est franchi.
Encore quelques kilomètres et c'est la Suisse avec ses belles petites villes côtières : Rorschach, Horn, Arbon. A ARBON, Marie-Louise et Isabelle m'assurent que les Abeilles ne sont pas passées. Je visite l'église dans laquelle je trouve une curieuse installation.
J'arrive finalement en avance au port de ROMANSHORN. Les Abeilles au complet arrivent peu après.
Pour la dernière traversée du lac (environ 3⁄4 d'heure ), le bateau tangue un peu. On a de belles vues sous un ciel tourmenté !
Débarquement à Friedrichshafen. Retour à l'hôtel et le soir un peu de marche à pied pour nous rendre au restaurant le « Zeppelin Hangar ».
Ce soir, match de l'Euro de Foot : Allemagne 2 Ukraine 0. Une très belle journée pour tout le monde je pense et pour moi mémorable. Pardon aux Abeilles de ne pas les avoir suivies mais elles au moins ont vu Brégenz.
Cette 6 ème journée de notre séjour en Bavière était un peu particulière en ce sens que le début de la matinée était consacré à rejoindre l'hôtel Goldene Rose à Reutte, notre 2 ème point de chute, à partir de Friedrichshafen (130 km, env. 2h). Patrick avait donc prévu un circuit vélo limité à une boucle de 50 km passant par Füssen, d'autant plus que la visite de deux petites merveilles de châteaux était au programme sur le site de Hohanschwangau.
En fin de compte, au regard des conditions météo particulièrement humides ce jour-là (des trombes d'eau dès le réveil), le circuit vélo était tout simplement annulé et la majorité approuvait l'idée de se rendre directement en voiture à Hohanschwangau, d'autant plus que les sacs-à-dos et les chaussures à fixation étaient prohibées pour les visites. Cependant, je me sens obligé de préciser qu'un petit escadron d'Abeilles au caractère bien trempé (surtout à l'arrivée), a osé affronter la rincée programmée en laissant la voiture à l'hôtel pour rejoindre le site à vélo ; je dépose aux pieds de ces courageux pédaleurs (et surtout pédaleuses) mes hommages lyophilisés, protégés par une housse en Gortex.
Pour notre bonheur toutefois, un soleil timide fit heureusement son apparition dans l'après-midi.
Compte tenu du nombre très important de visiteurs, Patrick avait insisté sur le timing extrêmement précis. A 14h10, les Abeilles rassemblées guettaient l'appel de leur numéro pour la première visite, celle du château de Hohenschwangau (le château « jaune »). Guidées par une jeune Bavaroise énergique, s'exprimant avec une voix claire dans un Français académique, les Abeilles ont découvert l'intérieur aménagé en musée de cette bâtisse imposante érigée par Maximilien II, le père de Louis II, pour servir de résidence d'été à la famille de Bavière. C'est dans ce décor austère, sous la pression dominante du paternel et l'encadrement de ses précepteurs, que le jeune Louis a passé une partie de son enfance en vase clos avec sa mère Marie de Prusse (qui y décéda en 1889) et son frère cadet Otto (malade mental).
La visite terminée, nous avons rejoint dans la foulée (20 min. d'une grimpette physique) le deuxième château, accroché sur un éperon rocheux à une portée d'arbalète du précédent : Neuschwanstein. Ce joyau de pierre blanche dans son écrin vert, construit par Louis II dans le style des châteaux du Moyen Age, inspira Walt Disney dont il est l'élément emblématique.
Renseignés par un audio guide précis mais moins sémillant que notre guide précédente, nous avons traversé ébahis ce château de tous les fantasmes médiévaux, qui est resté inachevé après la mort mystérieuse du roi (par ex., le trône royal manque dans l'imposante salle de réception).
Une promenade sur les rives du lac Alpsee, hélas gris de tristesse sous un ciel chargé, mettait le point d'orgue à cette journée ou le tourisme a, cette fois, pris le pas sur le cyclo.
Le château original date du XII e siècle et a été détruit à plusieurs reprises. Le roi Maximilien II de Bavière l'acquit en 1832. C'était une ruine qu'il fit restaurer dans le style néogothique. Aujourd'hui, le château appartient toujours à la famille princière, les Wittelsbach.
De notre visite, nous retiendrons le mobilier d'époque (table de billard de 1835, lustre avec les cygnes, paon en argent), la salle du chevalier au cygne (emblème du château), les appartements de la Reine, la chambre de Louis II avec au plafond repeint en nocturne la lune qui change de quartier (actionnée depuis les combles), les tunnels dissimulés où le « petit personnel » se faufilait à quatre pattes pour entretenir le feu des poêles et surtout la fameuse salle des fresques représentant le monde fantastique des légendes germaniques où rêve et réalité se confondent ( Lohengrin ), qui influencèrent le caractère rêveur du jeune roi, épris de romantisme et de pureté.
En 1905, le château fut un des premiers édifices doté de l'électricité et même d'un ascenseur électrique.
En 1867, lors d'un voyage en France, Louis II visita le château de Pierrefonds en Picardie. Il acquit ainsi l'idée de mélanger ce style architectural néo-gothique à celui, médiéval de Wartbourg en Thuringe.
Quatre ans à peine après son accession au trône, poursuivant les impressions qu'il ressentait à Hohenschwangau en se replongeant dans la tradition de la chevalerie médiévale, il lançait la réalisation de son rêve du Graal avec ce château fort monumental .
La première pierre fut posée en le 5 septembre 1869 mais l'ensemble de l'ouvrage ne fut achevé qu'en 1892 et donc quatre ans après la mort du roi. Seuls les appartements les plus importants du palais, du corps d'habitation et de la grande salle, avaient pu être aménagés de son vivant.
À l'origine, Neuschwanstein devait être un « temple » dédié à Richard Wagner. C'est aussi pourquoi Tristan et Isolde , Lohengrin , Tannhäuser et Les Maîtres chanteurs ont fourni les thèmes des tableaux qui ornent les murs. Mais par la suite, le maître d'ouvrage ordonna que pour l'aménagement des salles, on ne se réfère pas aux opéras mais aux légendes elles-mêmes.
NB : Pour garder en mémoire les noms "tarabiscotés" de ces deux châteaux :
Le premier (le "jaune") s'est tout d'abord appelé Schwanstein (schwan = swan = cygne, stein = stone = pierre), qu'on peut donc interpréter comme
La Roche ou le château du cygne
. Lorsque le second château fut bâti au milieu du XIX
ème
siècle (Neu = new = nouveau =>
Neuschwanstein
=
Le nouveau château du cygne),
le premier château a pris le nom de
Hohenschwangau
.
Au programme de cette journée, une promenade le long des lacs de Bannwaldsee et de Forgensee, mais aussi et surtout la visite de la magnifique église de Wies, chef d’œuvre incontestable de l'art Rococo.
Le départ est un peu poussif : Jean-Pierre, en bon et fidèle berger, attend Marc et Roland, arrêtés pour cause de rupture de cale-pieds. Finalement, tout est rentré dans l'ordre et le groupe s'ébroue.
Quelques kilomètres plus loin, l'Abeille ne rate pas la pause-photo là où se dessinent, très proches l'une de l'autre, les silhouettes des châteaux de Neuschwanstein et Hohenschwanngau. La route se poursuit, dans un environnement champêtre qui nous fait aboutir sur une sorte de sentier conduisant à un troupeau de vaches dont, après les présentations et salutations d'usage, nous prenons congé.
Petite chute de Geneviève, qui dans un souci d'équilibre et de justice fait chuter Roland. Rien de bien grave.
Ces petits événements nous mènent à Wies , but principal de la journée et lieu de pique-nique. Laissons la parole aux spécialistes :
« L’harmonie entre l’art et la campagne constitue une caractéristique unique. Toutes les formes et techniques d’art employées - architecture, sculpture, peinture, stuc, gravure, ferronnerie, etc. – ont été fusionnées par l’architecte en un tout parfait, unifié, afin de créer une structure spatiale de lumière et de forme diaphane .
Le prodigieux décor de stuc est dû à Dominikus Zimmermann, assisté par son frère Johann Baptist, qui était le peintre de l'électeur de Bavière, Max-Emmanuel, depuis 1720. Les couleurs vives des peintures soulignent le décor sculpté et, au registre supérieur, fresques et stucs se mêlent pour créer un décor léger et joyeux, d'une richesse et d'un raffinement sans précédent. L'abondance de motifs et de figures, la fluidité des lignes, l'habileté du traitement des surfaces et les jeux de lumière créent constamment de nouvelles surprises. Les plafonds, peints en trompe-l'œil, s'ouvrent comme un ciel chatoyant, traversé par des anges en vol, qui contribuent également à la légèreté de l'ensemble . »
Il y a un peu de dispersion lors du repas de midi, le groupe se divisant en pique-niqueurs, restauranteurs et snackistes. Tout le monde finit par se regrouper, et c'est le retour longeant les lacs de Bannwaldsee et Forgensee. Seul événement marquant : la crevaison du tandem Courmont. Donnant lieu à l’habituel schéma à résonance sociologique : un répare, deux tiennent le tandem, cinq commentent et quinze regardent dont la moitié ailleurs. C'est reparti, avec un peu de pluie qui ne contribue pas peu à écourter la visite de Füssen, dont l'organisateur avait d'ailleurs écrit dans sa grande sagesse : « voir si l'horaire de retour permettra une visite ». Bien vu !
Notre 3ème jour à Reutte débute sous un superbe soleil matinal permettant d’oublier les trombes d’eau prises la veille sur le chemin du retour entre Füssen et Reutte.
Au programme du jour, Patrick nous a organisé la visite du château de Linderhof et est parti 1h plus tôt avec Eric pour prendre possession des billets pour la visite. Deux parcours sont prévus au programme et communs jusqu’à Linderhof. Un parcours pour les dilettantes qui feront l’aller et le retour et un parcours pour les rouleurs qui feront le grand circuit passant par Garmisch.
Nous quittons l’hôtel Goldene Rose en direction de Linderhof avec une mise en jambes maintenant habituelle pour quitter la ville en passant par les collines environnantes. Puis nous continuons sur une route agréable longeant le lac de Plansee et après un long faux plat montant nous nous lançons dans une longue descente en toute sécurité sur une route fermée aux voitures pour travaux.
Nous arrivons enfin au point de rassemblement sur le parking du château de Linderhof avec suffisamment d’avance pour prendre le temps de faire une pose café et souvenirs.
Le groupe étant réuni au complet, nous traversons un parc bucolique pour rejoindre Patrick et Eric qui nous attendent devant le château.
Arrivés sur le site nous sommes émerveillés devant le château, un petit bijoux au style baroque avec les splendides jardins en cascade (une des idées folles de Louis II de Bavière).
Nous avons eu largement le temps avant l’heure de la visite de faire des photos du site sous tous les angles et tous les niveaux.
La visite est commentée par un guide et les photos dans les salles sont interdites.
C’est le seul château de Louis II de Bavière terminé sous son règne en 1885-1886. Il il y séjourna la moitié du temps pour s’isoler du monde. Le décor du château est inspiré du Petit Trianon et l’on y retrouve la présence de notre Roi soleil Louis XIV dans toutes les salles. Ce petit château est un enchaînement de salles et petits salons très meublés donnant un caractère intime.
Le salon des Gobelins avec le piano-harmonium et le paon de porcelaine. La salle manger avec la particularité suivante: une plateforme coulissante genre ascenceur descend directement au niveau des cuisines ou l’on y dressait la table. C’était une façon pour Louis II de s’isoler pour prendre ses repas en évitant la vue de ses serviteurs. La petite chambre de Louis II, ressemblant à celle de Louis XIV, possède un immense lustre et est totalement ornée de tableaux, fresques et sculptures. De son lit, Louis II avait une splendide vue sur les cascades descendant de la colline.
La visite se termine par la magique salle des miroirs, au pourtour doré et blanc, encastrés en vis à vis sur tous les pans de mur. Cela donne l’impression d’une grande salle immense avec des perspectives à l’infini ou l’on voit se refléter le majestueux lustre d’ivoire suspendu au milieu de la salle, ça fait rêver.
Notre visite se poursuit, sans la guide, en direction de la grotte de Vénus située sur la colline en passant par une longue allée ombragée. On pénêtre alors dans la grotte (entièrement artificielle) avec une ambiance d’opéra de Richard Wagner « Tannhäuser ». Cette grotte renferme un petit lac avec une barque en forme de coquillage devant une scène encastrée dans le rocher sous une lumière changeante grace à la rotation de disques colorés. Louis II prenait place dans cette barque devant la scène pour écouter les opéras de son maître spirituel.
Après cette visite inoubliable du château de Linderhof, nous nous retrouvons sur le parking du château pour prendre notre pique nique sur un banc à l’ombre. Nous avons commencé par un apéritif offert par Chantal pour son anniversaire et Marie Christine pour son beau vélo (VAE) tout neuf.
Après avoir fait le plein d’énergie, nous reprenons la route et nous sommes un peu plus d’une douzaine à nous lancer sur le grand parcours en direction de Garmisch avec une longue route descendante qui permet une digestion sans effort. Nous faisons une petite escapade à Garmisch pour prendre quelques photos de façades peintes, puis nous reprenons le chemin du retour sous un beau soleil, mais seulement pour quelques km.
Le chemin du retour est encore très long et ça monte progressivement sur 35km avec parfois des pistes cyclables pas toujours en bon état pour les vélos de route. Arrivée au niveau de Ehrwald (km 74), le groupe est un peu dispersé et un orage soudain éclate avec une pluie violente. Nous avons juste le temps pour chacun de trouver un abri de fortune qui s’éternise pendant 15 minutes environ avant une accalmie.
Nous repartons avec nos machines sur des pistes détrempées ou l’eau ravine de partout, avec des passages de plus en plus galère.
Nous arrivons enfin à l’hôtel (lessivés dans tous les sens du terme) avec 104 km au compteur et un bon nettoyage de vélo qui nous attend avant une bonne douche et une bonne bière bien méritée.
Aujourd'hui nous ne pédalerons pas, ainsi en a décidé Patrick, quelques heures plus tard nous louerons cette sage décision. Nous devons rejoindre Berchtesgaden, soit plus de 200 km en voiture.
Nous nous arrêtons rapidement pour immortaliser numériquement le fameux pont népalais, le plus long d'europe. Puis cap sur Garmisch, puis l'autoroute, que nous devons quitter rapidement pour une route étroite, elles sont à peu près toutes comme cela en Allemagne, ce qui explique le trafic intense sur les autoroutes. Nous retrouvons l'autoroute pour Salzburg, et sommes doublé par notre G.O, alors que nous faisons du sur place. Nous quittons l'autoroute en Allemagne, sinon vignette obligatoire, ou forte amende pour les étourdis...
Ça se complique, car le panneau Berchtesgaden est "décoré" d'un scotch rouge, route barrée, travaux. Un coup de fil à Patrick, pas de problème ça passe, article 1 : le chef à toujours raison - article 2 : en cas de problème, se reporter à l'article 1. C'est ce que nous faisons lorsque nous nous rendons compte que la route est vraiment coupée, on rappelle Patrick, « faites demi-tour, passez le passage à niveau, première à droite, suivez la piste cyclable. Sceptique, j'obéis aux ordres, sinon c'est un rab de 70 km. La piste en terre est large, et aucune branche ne viendra stopper notre progression, j'ai deux vélos sur le toit. 4 km plus loin, nous apercevons, hilares, Patrick et Jean-Paul, ouf.
À Berchtesgaden, je colle à Patrick, difficile de trouver la route menant au « nid d'aigle ». Après quelques hésitations, la voici. Brusquement la route s'élève, je rétrograde première, seconde, pas plus, sinon le moteur cale. 6 km à 24%, et dire que nous devions grimper ce mur à vélo. enfin le parking des bus, celui-ci est plein, nous tournons en rond. Annick et Dany, jouent au sémaphore, enfin une place, ça chauffe sous le capot, et chez les PIOT, ce n'est pas mieux, une prune de 120 euro, pour ne pas avoir acheté la vignette, sûr qu'ils auraient préférés les dépenser pour une bonne table.
Nous attendons une bonne heure, car la ruche est dispersée, problème de GPS, autoroute saturée, travaux sur les routes, on se souviendra de nos déplacements motorisés en Allemagne. Le "KeHLSTeINHAUS', plus connu en français sous le nom de "nid d'aigle', le site n'est accessible qu'en bus. La route s'élève de 1000 m, parking, à 1800 m, sur 6,5 km, route étroite, une seule voie, des parkings plongeant dans le vide, permettent aux bus de se croiser.
Un ascenseur permet d'accéder au site, le restaurant remplace les casemates et le Q-G, rasés par les Américains. La vue est exceptionnelle sur les Alpes BAVAROISES, nous avons une chance extraordinaire, ciel bleu, et pas un nuage, enfin presque. Le site prête à la méditation, tant sur la force symbolique du lieu, que sur le paysage paradisiaque qui s'offre à nous.
Après la descente vertigineuse, nous retrouvons peu à peu nos esprits. Les uns se dirigent vers SALZBURG, les autres visitent Berchtesgaden, petite ville coquette, sa place de l'église rappel les bastides du sud-ouest, et ses vieilles maisons à colombages aux façades peintes font le bonheur des touristes. Pour étancher la soif, et terminer cette belle journée, quoi de mieux qu'une bonne glace.
Ce matin, au petit déjeuner, la pluie est de retour, et c'est notre dernière journée de vélo. Patrick en est désolé car une croisière est prévue sur le lac KÖNIGSSEE. Le site est majestueux, et le visiter sous la pluie romprait le charme. Notre G.O et Jean-Paul ont quitté l'hôtel de bonne heure, car il faut confirmer la présence du groupe 1 h 1/2 avant la visite, sinon les réservations seront remises en vente.
Souvent, lorsque nous sortions les vélos, la douche s'arrêtait. Pas de chance cette fois-ci, nous quittons l'hôtel UNTERSBERG, sous un crachin constant. Retour sur Berchtesgaden, visite rapide pour ceux qui ne l'ont pas fait la veille. Nous poursuivons à travers prairie et sous-bois, longeant un torrent chargé des dernières précipitations. Distribution des billets, puis embarquement sur un bateau à propulsion électrique, ici l'écologie est importante, le KÖNIGSSEE est considéré comme le lac le plus propre d'Allemagne et son eau est potable.
Le KÖNIGSSEE, est long de 8 km, et sa largeur maxi, 1250m, profondeur 200m. encadré de parois rocheuses abruptes, le KÖNIGSSee vert émeraude se trouve au coeur du parc national alpin de Berchtesgaden. S'étendant à la manière d'un fjord Norvégien, le KÖNIGSSEE est entouré du WATZMANN. La légende veut que les pics de cette barrière rocheuse, représentent le roi WATZMANN, sa femme et ses sept enfants. Pour le punir de sa méchanceté, Dieu l'aurait pétrifié .
La KÖNIGSBACHFALL, imposante cascade, se jette dans le lac, et avec un peu d'imagination, vous aurez la sensation d'être surveillé, la sorcière endormie protégerait-elle les plaisanciers insouciants......
Notre destination, la presqu'île de Saint-BARTHOLOMÄ, que nous avons du mal à distinguer car il pleut toujours et les nuages recouvrent les sommets entourant le lac. Sur la presqu'île, une première chapelle fut consacrée en 1143. L'actuelle date du XVIIe siècle et fut la résidence d'été des princes-abbés de Berchtesgaden, puis les rois de Bavière en firent leur château de chasse. C'est le débarquement pour une visite d'une heure, les bateaux font la navette d'un embarcadère à l'autre. Tout à coup le ciel se déchire, les nuages peut à peut s'estompent, la grisaille disparaît, le spectacle devient grandiose.
Retour à KÖNIGSSEE, ou l'on pique-nique puis, pour certain, retour directe à l'hôtel, et le bus afin d'éviter les tracas de la circulation à SALZBURG. Les autres continuent à vélo, après Berchtesgaden, une longue côte se terminant par un col, 780 m, c'était la dernière difficulté de la semaine.
en fin d'après-midi, à SALZBURG, nous retrouvons des Abeilles, se promenant dans les rues piétonnes. A notre tour de marcher, vélo à la main, nous zig-zagons au milieu des touristes. La vieille ville, riche en monuments, est inscrite sur la liste du patrimoine mondiale de l'UNESCO. La forteresse d'HOHENSALZBURG, domine la ville, divisée en deux par la rivière SALZACH. La rivière, ce jour-là, charriait boues et débris de toutes sortes.
SALZBURG, c'est aussi la ville aux cent églises, Saint-Michel, Saint-Sébastien, Trinité, Saint- Gaëtan etc.
Le charme de SALZBURG, ce sont aussi les petites rues de la vieille ville, véritable dédale composé de maisons anciennes et d'échoppes, ou seuls les fiacres sont autorisés à circuler.
La rue la plus célèbre est la GETREIDEGASSE, rue commerçante aux enseignes en fer forgé. On y trouve la maison ou naquit MOZART qui y vécut jusqu'à ses dix-neuf ans.
C'est la fin de notre séjour, les valises bouclées, les vélos à l'intérieur, sur le toit, ou au cul de la voiture, les abeilles rentrent dans leurs ruches respectives. Il faut avaler les 1000 km qui nous séparent de la banlieue Parisienne. Retour, en une, ou deux journées, le week-end sera bien chargé.
Merci Patrick, pour cette très belle organisation, quarantième semaines abeille, le temps passe..... Les hôtels, les parcours, les visites, nous avons tous appréciés ton travail et ta générosité, plus d'une année de préparation, tu mérites de souffler maintenant.
Merci à Daniel sans qui il eut été difficile de mettre sur pied cette semaine en Allemagne, certainement de nombreux coup de fils et courriers avec les hôtels.
Merci également à Jean-Paul, qui nous peaufina les circuits, la piste cyclable la plus agréable, loin de la route et de la circulation.
"Le Cyclotourisme, un art de vivre" |
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