Retrouvailles comme prévu au café des Palmiers, à 2 pas du pont du Pecq. Jean Pierre, attentionné, a déjà acheté les financiers pour accompagner le p'tit café.
Départ vers 11h, après le premier coup de tampon, départ tardif justifié par une étape courte et le temps nécessaire pour rejoindre ce point de rendez-vous.
Nous roulons sur des routes bien connues des Abeilles: St Germain, Poissy, Orgeval, Les Alluets (altitude 183 m, ce sera notre altitude de croisière pendant la traversée de l'Eure, sauf lorsque nous quitterons le plateau pour plonger dans les vallées), Maule, Thoiry...
À la sortie de Maule, Laurent fait ses premières photos de vaches . Celles-ci sont particulières, il s'agit d'un croisement entre Charolaises et Limousines. Cela se devine à leur robe. Nous allons en apprendre, sur les bovins, avec Laurent.
Pique-nique aux Vignettes , agrémenté d'une sieste perturbée par un tracteur qui fait des allers-retours dans le champ voisin.
2° coup de tampon au Tabac de Septeuil, qui n'a plus de Tabac. Ils ont été victimes d'un braquage et, en attente du remboursement par l'assurance, ils n'ont plus assez de cash pour se réapprovisionner. "Nous vivons une époque formidable". Heureusement que le tampon n'a pas été volé !
Montée vers Tilly, puis de nouveau le plateau que nous parcourons sur une quinzaine de kilomètres avant de descendre dans la vallée de l'Eure et arriver à Anet.
Avant la bière ensoleillée, nous admirons le Portail du Château de Diane de Poitiers, un peu lourd et en triste état (pas Diane ! le portail !) Que fait Stéphane Berg ???
Bonne étape à l'hotel la Dousseine, au calme à l'écart de la D116. Nos vélos dormiront bien à l'abri dans une salle de sport.
Un peu d'histoire sur le château: Initialement, château fort construit au XIV° siècle par Charles le Mauvais, puis détruit par Charles VII. C'est Diane de Poitiers, la favorite de François 1er, qui lui donne ses lettres de noblesse. Vers 1540, Diane, férue de culture, y fait travailler de grands noms: L'architecte Philippe Delorme, le sculpteur Jean Goujon, le peintre Jean Cousin. À la révolution, le sieur Moulin fait procéder à la profanation du tombeau de Diane. Le contenu du cercueil est transféré au cimetière du bourg (C'étaient vraiment des sauvages !!!). En 2010, les restes de Diane ont été replacés dans le tombeau sépulcral.
Inter Hotel La Doussine
47 route de Sorel
28260 Anet
0237 41 4993
id2805@inter-hotel.com
Daniel
Nous quittons notre nid douillet d’Anet sous un beau soleil avec un vent doux et favorable par des routes faciles bordées d’aubépines et de pommiers en fleurs et débouchons rapidement dans l’Eure où on se sent de plus en plus en Normandie.
Nous suivons l’avenue de la Libération à Champigny St André où la guerre 39-45 semble encore toute fraîche avec son
cimetière allemand
fléché depuis le carrefour de la mare, puis cherchons vainement la « machine » à
Coudres
(au km 100 de la Flèche ACP) (Ha ha !!!) et tombons sur les premières chaumières à
Bailleul
où des couvreurs s’emploient à renouveler les tiges en bottes sur les toits.
Après nos courses à une accueillante charcuterie traiteur à Mesnil sur Iton (Damville : pointage ACP à 11h15) nous pique-niquons agréablement sous les ombrages entourant une jolie église gothique au Chesnes. Il fait très chaud malgré la sieste et nous nous arrêtons deux fois pour nous réhydrater dans des cafés de campagne à Barre en Ouche puis à Broglie sur la vaste et animée place de l’église mi-romane-mi gothique sise « rue des Canadiens août 1944 ». On doit se forcer à repartir pour finir les 10 derniers kms à vélo…
Nous arrivons à 18h à Orbec au Libre Hôtel, bon marché, situé dans une zone industrielle sans âme et où il n’y a pas de restaurant : Nos 15 minutes de marche à pied pour chercher notre pitance dans la vieille ville de caractère toute proche d’Orbec nous mènent à l’excellente auberge sicilienne recommandée par l’hôtelier (Le jardin de Taormina). Nous y reconnaissons et invitons à notre table un jeune et sympathique client rencontré précédemment à l’hôtel : c’est un technicien spécialisé en ferments lactiques qui avait rendez-vous le jour même à la grosse laiterie Lactalis d’Orbec où se fabrique le fameux camembert Lanquetot. Bien que passionné par son métier et la fabrication fromagère, il nous dit son pessimisme sur l’avenir des éleveurs et la dureté des grands groupes de l’agroalimentaire. On n’échappe pas à une discussion sur les Salmonelles mais la qualité du repas nous fait rapidement oublier ces vicissitudes du temps, ainsi que les 20 minutes d’une terrible côte qui nous attendent pour regagner nos pénates à pied après dîner et que nous avalons en souplesse au retour.
Libre Hotel
119 r Marie Harel, ZA Campaugé, 14290 LA VESPIÈRE (Orbec)
02 31 61 98 18
Laurent
Départ 8h30 après un petit déjeuner banal. Cet Hôtel n'était pas un grand cru. Nous partons en direction de Livarot (22 km). Les micro-vallées commencent à se multiplier. On descend, puis on remonte. Au total, on aura monté 1000 m sur 91 km de trajet.
A Livarot , après 22 km, on ne s'inquiète pas, mais on a encore perdu Laurent. En général, on le perd par l'arrière mais ici, plus véloce que le peloton, il est parti devant... Alors on s'arrête au 2° bistrot à droite. En fait, Laurent était derrière car il avait fait un diverticule camembert et nous seuls l'ignorions. Il nous retrouve et passe son tour pour le café.
C'est l'heure des courses. Comme hier, Laurent se renseigne et trouve la meilleure charcuterie du lieu. Comme hier, on ne trouve pas de fromagerie pour Laurent, mais cette fois, la charcuterie vend des fromages et Laurent achète un Livarot. Dans ce magasin, le recueillement des clients nous fait nous croire dans une église. " Donnez-moi un peu de vos rillettes d'oie, s'il vous plaît ". Tout à fait comme ma grand-mère à la pâtisserie de Fougères disant à la vendeuse: " Qu'est-ce que vous avez avec beaucoup de crème ? " On se recueille devant la nourriture. Amen ! Les petites pommes de terre rissolées au beurre, l'énorme jambon cuit bien rose qu'on attaque au couteau, les portions de gâteau de riz au caramel... C'est la caverne d'Ali-Baba. On vient s'y recueillir. Pas un mot plus haut que l'autre et, bien que l'image ne soit pas appropriée à une charcuterie, on entendrait les mouches voler.
Il faut repartir. On perd Laurent dès le départ, en haut de la côte qui sort de la Vallée de la Vie (celle des vaches qui dansent). Mais on le retrouve, encore en bas, après être revenus sur nos pas. Il fait chaud et il n'y a pas de vent, alors on fait la tournée des canettes. Arrêt déjeuner au cimetière de St Pierre sur Dives à mi-parcours. Ça fait du bien aux fesses et aux poignets de s'arrêter et de descendre du vélo. Sieste et méditation philisophique, juste après avoir laissé le clocher sonner 2 heures. Laurent, philosophe, mange son Livarot. Il n'y aura pas d'impact significatif sur l'air environnant. Ni mouches, ni odeurs fromagères, ni odeurs potagères.
Café à Grainville, 15 km plus loin. Ça fait -toujours- du bien de s'arrêter, surtout à l'ombre. Ensuite, les montagnes russes à l'envers continuent: on descend, et on remonte.
Coca à Thury-Harcourt, 20 kilomètres plus loin. Pointage flèche et BPF 14. Il fait chaud et on a terminé par une descente interminable. On n'arrive pas à se décider à se remettre en route. On est en Suisse normande.
Enfin, sortie de Thury-Harcourt, 8 km de montée régulière. Au col, on est enfin plus haut que les Alluets: 205 m contre 183 m aux Alluets. Route bordée de vert tout le temps. 3 km de descente et on est à Aunay sur Odon, ville étape. 91 km et 1000 m de dénivelé positive. La bière nous attend à la terrasse de l'hôtel, plein centre ville. La ville a été rasée par un unique bombardement: 10% des habitants morts sur le coup, et le même nombre en différé après le bombardement. Après une pensée pour eux, nous faisons un excellent dîner. On fait le tour de l'église au pas de charge, pour dire qu'on l'a fait, et au lit: c'est l'heure du passage du marchand de sable. Demain, ce sera une petite étape: 69 km seulement.
Hôtel de la Place
10 rue du 12 juin 1944
14260 Aunay-sur-Odon
Tel 0231 77 6073
Jean-Pierre
Nous quittons l'Hôtel de la Place (tel 0231 77 6073), en remerciant chaleureusement la patronne pour son accueil et son excellent menu à 16€50. Nous avons promis de lui faire de la pub. Alors ça commence par les Abeilles.
Comme son nom l'indique, Aunay sur Odon est dans une vallée. Il nous faut remonter pour sortir du trou (113 m) et atteindre Le Petit Coucou (230 m). La montée de Caumont l'Eventé, situé sur un colline en plein vent, sera jugée "raide" par Laurent, grand amateur de côtes. De là, nous aurons droit à une descente rapide (2 chevrons) vers la Martinière. Puis, ça moutonne gentiment jusqu'à Balleroy, où nous faisons les courses et prenons le p'tit café traditionnel. A l'inverse d'Anet, le château de Balleroy est en parfait état.
Construit par Mansart à l'age de 33 ans sur commande de Jean II de Choisy, il est fait de pierre de Caen et de schiste. En 1970 il a été racheté par S. Forbes, magnat de la presse américaine, qui le restaure. A l'intérieur, on peut découvrir un remarquable escalier suspendu ainsi qu'un salon de thé. A l'extérieur, très beau parc à la française.
Pressés par le temps, nous raterons toutes ces merveilles. Nous traversons la forêt de Choisy, agrémentée d'un beau vert printanier.
Pique-nique devant l'entrée d'une grande ferme à l'ombre de vieux maronniers. Les chiens de la ferme, n'appréciant pas l'étranger, se précipitent vers nous en meute. Heureusement que le portail, bien fermé, nous sépare de la gente canine. Le propriétaire viendra mettre de l'ordre dans tout ça et nous permet de nous installer. Laurent, qui avait fait un tour du village pour un éventuel autre lieu, nous apprend que cette ferme était pendant la guerre le siège de la Kommandantur. Aujourd'hui c'est beaucoup plus paisible.
Nous roulons maintenant dans la Parc naturel du marais du Cotentin et du Bessin. C'est quasi plat.
A Isigny sur mer, nous tamponnons à la boutique qui vend les fameux caramels Dupont d'Isigny. Souvenirs des entractes de cinéma, où l'ouvreuse vendait les esquimaux et ces fameux caramels. On a les Madeleines de Proust qu'on peut.
Pour éviter la grande route qui va d'Isigny à Carentan, Jean-Pierre trouve une petite route merveilleusement bucolique qui serpente dans le marais.
Malheureusement, juste à l'arrivée dans Carentan, Jean-Pierre ne peut éviter un nid de poule et c'est la crevaison. Réparation dans l'arrière cour de l'hôtel un peu sordide. Heureusement l'intérieur est mieux et les chambres sont bien.
Hôtel l'Escapade
28 rue du Dr Caillard
50500 Carentan
Tel 0233 42 0200
Daniel
Nous quittons notre hôtel de Carentan, qui n’offre pas de restauration avant 8h, pour petit-déjeuner à 7h au café d’à côté, Daniel ayant été chercher à une boulangerie recommandée des croissants pour se régaler.
Départ du centre-ville à 7h50 avec un beau lever de soleil, cap au Nord sur des routes toutes droites entourées de marais ; on passe devant un musée des troupes aéroportées avant de traverser Sainte Marie du Mont où d’intéressants panneaux racontent des anecdotes vécues par les habitants à l’arrivée des troupes américaines le 6 juin 1944.
On touche enfin l’Océan à
Utah Beach
à 8h45. Cet endroit, où ont débarqué les toutes premières troupes de l’opération Overlord, est matérialisé par la borne 0 de la Voie de la Liberté. Temps couvert et ciel chargé vers l'intérieur des terres, plus dégagé vers la mer ; air vif ; on prend un café à Quineville pour se réchauffer puis on fait un crochet à St Vaast la Hougue où nous faisons nos courses au marché avec, notamment, d'excellentes fraises de Plougastel. Le paysage ressemble un peu à l’Irlande avec des maisons cossues agrémentées de yuccas et de palmiers le long de la côte.
Quelques gouttes de pluie nous surprennent avant notre arrivée à 12h15 à
Barfleur
où nous déjeunons dans un bar avec l’aimable autorisation du propriétaire moyennant quelques consommations.
Une providentielle éclaircie ouvre ensuite notre route vers une sieste réparatrice au pittoresque
phare de Gatteville
, sur de belles pelouses au-dessus de la plage et des rochers.
Nous suivons, une fois remis en selle, la côte vallonnée et ensoleillée vers Fromainville avec de beaux troupeaux de vaches laitières dans les prés ; puis l’anse du Brick (et l'hôtel Maison Rouge) juste avant Cherbourg, avec une magnifique eau turquoise façon Caraïbes.
Arrivée à Cherbourg
à 15h45, une heure avant le train retour de Daniel vers Paris. Nous partageons la bière de l'amitié au Café du Port pour sceller la fin de notre Flèche puis nous nous dirigeons, Jean-Pierre et moi, vers l’hôtel Kyriad d’Equeurdreuville. Nous dînons dans un bistrot à deux pas de là avec une magnifique vue sur la rade et un beau coucher de soleil. Demain, départ du
Relais de France du Mont Saint Michel
, jusqu'à Saint Malo.
Kyriad Cherbourg Equeurdreville
200, RUE DE LA PAIX
50120 CHERBOURG EN COTENTIN
+33 2 33 01 58 00 ou 0892 23 48 13
Laurent
"Le Cyclotourisme, un art de vivre" |
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