Les "Rossini" | A: Trieste-Thonon (2002) | A: Antibes-Thonon (2003) | P: Thonon-Venise (2005) | P: Antibes-Thonon (2006) |
Après avoir dû renoncer sur la route du Paris-Brest-Paris en 2023, en raison d’une déchirure musculaire arrivée un mois avant le départ j’avais besoin de vérifier que tout était bien remis.
J’ai donc essayé de faire la série complète des brevets randonneurs, soit 200, 300, 400, 600 et 1000 kilomètres.
Ayant fait peu de longues sorties avant le brevet de 200 kilomètres je me suis présenté au départ du brevet d’Andrésy en petite forme.
Ce brevet s’est bien passé mais avec une série de belles côtes dans les 50 derniers kilomètres je suis arrivé un peu fatigué.
Avant de passer au brevet de 300 kilomètres j’ai fait un deuxième 200, à Flins. Là ça roulait un peu plus vite, avec aussi de belles côtes sur la fin.
J’ai roulé prudemment en veillant à ne pas réactiver la blessure de l’année dernière et je n’ai pas eu la moindre sensation de faiblesse.
Il est ensuite temps de se lancer sur les 300 kilomètres, encore à Flins, avec un départ de nuit, tôt le matin. La température est très fraîche dans la forêt de Rambouillet, je garderai le coupe-vent jusqu’à midi. Aujourd’hui je roule avec un bon groupe et nous terminerons assez tôt pour pouvoir dîner à la maison avec le temps de prendre une douche avant de passer à table.
Le brevet de 400 kilomètres de Flins part tôt le matin pour profiter des paysages normands. Nous ne passerons pas la nuit sur le vélo mais une bonne heure de nuit au départ et un peu plus de deux heures le soir.
C’est agréable de faire de jour la traversée de la Seine par le pont de Normandie et ensuite de longer la côte jusqu’à Fécamp, surtout que nous avons un très beau temps.
Du haut du pont on a une vue sur les installations portuaire et au loin la ville du Havre. Les années de Paris-Brest-Paris ce brevet part le samedi après-midi et on passe de nuit dans cette partie du parcours et ça nous prive de ces beaux paysages.
A Fécamp le parcours ne passe pas le long du la côte et c’est bien dommage. J’ai dû être le seul à faire le détour pour ce moment au bord de la mer et j’ai suggéré à Franck l’organisateur de modifier son parcours qui passe à 100 mètres de la plage.
Cette fois le groupe roule vite, notamment quand la route monte. Par précaution je me laisse distancer quand je considère qu’il est déraisonnable de rouler si vite. Finalement le groupe attendra ceux qui ont fini par craquer face aux difficultés qui sont encore concentrées sur la fin, sans compter la côte à 20% pour quitter la vallée de la Seine qui a aussi fait mal aux jambes.
Arrivée à 00h15, donc dimanche matin.
À rouler trop vite, jusqu’à faire craquer les moins costauds et enfin ralentir pour les attendre nous avons finalement mis plus de temps qu’il m’avait fallu l’année dernière en roulant tout seul. Ça ressemble au lièvre et la tortue.
Toujours pas de problème avec la déchirure de l’année dernière.
Le 15 juin c’est le brevet de 600 kilomètres de Flins. Un vent violent du sud-ouest va nous freiner jusqu’à la centrale nucléaire de Chinon, soit pendant 290 kilomètres. La Beauce est encore un endroit pas agréable pour faire du vélo, le paysage manque d’intérêt et le vent rend l’endroit encore moins sympa. La vallée du Loir et l’approche de la Loire présentent des paysages plus variés.
À partir de la centrale de Chinon le vent est toujours très fort et comme il est maintenant favorable la vitesse descend rarement sous les 30 km/h. Quelques courtes averses nous mouillent à peine mais nous arrivons beaucoup plus tard que d’habitude au contrôle de Montbazon.
J’ai réservé une chambre à Contres après 385 kilomètres. Nous sommes nombreux à venir à cet hôtel car c’est un lieu de contrôle pour le brevet mais nous ne serons que 5 à y dormir. Nous y arrivons à 23h45.
Je propose de prendre le petit déjeuner à l’ouverture, à 6 heures pour partir à 6 heures 30.
Il n’y a que Jean-Claude de l’ACP qui est prêt à 6 heures, les autres arriveront un peu plus tard. Nous partons donc tous les deux sous une petite pluie fine mais le coupe-vent léger suffira. Le vent est encore favorable et ça roule bien malgré les efforts d’hier, la nuit à l’hôtel a permis une bonne récupération.
Dans l’après-midi nous ne trouvons pas de commerce ouvert sur notre parcours à Epernon, une photo nous servira de preuve de notre passage.
Nous arrivons à Flins quelques minutes après 16h00, plutôt en bonne forme
.
Pour terminer la série des brevets il reste celui de 1000 kilomètres.
Je suis inscrit avec quelques copains à celui de Mayenne, le brevet des vignobles.
Il est programmé du 8 au 10 juillet, avec un délai de 75 heures.
Départ de Mayenne à 8 heures.
Aujourd’hui le vent doit être favorable et assez fort dans l’après-midi.
Un groupe rapide se constitue mais il roule trop vite à mon goût quand la route monte. Après trois heures très rapides je décide de le laisser partir dans une montée que je passe à mon rythme. Finalement je roule plus vite dans les descentes, sur le plat et dans les légers faux plats montants, je rattrape donc le groupe et nous arrivons ensemble au premier contrôle à Rillé sur le Loir.
J’ai bien un tampon de la boulangerie mais je prends tout de même la photo au vignoble des coteaux du Loir recommandé par l’organisateur.
Là plusieurs cyclos commandent des sandwiches et le temps d’attente promet d’être long. Ayant emporté assez de nourriture pour être presque autonome Je décide de ne pas les attendre et de repartir à mon rythme. Je pense les revoir plus tard mais finalement je n’en verrai que quelques un après le deuxième contrôle à Court-Cheverny mais je ne resterai pas avec eux car ils sont trop rapides pour moi, d’autant plus que comme nous avons de l’avance pour arriver à l’étape je préfère ne pas me mettre en sur-régime et ne pas me fatiguer inutilement. Je prends même le temps d’un arrêt-photo à l’église de Souvigny-en-Sologne, très belle avec un ciel bien bleu à l’arrière.
Ce soir j’ai prévu une étape en solitaire dans ma maison de campagne près de Sully sur Loire. Ça me fait quitter l’itinéraire à Isdes pour le retrouver demain matin à Gien mais ce sera un bon relais. Ça m’a permis de faire le premier jour sans bagage et d’avoir assez de rechange pour avoir des vêtements propres pour les étapes suivantes.
Dimanche matin réveil très tôt et départ à 4h40. Il fait encore nuit mais la température est assez douce et surtout il n’y a pas de circulation. Le jour n’est pas encore levé quand j’arrive au premier contrôle à Briare, à la cave Poupat et fils, mon producteur régional., je n’ai donc pas de difficulté à trouver l’endroit pour faire la photo preuve de mon passage.
Le soleil apparaît à Ouzouer-sur-Trézée, on approche de la Bourgogne et des premières côtes de cette étape qui promet d’être difficile et très chaude.
Le col de Crémant n’est pas haut mais la pente est sévère, c’est le genre de col pour lequel il faut anticiper le changement de vitesse. Le début de la montée est juste au bord de l’Yonne et les premières pentes sont les plus raides. Le pourcentage moyen est de 12,5%, même si ça ne monte que pendant 1,3 km ça fatigue un peu.
Ensuite les côtes de Bourgogne vont s’enchaîner et la température élevée rend le parcours plus difficile.
Après Chablis c’est plus facile mais maintenant le vent n’est plus favorable mais finalement pas trop gênant.
Aujourd’hui il faut boire beaucoup mais le dimanche après-midi il n’y a plus de commerce et pas de café ouvert. Il reste les cimetières mais il n’y a pas de robinet partout. À Donzy je n’en ai pas trouvé et je ne pourrai refaire le plein de mes bidons qu’à Pouilly où je vois un robinet dans la cour de la cave du domaine Champeau où il faut prendre la photo preuve de notre passage.
Enfin on descend vers la Loire avant de remonter vers Sancerre pour une nouvelle photo. Pas de dégustation mais une grande bière juste avant la fermeture du café, quelques minutes avant 19h30.
Encore environ 70 kilomètres jusqu’à Vierzon où j’ai réservé une chambre.
Heureusement que j’ai averti d’un risque d’arrivée tardive car l’accueil ferme normalement à 22 heures. J’y arriverai vers 23 heures.
Courte nuit mais pas trop car le petit déjeuner n’est servi qu’à partir de 7 heures.
Départ à 7h30 avec un vent faible mais favorable.
Accueil sympathique à la cave du domaine Mérieau à Montrichard où je peux refaire le plein des bidons, ce sera encore une chaude journée à la recherche régulière de boisson. Pas de dégustation mais une invitation à passer sur le stand au salon des producteurs indépendants à Paris.
À Thésée il y a de l’animation, la rue est barrée car on s’apprête à accueillir la flamme olympique dans le jardin à côté du site archéologique. Je peux tout de même passer car j’ai un peu d’avance sur la flamme.
On arrive à Amboise par une route que je n’avais pas encore empruntée malgré plusieurs passages dans ce lieu. On a une vue inhabituelle sur le château.
Pointage à Vouvray, au château Moncontour, d’où on repart par une belle côte qui mène au vignoble.
Il fait très chaud et à défaut de dégustations dans ces vignobles il est difficile de trouver de l’eau pour remplir les bidons. Voilà une belle fontaine mais elle n’est pas potable. Pour compenser il y a un robinet à côté contre le mur de la Mairie avec une mention : « Eau potable ».
À Bourgueil les indications pour trouver la cave pour la photo ne sont pas assez précises et je me demande si je ne suis pas allé trop loin sans la voir mais finalement la Maison Jamet apparaît au milieu des vignes.
Encore quelques côtes après avoir traversé la Loire à Varennes sur Loire.
Près de Thouarcé voilà l’AOC Bonnezaux où il faut encore prendre une photo. Je profite de l’arrêt pour endosser le gilet de sécurité car le soleil commence à baisser vers l’horizon.
Au moment du coucher du soleil me voici sur la corniche angevine.
Il est trop tard pour terminer aujourd’hui surtout que la fin du brevet est à 68 kilomètres de Mayenne.
Ce matin j’ai senti que je devrai terminer le quatrième jour sans avoir de souci avec le délai. J’ai donc réservé une chambre à Beaucouzé à côté d’Angers. Là ça se présente mal ma réservation n’est pas trouvée sur la borne automatique. Après quelques essais infructueux un résident de l’hôtel me dit que j’ai peut-être réservé dans un autre établissement de la même chaîne hôtelière qui se trouve à 300 m plus loin. C’est bien ça je trouve ma réservation et je peux m’installer pour encore une courte nuit.
Mardi matin départ à 7h00. Il me reste 40 km pour terminer le brevet avec un délai de 4 heures, donc pas de difficulté, sauf que ce matin il pleut. Il ne tombe que quelques gouttes quand je démarre mais un peu plus tard la pluie se renforce et me voilà sous un orage. Je compte les secondes entre les éclairs et les grondements, ça va, l’épicentre est assez loin mais la pluie est abondante.
J’arrive au pont sur la Mayenne, en bas d’une belle descente. Avec la pluie diluvienne les freins sont inefficaces et je n’arrive pas à m’arrêter avant le panneau à photographier, je vais devoir faire un demi-tour.
Plus que 68 kilomètres pour rejoindre l’arrivée où des vêtements secs m’attendent dans ma voiture.
L’orage va bientôt s’arrêter mais un autre se déclenchera un peu plus loin. Il durera moins longtemps. La route est facile et le vent est favorable je vais pouvoir arriver juste avant midi ce que je m’étais fixé comme objectif pour avoir le temps de me laver et me changer avant de prendre la voiture pour rentrer à la maison.
Accueil sympathique à Mayenne et la médaille est belle.
Voilà une série de brevet qui s’est plutôt bien passée en prenant soin de ne pas suivre les groupes trop rapides notamment dans les côtes, ce qui est d’autant plus inutile que je roule mieux sur le plat et dans les descentes. Dommage que ces groupes ne sachent pas rouler en s’adaptant aux autres dans les côtes. Enfin ce n’est pas très important puisque je peux faire ces brevets sans eux, mais c’est dommage !
Conclusion : la déchirure musculaire semble oubliée mais je dois toujours m’appliquer à monter les côtes à mon rythme sans tenir compte des autres dans ces brevets.
Gérard
"Le Cyclotourisme, un art de vivre" |
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