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PEDI-CYCLETTE HONFLEUR 17-18 MARS 2018
Pays de CAUX et Pays d’AUGE
Organisée par Annick et Dany PIOT avec l’aide de Michel Bardin et Alain Muguet

 

par Claudine et Jean-Pierre
https://www.abeille-cyclotourisme.fr/souvenirs/2018-03_pedicyclette.html

Alain Muguet, possédant une maison tout près d’Honfleur, proposa à Annick, Dany et Michel de les aider à organiser la pédicyclette 2018 dans cette belle région Normande. Cette idée fut rapidement acceptée et nos vaillantes abeilles organisatrices se mirent à butiner pour nous préparer un week-end comme les abeilles les aiment.

Vendredi 16 mars :

Annick et Dany accueillent à l’Hôtel Ibis d’Honfleur ceux qui préfèrent arriver la veille. Dîner dans un resto proche.

Samedi 17 mars :

Courageusement, Dany accueille sous la pluie les arrivants du samedi matin : consignes pour les voitures et vélos puis c’est au tour d’Annick pour la répartition des chambres et informations.

Nous nous regroupons pour partir à pied au syndicat d’Initiative où nous attendait à 11 heures notre guide pour une visite guidée du vieux Honfleur. Vent et pluie froide nous accompagnent lors de notre périple dans les ruelles. Heureusement, compétence, humour et chaleur bienveillante de notre guide ainsi que la visite de 2 églises (au sec !) nous permettent de supporter cette mauvaise météo.

Notre visite commence sous un lavoir couvert d’une toiture reposant sur une magnifique charpente construite pour protéger les lavandières de la pluie normande (elles aussi ! …) lorsqu’elles lavaient le linge avec de la cendre (lessive BIO avant l’heure ! ...).

Honfleur
Honfleur

Lavoir

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le nom Honfleur n’a pas de rapport avec les fleurs (n’en déplaise aux abeilles butineuses…). Il vient du scandinave Honna Flow puis Honnefleu, car le développement de Honfleur et du port coïncide avec les invasions scandinaves et l’installation des Normands (les vikings) à partir du IXème siècle dans la baie de Seine.

Sa situation géographique privilégiée de port d’estuaire et de port de mer lui confère de nombreux avantages et détermine sa double vocation pour les siècles à venir : la défense du fleuve royal et le départ des grandes aventures sur la mer océane.

La grande période militaire de Honfleur s’ouvre, au XIVème siècle, avec la guerre de Cent Ans, durant laquelle elle joue un rôle prédominant.

En raison de la position stratégique de la ville et de ses faibles moyens de défense, le Roi Charles V décide d’en faire un bastion défensif contre les envahisseurs anglais : il fait effectuer de grands travaux de fortification. La forteresse joue alors un rôle défensif de la Normandie, à l’entrée de la Seine face à celle de Harfleur. Durant cette période, le port sert de base de départ à plusieurs expéditions militaires en Angleterre. Les guerres de religion des siècles suivants marqueront la ville mais n’empêcheront pas le développement de Honfleur en tant que port de commerce et port de départ de grandes expéditions.

A l’issue de la Guerre de Cent Ans, la ville relevée de ses ruines, la glorieuse histoire maritime de Honfleur peut débuter. Aux XVIème et XVIIème siècles, Honfleur participe, en effet, activement aux voyages de découverte entrepris, dont la célèbre expédition de Samuel de Champlain en 1608, qui aboutit à la fondation de Québec.

C’est au XVIIème siècle que l’on démantèle les fortifications. Sur ordre de Colbert, est construit un bassin à flot (actuel Vieux Bassin) et s’élèvent les Greniers à Sel.

Aux XVIIème et XVIIIème siècles, le port intensifie son activité commerciale vers le Canada, les Antilles, les côtes africaines et les Açores. C’est un centre très actif de pilotes, d’armateurs, de négociants et même de corsaires. Parmi eux, Pierre Berthelot, « pilote major et cosmographe du Roi du Portugal », devenu moine sous le nom de « Denis de la Nativité » et Jean-François Doublet, « officier de la Royale », corsaire et compagnon du dunkerquois Jean Bart.

Honfleur et Le Havre sont très liés mais au XIXème siècle, Le Havre récupère l’économie car le bassin d’Honfleur s’enlise régulièrement (marée haute de 35 minutes uniquement alors qu’au Havre elle dure 12 heures). La ville est désertée. Ce sont les estivants au XXème siècle qui font revivre Honfleur en y venant 3 mois par an. De grandes villas sont construites, les églises sont restaurées en masquant les charpentes avec du stuc peint.

L’Eglise de Saint Léonard a une nef et 2 allées (plan basilical). Sa façade est gothique avec des pinacles. L’église porte les traces de sa reconstruction au 16ème siècle (façade et la nef) et au 17ème siècle. Le clocher hexagonal date de 1760. Les pierres utilisées viennent de Vernon ou Caen en bateau. Avec Guillaume le Conquérant, les anglais les utilisèrent aussi pour des monuments anglais mais maintenant, pour les restaurations, « on se les garde ! … » nous dit notre guide avec un brin d’humour et d’amour pour les anglais ! ... La couverture est en chêne et châtaigner mais elle est masquée par un plafond de stuc peint. Le cycle de décor intérieur a été peint au 19ème siècle. Les élèves représentent leur maître en tenue de l’époque au milieu des visages bibliques ! … Les reliques de St Léonard du limousin s’y trouvent (Saint patron des prisonniers et des femmes enceintes).

Honfleur
Saint Léonard
Honfleur
Saint Léonard
Honfleur
Sainte Catherine

L’église de Ste Catherine remplace une ancienne église de pierre détruite pendant la guerre de Cent ans. Elle date de la deuxième moitié du XVème siècle. Elle fut édifiée par les habitants de la ville pour remercier Dieu du départ des anglais. Disposant alors de peu de moyens, ils utilisent, comme matière première, le bois en provenance de la forêt de Touques et leurs connaissances en construction navale d'où cette architecture remarquable tout en bois et en forme de double coque de bateau renversée. C’’est la plus grande église de France construite en bois avec un clocher séparé (afin de limiter les risques de propagation d’incendies). La charpente est d’origine (le bois fut stocké pendant 7 ans dans des piscines salées puis séché pendant 7 ans avant d’être utilisé). L’église Sainte Catherine est restaurée en 1879 par monsieur Naples puis sous la direction de monsieur Viollet le Duc. La restauration s’achève en 1887. Elle est classée monument historique le 3 mai 1870. St Pierre Berthelot, Ste Thérèse et Ste Anne y sont vénérés. C’est probablement là que Ste Thérèse aurait eu sa vocation.

Les maisons typiques sont en pans de bois (on ne devrait pas dire colombage qui devrait être gardé pour les colombes emblème de la paix nous dit notre guide). Le bois est souvent peint en rouge pour rappeler le sang de bœuf utilisé autrefois pour le protéger. Le remplissage est un torchis d’argile, paille et chaux, parfois de sable et de galets couverts d’un mortier de sable. Les bois sont souvent disposés en arrêtes de poisson. Parfois les maisons sont de guingois : ce ne sont pas les constructeurs qui buvaient trop mais les maisons qui s’adaptèrent au terrain lorsque celui-ci bougeait !... Certaines sont aussi en briques depuis l’ouverture des usines de briques du XVIème siècle. D’autres utilisent la technique de l’encorbellement (le corbeau est un élément saillant en architecture permettant de porter une charge en surplomb sur le nu d’un mur). Les maisons vont donc avoir un ou plusieurs étages, en saillie sur le rez-de-chaussée. Cette technique permet non seulement aux propriétaires de gagner en surface à chaque étage, mais surtout de diminuer les taxes, calculées d'après la superficie au rez-de-chaussée. Elle évite aussi aux eaux de pluie de s’écouler sur la façade, chaque étage en encorbellement protégeant l’étage inférieur.

Honfleur
Honfleur

Maisons typiques

En nous promenant dans l’ancienne ruelle des bouchers, notre guide nous explique l’origine de l’expression «  trier sur le volet » : le volet de fermeture de certaines échoppes était utilisé, pendant la période d’ouverture, comme table à présenter les marchandises mises en vente.

Les peintres, particulièrement sensibles à la lumière de l’estuaire, se promènent à Honfleur dès la fin du XVIIIème siècle. Mais c’est au début du XIXème qu’ils s’y rendent plus nombreux, sur les pas des artistes anglais aquarellistes et paysagistes de talent. Dès 1810-1820, ils découvrent à Honfleur un panorama romantique constitué par les deux collines enserrant la ville médiévale. C’est le début de la peinture en extérieur et donc de la lumière naturelle.

Honfleur devient alors un centre artistique exceptionnel : Eugène Boudin, dont l’influence a été déterminante sur le mouvement impressionniste, réunit autour de lui de nombreux amis artistes, dont Claude Monet (qui commença sa carrière d'artiste en réalisant des portraits à charge des notables de la ville sous le nom d’Oscar Monet) et le poète Charles Baudelaire.

Aujourd’hui, encore nombreux sont les artistes peintres qui dressent leurs chevalets en bordure du Vieux Bassin. Un grand nombre de galeries d’art (dont celle d’Eugène Boudin, la plus ancienne) et d’ateliers d’artistes témoignent également de cet attachement naturel de Honfleur pour l’art pictural.

Vieille de plus de 1000 ans mais incroyablement préservée notamment en ayant échappé aux dégâts de la Seconde Guerre Mondiale, Honfleur exerce toujours la même fascination sur les plus de 3 millions de visiteurs qui la découvre chaque année.

Nous quittons notre sympathique guide pour aller à 13 heures dévorer nos pique-nique au chaud et au sec dans la petite salle de l’hôtel !...

Malgré la mauvaise météo, nous partons pour une marche digestive nous conduisant par une côte très raide au Mont Joli. D’ici nous avons une vue magnifique sur Honfleur dans la brume.

Honfleurt
Vue sur le pont de Normandie

Nous distinguons à peine le long pont de Normandie. Nous marchons sur le plateau de Grâce. Dany nous montre la maison où Louis Philippe 1er dormit du 26 eu 28 février 1848 avant de partir pour l’exil. Puis nous découvrons la superbe petite chapelle Notre-Dame- de Grâce, au lieu mythique et centre de pèlerinage.

Honfleur

Honfleur
Honfleur

Maison de Louis-Philippe et chapelle Notre-Dame de Grâce

HonfleurAvant de redescendre au bord de mer, nous admirons un magnifique hôtel 5 étoiles ! Retour par le long de la mer avec le vent de face et la neige qui commence à tomber !...

HonfleurNous passons par le jardin des personnalités ayant marqué Honfleur dont Charles V Le Sage, Eugène Boudin, Charles Baudelaire, Anne-Marie Louise d’Orléans, Pierre Berthelot, Alphonse Allais,etc…

À 17 heures, nous nous engouffrons dans une crêperie pour déguster crêpes, café, chocolat chaud ou soupe au poisson !

La neige redouble lorsque nous regagnons notre hôtel. Nous nous préparons pour aller au restaurant, heureusement à deux pas, où un bon dîner nous attend. Nous y retrouvons Alain et sa compagne Josette.

De retour à l'hôtel, Jean-Pierre constate avec tristesse « une intense activité pour préparer la Cyclette sans vélo de demain ». La nuit portant conseille, nous verrons donc le lendemain ce que nous ferons.

Dimanche 18,

Pour la plupart d’entre nous la ‘’PEDI-CYCLETTE’’ se transforma en ‘’PEDI-MARCHETTE’’ comme le craignait Jean-Pierre qui réussit cependant à se faire accompagner par 4 cyclos.

Je laisse Jean-Pierre vous en parler :

Les Abeilles
Les pédi-marcheurs

« Nous partons donc à cinq dont deux électriques: Guy, Rayjane, Hoc, Patrick et moi. Tous ont une carte, mais, malin, Michel nous a mitonné un parcours de derrière les fagots, par des routes minuscules, parfois même un escalier, avec des pentes raidissimes.

C'est un parcours de 2° partie d'un triathlon d'enfer. Dur à suivre à la carte. Patrick a garminé dur, mais il n'a que le trajet piéton du samedi, d'une utilité discutable pour la Cyclette. On se regroupera donc derrière mon Garmin, tout à sa fierté d’être promu chef.

Même pas froid ! Nous partons fièrement dos au vent, sans air pour nous geler les doigts, en direction résolue du premier bistrot que nous cherchons sitôt nos infortunés compagnons piétons disparus dans notre impérieux sillage.

Patatras ! La première côté passée, au moment d'arriver dans un village salutaire abritant forcément le miraculeux bistrot face à l'église, Michel, qui nous surveille de derrière le petit écran de mon Garmin, nous fait tourner à gauche dans un escalier... oublions, puis dans une pente en sens interdit face à une escadrille de grosses voiture lourdes qui foncent sur Rayjane.

Intimidée, Rayjane met pied à terre dans une pente de 15%... Un quart d'heure plus tard, nous verrons Rayjane nous rejoindre en haut en poussant son vélo, tout sourire, qui semble apprécier le petit bonheur de se faire pousser. Merci Michel, après la neige d'Uzerche, de nous offrir les côtes de Deauville avant les tonneaux du père Magloire.

Le paysage est superbe, mais nous ne pensons qu'au café chaud (un chocolat pour Patrick) qui nous fait défaut. Nous le trouverons juste à Touques, avant de traverser la rivière Touques (eh oui !) qui va à Deauville.

Ce qui nous amène aux tonneaux du père Magloire, où nous retrouvons les visages lisses et heureux des Abeilles pedi-pas-cycletteuses. »

Pendant ce temps donc, les pédi-marcheurs font une approche voiture pour faire une randonnée de 5 kilomètres que Marc a trouvé sur son téléphone de « Martien ». Les chemins sont gras mais nous faisons attention de ne pas glisser. Nous admirons de belles chaumières et leurs jardins bien soignés où les jonquilles pointent leur nez au milieu de la neige.

Honfleur
Belle chaumière
Honfleur

Phare de
          FatouvilleAu Père
          MagloireNous reprenons les voitures pour aller au restaurant du Père Magloire où tout l’essaim se regroupe comme toujours lorsqu’il s’agit de boire et manger. Nos alvéoles sont des tonneaux coupés en deux où nous pouvons loger à quelques-uns. L’accueil de Christine, la patronne, est fort sympathique et son repas délicieux confectionné maison : Quiche normande (camembert + lardons et crème) suivi d’émincés de volailles à la crème et comme dessert un fromage blanc au confit de cidre le tout arrosé de cidre ou vins de toutes les couleurs et petit café.

Après le déjeuner les 5 cyclos coupent le parcours prévu pour arriver plus vite à Honfleur, charger leurs vélos dans les voitures et rejoindre les autres abeilles chez Alain. Les marcheurs, pendant ce temps, font une petite marche jusqu’au phare de Fatouville qui jadis assurait la sécurité maritime à l’entrée de l’estuaire de la Seine puis prennent eux aussi les voitures pour le rendez-vous à JOBLE (près d’Honfleur) où Alain et sa compagne nous attendaient pour un verre de cidre ou mousseux et biscuits. Merci Alain pour ton accueil chaleureux et merci d’avoir ainsi renoué avec les anciennes traditions où les week-end abeilles se terminaient toujours par une petite collation et les remerciements du Président (ce que fit Michel) et le triple banc pour remercier tous les organisateurs (ce qu’ils firent aussi !).

MERCI donc Annick, Dany, Alain, Josette, Michel et vous tous pour votre bonne humeur. Ce week-end est digne des épiques semaines et week-end, où la météo n’attaque pas le moral des Abeilles.

Maya et Jean-Pierre

"Le Cyclotourisme, un art de vivre"