J’ai mis en place, au siècle dernier, l’idée d’un compte-rendu afin que les bons moments passés dans les sorties du club perdurent dans nos mémoires. Pour ce faire nul besoin de talent d’écrivain mais simplement de la sincérité.
Cet automne, je me suis mise en retraite de cet exercice avec la ferme intention de ne plus m’y coller… mais j’ai participé à la sortie en Seine et Marne où nous avons eu le plaisir d’assister à la naissance d’un grand talent d’organisation et d’improvisation par nos GO ( gentils organisateurs ). Ne pas relater toutes les péripéties qu’ils ont subies et, malgré celles-ci, aboutir à la pleine réussite de week-end, serait inconvenant.
En septembre 2019, ceux-ci nous proposent un petit séjour à Moret avec visites, marche et vélo. Les inscriptions sont prises et les arrhes versés. Mais en mars dernier un virus aux yeux bridés nous contraint au confinement. Heureusement le projet n’est pas annulé mais reporté en septembre.
Donc, le 7 septembre dernier les participants reçoivent un mail récapitulant les grandes lignes de l’organisation : la liste des inscrits en détaillant ceux qui arrivent le vendredi soir, le nom et l’adresse de l’hôtel et des restaurants avec leurs menus, les liens ‘Openrunner’ pour les parcours, le coin pique-nique du samedi midi et tous les horaires, cela s’annonce bien !
Le 20 septembre, nouveau message et mauvaises nouvelles : l’hôtel prévu est fermé pour malversations financières et le mauvais temps est annoncé. Le projet est maintenu et nos GO nous trouvent un hôtel pouvant nous accueillir, il est vrai qu’un F1 c’est du dépannage mais il a le mérite d’exister, et le pique-nique est remplacé par un déjeuner au restaurant qui nous accueillera le samedi soir également : c’est parfait et les participants confirment leur venue.
Le 21 septembre, les GO nous précisent qu’un local sera mis à disposition au F1 pour nos vélos, par contre les petits déjeuners ne pourront pas être pris collectivement.
Le 23 septembre, nouvelles informations : le dîner du vendredi soir est prévu à La Palette et le petit-déjeuner du samedi matin sera pris dans la maison des Arts, ex. maison Raccolet, à 9 heures, tout cela à Moret.
Dernier mail le 24 septembre, sur lequel nous pouvons lire de ne pas oublier nos masques pour nous protéger du méchant virus, tous les renseignements pour notre venue au F1 et un tableau mentionnant les montants à rembourser aux GO pour les nuits au F1 et notre quote-part sur l’acompte versé au 1° hôtel et qui ne sera certainement jamais récupéré.
Vendredi 25 septembre, début du week-end. Nous arrivons à l’hôtel F1 dans la soirée. Nous retrouvons les autres participants et nos GO. Nous pensions les trouver un peu stressés mais ils sont tout sourire et ils ont réorganisé, dans l’après-midi, la journée du dimanche car la météo ne s’annonce guère propice à la pratique du cyclotourisme. Nous nous groupons dans les voitures pour nous rendre au restaurant où le dîner est fort bon.
Samedi matin, les derniers participants arrivent et nous partons en ville pour petit-déjeuner dans la maison Raccolet datant du 19° siècle et transformée en 1925 par son propriétaire, sculpteur de métier. Il y ajouta des façades néo-gothiques en bois sculpté et des sculptures corporatives et humoristiques ce qui lui confèrent un style médiéval.
Nous commençons ensuite notre visite de la cité avec notre guide : J’en fais un résumé et je suggère, aux personnes qui ne connaissent pas, d’aller passer un moment dans la vieille ville fortifiée, ancienne place forte et résidence royale avant d’être supplantée par Fontainebleau. Blottie entre la porte de Bourgogne et la porte de Samois ( ou de Paris ) nous pouvons admirer l’église Notre-Dame avec ses vitraux et son orgue magnifiques, une des plus vieilles confiseries de France où fut créé le sucre d’orge, le donjon, la maison de Sisley, la façade exubérante de la maison François 1°. Pour cette dernière, son histoire est assez originale ainsi que celle de l’abbesse noire et autres ( voir PDF joint ).
En fin de matinée nous déjeunons au restaurant ‘ La Porte de Bourgogne’, bon accueil, bonne adresse et après un repas copieux Gérard et Odile nous offrent des macarons ‘ maison ‘, délicieux ! après quelques questions, nous apprenons que Nicole fait la crème et Gérard les coques. Il nous avoue que la réussite de celles-ci tient à la température, pas celle du pâtissier, mais des différents ingrédients, je crois qu’il faut également du talent.
‘ J’ai bien mangé, j’ai bien bu, j’ai la peau du ventre bien tendue ‘… mais le pont sur le Loing, départ de notre randonnée pédestre, ne va pas s’écrouler, il en a vu d’autres. Sur le quai, des laveuses font le spectacle avec leurs planches à linge, leurs battoirs et leurs cordes tirées manuellement au dessus de la rivière où les petits vêtements sèchent. Oh, j’ai oublié de vous dire que c’est la journée ‘ 1900 ‘ fêtée chaque année : dans la ville, les commerçants en tenue d’époque, la musique, les traditions font revivent cette époque, il y a même un monsieur juché sur un grand bis et dont les moustaches sont en osmose avec son guidon.
12 km sont prévus ‘ les chemins de Sisley ‘ : ce peintre ‘impressionniste ‘ a vécu 20 ans à Moret et y est décédé, dans la misère. Ses parents, vivant à Paris, l’envoient à 17 ans à Londres pour y faire des études commerciales, mais celui-ci découvre les peintures de Constable et Turner. De retour à Paris il obtient l’autorisation de ses parents de se consacrer à la peinture pour notre plus grand plaisir. Notre parcours va être jalonné de tableaux des jolis coins peints par l’artiste. Il fait beau. Nous longeons le canal du Loing, réalisé à la demande du duc d’Orléans, pour assurer la jonction avec la Seine et approvisionner Paris. A une époque, il fut en concurrence avec Conflans Sainte Honorine et j’invite Gérard, qui a passé son enfance sur ses berges, à nous en parler. Nous terminons notre randonnée par une visite au cimetière où reposent Sisley et sa femme. Sa tombe, au pied d’un sapin, est une pierre en grès de la forêt de Fontainebleau.
Une halte au bord du Loing avant d’aller dîner pour déguster un apéritif offert gentiment par Claude qui se demande si ce n’est pas trop car il y en a un également prévu au restaurant : mais il en faut plus pour effrayer l’Abeille !!!
Bon dîner et conversations animées quant à la sortie du lendemain. Claude nous défie en prétendant que rien n’arrête un vrai cyclo ...Retour à l’hôtel à pieds pour quelques courageux ( 1,8 km ) histoire de digérer car cela fait le 3ème restaurant en 24 heures.
Dimanche, malheureusement, les prévisions météorologiques s’avèrent exactes : pluie, vent et fraîcheur. Claude n’est pas en tenue de vélo : la nuit porte conseil. Le petit-déjeuner est pris en terrasse avec une boisson chaude agrémentée d’une brioche faite par Gérard, il est fort agréable d’avoir un pâtissier dans le groupe.
Jean-Pierre et Joëlle nous quittent pour raisons familiales, Christian et Jean-Eric vont visiter un musée archéologique à Nemours, Gérard et Odile vont faire un petit tour en voiture et les autres vont à Château-Landon pour une belle randonnée pédestre, dirigée par Monique qui obtient ainsi son diplôme de guide. Nous nous retrouvons tous ‘ Au Cheval Blanc’ pour déjeuner : excellent, et très bon rapport qualité-prix, dommage qu’il soit trop loin de chez nous car il pourrait faire partie des bonnes adresses ‘vélo-fourchette ‘.
Visite du château de Nemours l’après-midi. Forteresse du XII° siècle, bien cachée en centre ville. Elle a échappé au démantèlement grâce à la relation privilégiée des seigneurs de Nemours avec la royauté.
C’est par cette visite que se termine ce beau week-end plein d’imprévus et avec une météo capricieuse. L’organisation a été menée de mains de maîtres par Monique et Christian, qui ont su faire preuves de bonnes initiatives s’adaptant au fur et mesure des difficultés rencontrées tout en gardant sourire et patience : pour une première organisation CHAPEAU LES ARTISTES ET UN GRAND MERCI .
Annick
"Le Cyclotourisme, un art de vivre" |
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