LE PARIS - BREST - PARIS DE MAYA*

Lorsque l'on questionne Maya* sur le PARIS BREST PARIS, elle répond que cela se passe en 3 temps : L'avoir dans la tête, bien le préparer et..... le faire !

1. L'avoir dans la tête

Et bien ! Cela démarrait mal pour la version 2007 !...

Autant Maya* était super motivée pour les versions 1999 et 2003, autant elle ne l'était plus pour celle de 2007. En effet, ayant été obligée de se faire opérer des canaux carpiens (compression des nerfs médians au niveau des poignets) en hiver 1998 pour pouvoir les réaliser, mais ayant toujours des problèmes aux points d'appuis (bouts des pattes et séant) à partir des grandes distances, et sachant que l'on ne peut pas aller chez le chirurgien se faire rafistoler comme on va chez le vélociste pour réparer son vélo, elle essayait donc de se raisonner et se rentrer dans la tête qu'ELLE NE LE FERAIT PLUS..... Mais à force de rouler avec ceux qui ne vivaient que pour ce sacré PBP, elle se disait : " juste quelques brevets qualificatifs pour le plaisir ! ". C'est ainsi que la reine des abeilles* les enchaînait déchaînée sur sa petite reine !... " Si tu as tous les qualificatifs, tu n'as plus qu'à le faire !...". Et voilà comment ce vieux démon de PBP rentra à nouveau dans la tête de Maya* !....

2. Bien le préparer

La préparation d'un PBP se fait en plusieurs points :

2.1. Préparation physique

Cela paraît évident, mais les amateurs peuvent être tentés de laisser cela aux professionnels. Sans que ce soit une obsession, Maya* apporte une attention plus grande les années de PBP sur son hygiène de vie et alimentaire afin d'être en forme et de perdre quelques kilos superflus toujours en trop dans les côtes. Pour se consoler, la lecture d'un livre " brûleurs des graisses " lui apprend que le gras qui n'aura pas voulu fondre servira de " réserve secrète " puisque que " chaque kilo de graisse contient 7 000 kilocalories " !.....

2.2. Bon entraînement

" Ni trop, ni pas assez " et non " trop et excès " !

Entraînements variés : course à pied, ski de fond, gym, danse, yoga, jardinage, bricolage, voiture dans le garage, ménage ; ) ...et...vélo ! Celui-ci de manière progressive en évitant de brûler les étapes tout en brûlant les graisses (savant dosage !). L'essentiel étant d'arriver " en forme " à chaque brevet et ne jamais être à saturation. Tout est bon pour faire des kilomètres : petites distances utilitaires, sorties avec ou sans le club, grandes distances à user sans abuser (brevets qualificatifs, Montagne de Reims, Brevet cyclomontagnard de Manosque, quelques W-E ou vacances à vélo (2 semaines en mai et 2 semaines un mois avant le PBP) avec des étapes variant de 80 à 200 km. Mais ne pas oublier qu'il " n'y a pas que le vélo dans la vie !... " : Voir les copains ou la famille (c'est ainsi que Maya*et Mari-chéri fêtèrent leurs 30 ans de mariage avec leurs enfants en Norvège du 4 au 12 août sans un mm de vélo (et oui !...).
Mais,... reprise en douceur la semaine précédant le PBP avec des sorties de la matinée uniquement. C'est ainsi que les compteurs de Maya* totalisaient environ 11000 km avant le départ du PBP.

2.3. Bon matériel

Calamity Jane* portera un soin particulier à sa monture :

Profiter des grandes distances pour vérifier la longueur des étriers. C'est ainsi qu'en 1983 et 1999, suite à des tendinites au genou, il a fallu raccourcir les manivelles. Pas besoin cette fois-ci puisque Bertoux imposa des mini-manivelles de 150 mm (temps calamiteux de Calamity Jane* ?!...). Réglage de l'échine (potence), de la selle (en cuir de préférence comme tout bon cavalier) qui se fait au millimètre près (changement cette année d'1 ou 2 mm après l'intervention d'un chiropraticien et l'achat d'un cuissard avec gel !...). Pour les problèmes de mains : deuxième couche de mousse sur les mousses d'origine (pas de la mousse au chocolat !) et une couche de gel sur les cocottes (pas des " oufs en gelée " on te dit !). " Tant que tu voies la route, tu peux en rajouter !" lui dira Bruno (copain Audax et copain de Claire). Pourquoi pas ? car en ce moment les nerfs cubitaux sont coincés dans les loges de Guyon (mais non, pas la Roche Guyon !) à côté des canaux carpiens déjà opérés !..... Peut-être des énormes couches de mousse au chocolat avec de la gelée royale, hum ?!.... Avoir de bons éclairages bien accrochés (on pourrait faire un commerce en en ramassant lors des brevets !), des sacoches que l'on a déjà testées mais suffisamment petites pour ne pas être tenté d'apporter trop d'affaires. Changer quelques pièces anciennes qui auraient peut-être pu attendre encore pour ne pas prendre le risque qu'elles cassent en plein milieu du brevet !.... Mettre des chambres à air et des pneus neufs la dernière sortie avant le départ, graisser, huiler, saler, poivrer et rectifier l'assaisonnement.

Calamity Jane* pense aussi à sa tenue : pour l'occasion elle troque sa vieille tenue pour des cuissards féminins un peu plus confortables mais difficiles à trouver car les femmes ne sont pas assez nombreuses à faire tant d'heures de selle pour intéresser les fabricants, et pourtant elles éviteraient bien des souffrances !... (avis de recherche à ces derniers et aux gentes dames !...).
Les mitaines avec gel et une autre épaisseur de gel cousue à l'intérieur et des " poignères " (ne pas chercher dans le dico !) made in Maya limitant les vibrations.
Pour réduire les échauffements de pieds : point de bottes (quoique avec la pluie ?!..) mais nu-pieds avec en prime cette année des semelles avec gel et aimant car Calamity Jane* croit aussi au magnétisme !
Et si l'on remplaçait le gel par de la gelée royale ? Appel aux apiculteurs !
Ne pas faire la coquette en mettant les petites socquettes neuves du dimanche (erreur digne d'une débutante qui est probablement la cause d'une tendinite au talon d'Achille).
Choisir un couvre-chef léger (les casque lourds avec lumière frontale ne seraient-ils pas la cause de tant d'ankyloses du cou aux PBP ?)
Et pour les grandes chevauchées sous la pluie, choisir une tenue de pluie légère, respirante, confortable et de préférence visible de loin.

2.4. Bonne préparation du brevet proprement dit

Profiter de l'expérience des deux PBP précédents pour s'organiser le mieux possible :

Cette année, Maya* cède au conseil de son coach (mari-chéri Christian) : " si c'étais moi qui le faisais, je partirais le matin pour avoir une nuit de moins sur le vélo ". Donc malgré ses craintes d'être hors délai puisque cette solution lui accordait 6 heures de moins (84 au lieu de 90) et d'être " larguée " dès le début (pensant que ce serait un groupe de " gros mollets") et après avoir étudié cette solution de très près, elle suivait donc les conseils de l'ACP et de son coach et s'inscrivait au départ de mardi matin.
Il en découlait un plan de route différent : après étude de la carte et des temps de 2003, elle décidait de s'arrêter dormir dans un VRAI LIT à Ménéac (km 420 et km 800) à 20 km de Loudéac où se trouvent les dortoirs pris d'assaut par les cyclos. Après recherche, elle trouva une dame qui tenait des chambres d'hôtes à 50 m du parcours et qui était libre pour les 2 nuits du PBP ainsi que la nuit où elle passera avec mari-chéri Christian lors de la flèche touristique Paris-Brest effectuée cet été en entraînement et repérage. Cela lui permit de prendre contact de visu avec cette Super Mamie, de repérer les lieux et de convenir de l'envoi d'un petit colis avec affaires de rechange, trousse de toilette, chambre à air et quelques nourritures le tout dans un double emballage kraft (un pour l'aller, l'autre pour le retour).
Concernant l'alimentation de sacoche et bidon, ne voulant pas s'arrêter à tous les contrôles et craignant des problèmes digestifs, comme à chaque PBP : pack Overstim spécial PBP complété de bananes séchées et pâtes de fruit magiques de Marcel partagé en 3 (1/3 au départ et 2/3 dans le précieux carton de Ménéac).

3. Le faire

Et oui, ce n'est pas tout ça, mais maintenant que tout est prêt : " YAPUKA LE FAIRE MAYA* !... "

Alors donc Mardi réveil à 3 heures après une nuit quasiment sans sommeil à penser à ceux qui sont déjà partis sous la pluie et à ce qui l'attend (" nuit sans vélo " peut-être, mais nuit presque blanche quand même !...). Douche rapide, habillage et derniers petits préparatifs avant saut dans la voiture où Christian-mari-chéri-coach a chargé petit-vélo-vert. Pendant le trajet, ingurgitation d'1/6 de gâteau-sport avec quelques gorgées d'eau pour ne pas étouffer, l'autre 1/6 sera pour la route et les 2 autres 1/3 seront préparés dans le micro-onde de Super- Mamie de Ménéac pour les 2 jours suivants.

Arrivée au gymnase du droit de l'homme (et la femme alors ?!...), bises au mari-chéri-coach, premier passage à la machine-à-nous-pister à 4 h 34, attente dans une foule beaucoup moins nombreuse et plus calme que pour les départs du soir, quelques photographes dont une dame. Vite Maya* lui donne son adresse e-mail : la photo attendra dans l'ordinateur son retour " Merci Madame ".

Départ à 5 heures pas très précises (et ce n'est même pas de sa faute !...) assez rapide mais beaucoup moins d'excités qu'à la version de nuit comme l'avait dit la famille Lepertel qui avait assuré que c'était majoritairement des randonneurs chevronnés qui prenaient ce départ. Malgré tout un cyclo qui doublait au milieu de la route à la descente du 1er pont, s'est empalé une série de bornes blanches pour se retrouver projeté au sol (d'après les informateurs, il se serait relevé, aurait regardé son vélo, mais la suite ?....), cela refroidit un peu et appel à encore plus de vigilance.

LE PBP 2007 DE MAYA* SE FERA DONC EN 3 ETAPES :

1ère étape: 425 kms : St Quentin (mardi 5 h) - Ménéac : (mardi 24 h - mercredi 5 h) environ : 22.4 de moyenne (25 roulante et 1 h 45 d'arrêts) + 5 h à Ménéac.

Celle-ci sera, comme prévu, la plus facile et la plus rapide. Maya-la gazelle* trotte à bonne allure, malgré la pluie ramassée dans la matinée et le vent du nord, elle profite lorsque cela est possible des bons randonneurs annoncés par la famille Lepertel et perd le moins de temps possible : des petits arrêts pipi, un arrêt sandwich-café-pipi-séchage- bise à Martine à Mortagne au Perche (une copine du tour de France 2003 rencontrée l'été 2006 dans le col de Vence lors de notre randonnée Rossini), un repas à Villaines-la-Juhel pour déguster la soupe vantée par Jean-Pierre l'an passé auprès d'une bénévole de Villaines-la-Juhel rencontrée dans un gîte lors de notre flèche Bellegarde-Paris (elle a reconnu Maya* au contrôle) ainsi que des pâtes au poisson en sauce (difficile à digérer !...).
Sinon aux autres contrôles : pointages à la machine-à-nous-pister - vidange-graissage - grignotages - bavardages rapides. Vous vous rendez compte ? Bavardages rapides !...Pauvre Maya* !.... elle papotera sur la route lorsque cela se présentera !...

Mais qu'est-ce-qui motivait donc cette brave Maya* ? Et bien, l'idée que cette fois-ci, pas de voiture suiveuse comme les autres versions mais : ... la douche chaude, les petites crèmes où il faut et... un VRAI LIT avec des VRAIS DRAPS ! Ainsi donc quel plaisir pour Maya* de trouver à minuit précises (36 minutes d'avance sur le plan de route !) sous les géraniums de Mamie-de-Ménéac la clef au trésor : la glisser dans la serrure et... laisser agir la magie : la porte s'ouvre sur une salle de séjour et à manger accueillante avec bien en évidence le paquet-cadeau envoyées à elle-même ouvert avec délice, le litre de lait demandé, une bouteille d'eau, un bol et des couverts. Maya* déguste son bol de céréales (avec miel bien sûr !), vole à l'étage où douche et lit l'attendaient. Quel plaisir cette année de s'enfiler dans des draps tout doux lorsque d'autres roulent dans la nuit noire !... Le plaisir est si grand que la 1/2 heure d'avance servira à dormir plus longtemps que prévu : 5 heures d'arrêt dont 4 au lit, des " bonnes vacances ! " comme l'avait souhaité fiston-Philippe la veille !....

2ème étape : 382 kms : Ménéac (mercredi 5 h) - Ménéac (jeudi 3 h - jeudi 8 h 15) environ : 17.4 de moyenne (21 roulante et 3 h 30 d'arrêts) + 5 h 15 à Ménéac.

Cette 2ème étape démarre d'un " bon pied - bon œil ", ce qui n'était pas tout à fait le cas de tous ceux qui zigzaguaient sur la route, probablement après une deuxième nuit blanche des départs de 22 h. Merci mari-chéri-coach pour ce bon conseil !

Cette étape est aussi un vrai moment de CYCLOTOURISME avec ses magnifiques paysages : La Bretagne profonde, le parc régional d'Armorique grandiose, le Roc Trévezel, les fleurs de bruyères roses au milieu des rochers, le vent dont il faut essayer de s'abriter, les montées, les descentes, les villages bretons avec leurs habitants si accueillants et leurs églises typiques en granit comme ce si beau village de Sizun (arrêt à l'aller à l'épicerie et au retour à la boulangerie, l'arrivée à Brest grandiose sur le pont A.Louppe réservé aux piétons et cyclos où de nombreux s'arrêtèrent pour prendre des photos dont le magnifique Pont de l'Iroise, suivi d'une montée assez fastidieuse jusqu'au pointage de Brest.

Ce pointage n'a pas grand intérêt en dehors de la satisfaction d'avoir fait la moitié, de boire un coup offert par les organisateurs, d'essayer de trouver des visages connus comme ceux d'Alain et Bruno, copains des Audax, revus à plusieurs occasions.

Le cyclotourisme c'est aussi ces moments privilégiés de partages avec d'autres cyclos : ce breton s'entraînant ce jour là et posant de nombreuses questions sur le Paris-Brest pour le faire peut-être, Dominique, copain des audax européens et grand ami de JC Alloneau, qui profitait de ses vacances en Bretagne pour faire la tournée des " copines " du PBP, la partie roulante qui mène à Carhaix-Plouguer avec Alain et Bruno et autres rencontres.

Mais ces grands moments de bonheur cyclo-touristiques n'ont qu'un temps !.... Maya*- la Moulinette* respecte son plan de route jusqu'à Carhaix, car en Bretagne " petits braquets prévus ", mais... " point de pluie attendue !... " et pourtant !.... dans l'étape qui menait à Loudéac des véritables seaux d'eau tombaient sur sa tête !...

C'est à ce moment qu'elle voit la première abeille (d'ailleurs la seule) : Joël. " Enfin une abeille ! " dit-il en la voyant, lui aussi content de cette rencontre sous cette pluie diluvienne ; il venait de se réchauffer en dégustant une bonne soupe chaude offerte par des habitants bretons si accueillants et me proposait de faire de même. Après quelques secondes de tentation, Maya* opta pour rouler avec lui jusqu'à la soupe chaude de Loudéac. Ils firent donc route ensemble en bavardant amicalement ; un peu de chaleur humaine dans cette vilaine pluie, cela réconforte. Mais le pauvre Joël n'a pas encore une grande habitude des nuits-pluie-lunettes-routes-non-signalisées (la totale !...) où il faut apprendre à rouler à l'aveuglette en cherchant l'herbe verte des bas-côtés dans la nuit noire au milieu des énormes gouttes d'eau sur les lunettes.
A plusieurs reprises Maya* lance dans la nuit " Joël-Joël, es-tu là ?" auquel une petite voix lointaine lui répond " Oui, Claudine, je suis là ". Alors réconfortée, elle repartait en prodiguant des conseils " d'ancienne ". Pour améliorer le tableau, au moment de boire, plus de bidon ! Il avait du tomber lors de la chute du petit-vélo-vert à un arrêt-pipi en pleine nuit. " Il suffisait d'ouvrir la bouche " diront les personnes du comptoir Overstim de Loudéac qui très gentiment offrirent un nouveau bidon en échange de bon procédé (achat de vas-y-vas-y , ça peut toujours servir !).
Donc après cette galère qui semblait une éternité, 2 abeilles trempées arrivèrent à Loudéac : passage à la machine-à-nous-pister, soupe chaude tant attendue, pâtes au fromage, bavardage avec une cyclote de club de Boulogne et Gérard copain Audax, puis, au-revoir à Joël qui choisit la solution sage de la douche et du dortoir.

Maya* aurait bien aimé faire pareille mais sa " carotte au bout du bâton " (le bon lit douillet de Mamie-de-Ménéac) lui donna le courage de repartir dans la pluie et le froid. Ces 28 kms semblèrent une éternité. Elle fut même obligée de quitter à regret un petit groupe de cyclos car l'un d'eux avait une lumière rouge si puissante que derrière ses lunettes mouillées ses yeux donnèrent des signes de fatigue puis ce fut à son tour d'être fatiguée !... Petit arrêt pour changer de lunettes, reprendre ses esprits et repartir seule. Après des minutes interminables un miracle dans la nuit se produisit : " l'apparition du clocher de Ménéac !... ".
A 3 heures Maya* retrouvait les clefs de Mamie-de Ménéac sous le géranium bien arrosé lui aussi et le même bonheur que la veille mais peut-être encore plus intense. Cette fois-ci, après avoir mis ses ailes à s'égoutter, elle montait directement à la douche et se glissait dans son lit douillet (quelle récompense et quel délice !...). Pour profiter au maximum de cet arrêt paradisiaque : réveil programmé pour 4 heures de sommeil !

3ème étape : 424 kms : Ménéac (jeudi 8 h15) - St Quentin (vendredi 11 h 50) environ : 15.4 de moyenne (20.4 roulante et 6 h 45 d'arrêts).

Réveillée quelques minutes avant que le réveil sonne, Maya* se lève bien reposée. Coup d'œil à la fenêtre : " ouf ! il ne pleut plus ".
Préparation rapide, coli emballé pour retour à Chatou (il arrivera 24 heures après sa propriétaire), dégustation du 2ème bol de céréales pendant que le dernier 1/3 de gâteau sport cuisait dans la micro-onde. Mamie-de-Ménéac profita de ce réveil plus civilisé pour venir faire la bise et offrir le café en bavardant un peu. Mais ce n'est pas tout ça Maya-la bavarde doit repartir !.... rebises à Super Mamie-de-Ménéac (qu'elle soit ici remerciée pour son assistance chaleureuse digne d'une vraie grand-mère pour sa petite fille).

Cette 3ème étape démarre à son tour d'un " bon pied - bon œil ". Comme la veille, de nombreux cyclos zigzaguaient sur la route (re-merci mari-chéri-coach pour ce conseil éclairé!). Le contrôle secret de IIlfaut à 9 kilomètres seulement de Ménéac : un peu trop tôt comme coupure mais où " il faut " pour certains à la mine décomposée.

A la sortie du contrôle de Tinténiac, arrivée de Joël que la nuit à Loudéac ne semblait pas avoir assez reposé (" le prochain PBP, je réserverai aussi un lit douillet "). Bizz, " nouvelles fraîches " : il avait vu Henri qui ne devrait pas tarder à arriver mais que ses misères au niveau du cou devaient déjà ralentir car Maya-ne-rattrapa- pas.

Maya*-la Moulinette* moulinait comme à son habitude, un peu moins vite comme prévu, perdant le moins de temps possible dans les contrôle mais ajoutant d'autres arrêts pour fractionner un peu les étapes afin de mieux supporter les douleurs qui commençaient à faire signe : douleur au talon d'Achille (massé au Baume du tigre : Grrrrr !!) causée probablement comme dit dans les recommandations par des socquettes neuves mises à Ménéac et enfin enlevées lorsque le cerveau-ramollo fit cette analyse, douleur à la selle que la crème magique ne suffisait plus vraiment à calmer et fourmis des pattes avant (le comble pour une abeille !). Mais aussi, l'arrêt tant vanté par Jean-Pierre chez Paul et Jeannine à la Tannière avec dégustation des fameuses crêpes à la confiture de la belle-mère (mûre et rhubarbe). " Je peux en prendre une 2ème ? " " Il suffira que la carte postale que vous nous enverrez soit plus grande ! " " Et si je vous envoie une carte postale A4 combien je peux en prendre ? ). Ce sont de moments magiques qui font oublier les petites tracasseries et qui redonnent un bon coup de pédale (vous poserez la question à Pascal). En effet au km 1000, en pleine descente, Maya*-la Gazelle* vois un maillot abeille !?!?..., c'était Pascal Brun qui, dès la sortie du travail avait sauté dans sa voiture puis sur son vélo pour essayer de la voir ainsi que Jean-Pierre. Il avait imprimé le tableau que Jean et Anne-Marie mettaient régulièrement à jour et en faisait la lecture pendant qu'ils pédalaient la socquette légère (pour cause, elle était dans la sacoche!...) et contents de ces moments d'amitié partagée jusqu'à Villaines-la-Juhel.

Ce moment de forme sera mis à profit pour écourter ce contrôle : cette fois-ci point de soupe mais : pointages à la machine-à-nous-pister - vidange-graissage - grignotages - bavardages rapides : rebonjour à la dame de l'aller - coup de fil avec mari-chéri-coach.

Calamity Jane* sauta promptement sur sa monture un peu avant 20 heures, sachant que les 82 km seraient longs et que la nuit tomberait bientôt. Les petites manivelles grimpent sans broncher les côtes des Alpes Mancelles. Au début de la nuit, ce sera les bosses du Perche. A ce moment un grand maigre (ce n'est pas Jean-Pierre) double en faisant un petit commentaire sympathique sur ma-maya (mama-mia, ce n'est pas un italien, nous pourrons bavarder !), Calamity Jane* donne quelques tours de manivelles pour lui emboîter le pas ou plus exactement la roue. Très flatté que l'on apprécie sa roue snobée par la plupart, il engage la conversation. Son humour ressemble à celui d'un copain du Tour de France (croisé d'ailleurs à plusieurs reprises). " Seriez-vous le frère de Christian Gentil ?" " Non mais je m'appelle Christophe xxxxxI ". Autre ressemblance, cette fois-ci avec Jean-Pierre : il était au bord de la fringale car n'avait pas les fameuses réserves de graisse avec plein de calories et avait très sommeil ce qui le faisait rouler encore plus vite dans les côtes (allez comprendre !?!?).

Vers minuit arrivée enfin à Mortagne au Perche : premier repas au self de la journée (3ème soupe chaude - assiette de pâtes-fromage du PBP). Dîner avec Christophe lorsque des copains tandémistes du Bordeaux-Paris (habitant la célèbre ville de St Bonnet le Château) se joignent à la conversation. Une chute causée par un vélo couché trop couché leur avait abrégé leur PBP, mais plutôt que de rentrer rapidement chez eux, ils profitaient de l'ambiance PBP et rencontraient les copains éventuels. Pendant que Christophe allait se faire masser avant de dormir, voilà le fameux copain Christian (dommage, les présentations seront pour une autre fois ?!) qui lui aussi allait au dortoir.

Cela ne motive pas trop Calamity Jane* pour faire une nuit blanche plus ou moins prévue dans le plan de route ! Alors, solution intermédiaire : aller se reposer sur le sol de la salle à manger contre un mur pour dormir un peu. Mais " l'ancienne " ne sait toujours pas faire. " Comment font tous ces grands sportifs qui dorment comme des bébés n'importe où ?!?!.. ". Après avoir tourné dans tous les sens Calamity Jane* opte pour la solution de retrouver sa monture qui attendait sous la pluie (encore !). " Mais pourquoi diable ne pas être allée au dortoir ?!?!.. ". C'est trop tard, " il faut battre le fer tant qu'il est chaud " dicton" guère approprié ! Mais on n'est plus à une incohérence près !.....Courage cependant récompensé car assez rapidement la pluie cessa et le moral revint. Elle en profita pour doubler quelques vélos qui zigzaguaient ou s'arrêtaient sur la route sans se soucier des autres (le souvenir de la chute de Jean-Pierre en 2003 causée par ce genre d'inconscient la rend encore plus vigilante).
Un moment un étranger qui a sa lampe " kaput " profite de la lumière de Calamity Jane* qui brillait de tous ses feux grâce aux piles neuves achetées à Mortagne ; ils avaient du mal à dialoguer, mais au bruit de son souffle fort (c'est international !...) Calamity Jane* ralentit un peu, mais sans doute insuffisamment car il la laissa filer en lançant " thank-you ! " dans la nuit noire. Dommage ! Elle continua sa chevauchée mais la fatigue l'obligea à faire des mini arrêts dont un d'environ une 1/2 heure dans l'herbe épaisse de la forêt de la Ferté Vidame à quelques mètres de la route toutes lumières éteintes pour profiter de la quiétude de la nuit en entendant quelques cyclos passer à pneus feutrés (sympa comme sensation !).
Mais, les vacances ne sont pas finies ! Alors debout ! En selle ! Fin de nuit et lever du jour dans l'immensité des champs brumeux où " point de cathédrales mais des silos à blé ", comme le disait Jean-Claude lors d'un entraînement un des rares jours de chaleur de juillet. Plusieurs cyclos dorment dont un sous une espèce de charrette rouillée abandonnée. Les derniers kilomètres sont roulants mais guère passionnants.

Dreux : " plateau petit-déjeuner, svp " : jus de fruit, chocolat chaud et pain au chocolat, hum !... comme à l'hôtel !... Maya* prend son temps, bavarde un peu, rencontre quelques connaissances dont Martine qui a l'air encore plus maigre qu'au départ.

Dernière étape en roue libre pour savourer cette fin de PBP. " Tiens, Jean-Claude " (et son président) : arrêt-bavardage. Il faisait parti de ceux et celles qui surveillaient avec la machine-à-nous-pister et voulait voir ses " copines " comme son ami Dominique ! Ici un automobiliste descend de sa voiture, les photographie et tend sa carte : c'était André Tignon célèbre webmaster de Belgique aux dires de Jean-Claude (non moins célèbre webmaster de cyclos-cyclotes). Ils ne se connaissaient que par internet, alors poignées de mains, échanges,...

Maya* les laisse car pour elle ce n'est pas encore fini !... Elle roule à nouveau " gentiment, gentiment, le plus dure est derrière " lorsqu'un cyclo se met à son niveau et engage le dialogue. Une véritable conversation de salon commence : club, maillots, cuissards, Chine qu'il fera avec Claude, etc.... lorsqu'il dit : " décidemment, je termine toujours mes PBP en charmante compagnie avec des abeilles, il y a 8 ans c'était avec la présidente ". " Ah ! oui ?!?!... c'était moi !... ". " ?-) ". " ?-) " et il y a 4 ans avec un charmant monsieur convivial (est-ce toi Henri ?) et la conversation de reprendre de plus belle !
L'étape passe ainsi en commençant presque à se reposer ce qui expliquera peut-être " l' état de fraîcheur " de Maya* à St Quentin ?

Ici un accueil super chaleureux attendait les cyclos : applaudissements à l'arrivée (Maya* reconnait Bernard et Claude dans la foule) puis félicitations de Dany et Didier (avec son appareil photo) qui s'était échappé de son travail, du mari-chéri-coach qui profitait de l'arrivée de sa Minousse pendant sa pose méridienne pour venir l'embrasser et la ramener à la maison, de Jean, Anne-Marie et Ibis qui s'étaient relayés pendant tout le brevet pour tenir le tableau à jour pour permettre aux supporters de supporter, d'autres amis, des connaissances ou inconnus admiratifs. Il y avait aussi les messages téléphoniques. Cela faisait chaud au cour de terminer ce sacré brevet dans cette ambiance. C'était plus sympa qu'il y a 4 ans où Maya* était arrivée dans la froidure du petit matin.

Epilogue :

Le retour à la maison fait redescendre doucement Maya* de son petit nuage après une parenthèse courte et longue à la fois. Déjeuner avec mari-chéri Christian, douche, crèmes, quelques coups de fils à la famille de Maya* : sa fille Sophie, ses parents, sa sœur, qui l'a suivi comme son ombre même si son ordinateur avait du mal à mouliner et qui fit partager " les dernières aventures de Maya* " à leurs parents,.... mails d'amitié, coups de tél. des amis, ...

" Maya*, tu n'es pas fatiguée ? il faudrait peut-être te reposer ? ". 2 heures allongée sans dormir mais à revivre tous ces moments intenses. Fiston-Philippe qui rentre de son stage : bavardages, mari-chéri-Christian qui rentre dîner : bavardages. " Et si tu te couchais maintenant ? ". Une nuit de 8 heures certainement peuplée de rêves

Cette récupération rapide permet d'inviter " les parents de Maya " dimanche pour un babecue (et oui le soleil est là maintenant) pour fêter en famille cette réussite : ils lui offriront un délicieux Paris-Brest arrosé non de pluie mais de champagne ! Un grand Merci a eux.

Conclusion :

Et bien voilà ! Après l'avoir eu dans la tête, l'avoir préparé le mieux possible, MAYA L'A FAIT ! YOUPI !

Cette version 2007 lui laissera, comme les précédents d'intenses souvenirs, en espérant que ses bobos disparaîtront rapidement.

Dommage qu'il n'en soit pas ainsi pour tous. Que ceux qui ont été obligés d'abréger cette belle aventure reçoivent toute la mayamicale compréhension et ceux qui l'ont réussie la mayamicale félicitation.

Merci à tous ceux qui ont organisé ce brevet, aux nombreux bénévoles sans qui la magie ne pourrait pas avoir lieu, aux motards qui nous protègent comme des anges gardiens, à nos supporters qui nous supportent.

MERCI, MERCI A TOUS ...

Maya* laisse le mot de la fin à André TIGNON webmaster cité plus haut :
" Si, pour réussir son Paris-Brest-Paris il faut surtout pédaler, dormir, manger ; regarder autour de soi et s'intéresser aux autres, donnent tout son sens à l'épreuve cyclotouriste". " (son reportage sur le PBP est super vous le trouverez sur son site: www.tignon.be)

MAYAMICALEMENT A TOUS.

CLAUDINE AUZET,

Parfois mieux connue par ces ... *quelques surnoms donnés amicalement par les copains lors de ses randonnées cyclotouristiques :

Maya : par les copains du Tour de France Audax 2003 et assumé depuis avec la désormais célèbre Maya du casque.
Reine des abeilles : lors de sa présidence de la ruche
Calimity Jane : par Jean-Claude, GO de notre superbe tour de la Nouvelle Calédonie de novembre 2006
La gazelle : lors de notre voyage VTT au Maroc
La moulinette : par Olivier qui lui composa une chanson.