C'est au cours de cette édition 2014 de la "Vélo-marchette" qu'Olivier et Pascal vont fêter leur 30 ans de rencontre.
Cela se passe à Jupilles, qui fut pendant 70 ans la capitale de la saboterie détrônée par la botte en caoutchouc au milieu du siècle dernier.
Le rendez-vous est au gîte, vendredi soir, à partir de 18 heures. Nous sommes tous présents, même Jean-Pierre qui, se préparant doucement à son passage à la retraîte, avait pris son après-midi. Quand je dis tous, il faudrait dire presque tous car Robert et Jacqueline n'arrivent qu'à l'heure de l'apéro mais je vous en reparlerai plus tard.
Nous prenons possession de nos lits, la chambre de deux personnes est rapidement retenue et le groupe se répartit dans les différents dortoirs.
Soirée très conviviale : apéro-briefing, sauté de dinde-curry-lait de coco et, pour faire digérer : le rhum arrangé et la goutte de Planty que certains ont bien appréciés.
Samedi matin, les premiers levés installent les petits-déjeuners prévus par les organisateurs et, pour ne pas faillir à la tradition nous faisons sauter les plombs de la cuisine en branchant les grille-pains.
Au cours de ces premières agapes de la journée, les comptes-rendus sont typiquement ceux d'une nuit en dortoir (bruits en tous genres, lumière, lits qui grincent, déplacements nocturnes, etc...)
9 heures, départ vélo, nous sommes 19 selon les organisateurs et un certain nombre selon la police aux dires de Pascal.
Le temps est couvert mais très doux. Peu de monde sur les petites routes de campagne que nous empruntons. Nous longeons la vallée du Dinan jusqu'à Ste Cécile puis nous arrivons à Marçons où certains font une pause café pendant que des cyclo-patriotes entonnent "Marçons, marçons qu'un sang impur...." Bref.
C'est la vallée du Loir qui nous accueille ensuite et un arrêt est prévu à La Chatre sur le Loir devant l'usine créée par un homme connu de tous les amateurs de la petite reine, je veux parler de Louis Désiré Auguste Rustin sportif passionné et coureur cycliste amateur. Ses crevaisons étaient nombreuses compte-tenu de l'état des routes et c'est en 1903 qu'il ouvre une boutique-atelier de réparation et rechapage avec son ami Larroque dans le XVII° arrondissement de Paris. Les réparations, à l'époque, étaient très aléatoires et elles occasionnaient une immobilisation du véhicule et leurs coûts étaient élevés. Avec l'ingénieur chimiste Paul Doumenjou, il commença des recherches pour un système plus rapide et plus économique. Je vous passe les différentes phases de l'évolution de son invention, (vous pouvez consulter l'historique en cliquant ici), mais c'est en 1922 qu'il dépose le brevet de ces petites rondelles appelées "RUSTINES".
Malheureusement, quelques cyclos et cyclotes fougueux n'ont pas vu la petite route à gauche qui menait à l'usine et c'est en ville que tout le monde se retrouvent, direction Poncé sur Loir par la vallée du Niélo et la vallée de la Braye, qui voit la première crevaison de la journée sur la roue arrière du tandem des Dolusiens.
Arrêt au manoir de la Poissonnière où naquit Ronsard. Dans le parc, le jardinier, très loquace, prépare la fête de la bouture, grand marché d'échanges de plants verts.
C'est chez un viticulteur que nous déballons nos pique-niques après avoir dégusté ses vins, blanc, rouge et pétillant. Au cours d'un petit brin de causette avec Jacqueline et Robert, nous apprenons le drame qui c'est joué la veille, cause de leur retard : Jacqueline avait donné à Robert le sac contenant les draps pour le gîte afin qu'il le mette dans la voiture. Mais, après une petite vérification au cours du trajet, pas de sac dans le coffre. On ne peut même pas dire que Robert était "dans de beaux draps" car il n'y en avait point. La solidarité entre amis a réglé le problème...
L'après-midi, le groupe est un peu dispersé. Le temps reste couvert et quelques gouttes nous mouillent à peine. À l'Homme, Dany crève de la roue arrière et nous en profitons pour câliner un adorable petit chat. Nous prenons ensuite la vallée de la Veuve où la cheminée du château de Bénéhard envoie vers le ciel sa fumée grise. En traversant la forêt de Bercé la pluie nous rattrape et c'est mouillés que nous arrivons au gîte après un arrêt à l'épicerie locale pour l'approvisionnement du pique-nique du lendemain.
La soirée est festive. Olivier et Pascal nous offrent cocktail, feuilletés et petites boites souvenir de rustine pour fêter "leur noces de perles". Quelques messages calligraphiés sur des cartes de voeux et un petit cadeau leurs sont remis par les participants.
Blanquette de veau et gâteau avec bougies seront l'essentiel de notre repas.
Avant de regagner notre couche nous mettons nos montres à l'heure car nous avons une heure de plus de sommeil, changement d'heure oblige.
Les plombs sautent encore lors de la préparation du petit déjeuner de dimanche. Celui-ci est aussi copieux que celui de la veille et les conversations sont sur les mêmes thèmse en ajoutant une réflexion personnelle : les éclairages de sorties de secours avant de nous empêcher de mourir nous empêchent de dormir.
Dans la salle de bain commune, les hommes, torse nu, se rasent : c'est torride, un spectacle "chippendales" au petit matin, nous sommes gâtées ..... Torride peut-être aussi la nuit d'Olivier et Annie qui nous avouent avoir mis leur matelas parterre et accolés, mais ceci ne nous regarde pas !
Nous démarrons la marche à 9 heures sous la grisaille. Deux groupes sont constitués, 20 et 10 km.
Le cadre de notre randonnée est la belle forêt de Bercé. C'est la plus importante de la Sarthe et de l'ouest avec ses 5400 ha dont 3000 feuillus. C'est aussi une des plus anciennes de France. Possession des contes d'Anjou, elle devint royale à la mort de François de France et, surtout, elle doit sa splendeur actuelle à Colbert.
Christine nous rejoint au pique-nique en voiture avec Théo qui est souffrant. En nous attendant, quelques champignons sont trouvés à proximité du chêne Boppe.
Parlons de celui-ci : il doit son nom au directeur de l'école forestière de Nancy. Il a été planté en 1647 et est mort foudroyé en 1934 à l'âge de 262 ans. Un nouveau chêne Boppe fut baptisé le 14 juillet 1935.
Une petite visite des lieux est faite avant de nous installer pour déjeuner.
Les tables et les bancs sont bien humides. L'apéro est prévu par les organisateurs. Pascal est un peu ennuyé il a oublié son verre, impardonnable !
La forêt nous libère dans la soirée où un petit chemin nous ramène à Jupilles. C'est ce petit chemin, au demeurant bien fléché, que Didier, caracolant en tête, loupe. Je cite Pascal : "Ah, Didier regarde son plan et son GPS, il remonte dans mon estime. Ah mais non, ce "con", il oublie de tourner, il retombe dans mon estime".
Très bonne journée pour la première randonnée pédestre de notre saison hivernale, seul absent : le soleil.
La plupart des participants de ce chouette week-end plie bagages et nous restons 13 au gîte pour fêter, au champagne, les premiers pointages BPF de Christine.
Le dîner, préparé à l'avance par Annie, nous régale : soupe aux courgettes et lasagnes aux épinards, et c'est en conversant joyeuse devant un petit verre de prune de Planty que nous terminons cette soirée.
Lundi matin, après le petit-déjeuner, la ruche est nettoyée par les abeilles laborieuses qui regagnent, ensuite, leurs pénates sous un beau soleil.
En conclusion : Très belle édition de la Vélo-marchette.
Annick Piot
"Le Cyclotourisme, un art de vivre" |
|